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lundi 21 août 2017

Espagne: un imam radical marocain accusé d'avoir endoctriné les jeunes terroristes islamistes

La presse espagnol fait mine de découvrir un imam dont la réputation n'était déjà plus à faire.

Cet imam marocain est soupçonné d'avoir "mangé le cerveau" de jeunes compatriotes

Dans la petite ville des Pyrénées catalanes de Ripoll où il vivait depuis deux ans, le "religieux" les a amenés à former la cellule djihadiste auteure les attentats de Barcelone et Cambrils.

Longtemps occulté, Abdelbaki Es Satty est maintenant en vedette, notamment dans El Pais qui lui consacre sa Une dans son édition de lundi.
Abdelbaki Es Satty vivait dans un deux-pièces décrépi loué "150 euros" par mois, selon son colocataire, mais avec vue sur la montagne boisée des Pyrénées et les toits de tuiles de la jolie petite ville catalane de Ripoll, à 90 km au nord de Barcelone.

"Mardi matin, il était parti en disant qu'il s'en allait en vacances au Maroc", raconte le vendeur de fruits sur les marchés Nordeen El Haji, 45 ans, venu vivre il y a quatre mois dans l'appartement.
Mais depuis mardi, il a disparu. La police a évoqué la possibilité qu'il ait péri dans l'explosion mercredi soir dans une maison à Alcanar, en Catalogne, où la cellule à l'origine des attaques de Barcelone et de Cambrils préparait "un ou plusieurs attentats".
Sur un meuble se trouve encore l'ordre officiel de perquisition des lieux, daté de vendredi, quelques heures après les deux attentats aux voitures-bélier qui ont fait 14 morts et plus de 120 blessés en Catalogne (nord-est de l'Espagne).


Le religieux a un passé de délinquant

Le journal El Mundo a cité des sources antiterroristes selon lesquelles Abdelbaki Es Satty avait séjourné en prison "où il avait noué une amitié particulière avec Rachid Aglif, dit El conejo (le lapin), condamné à 18 ans" pour participation aux attentats djihadistes dans des trains de banlieue du 11 mars 2004, qui avaient fait 191 morts à Madrid.
"L'imam avait eu un problème judiciaire, mais pas lié au terrorisme", a déclaré dimanche le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero.
Selon El Mundo citant des sources antiterroristes, Abdelbaki Es Satty avait été incarcéré pour une affaire de "trafic de drogue", du haschich, entre Ceuta et Algesiras dans le sud de l'Espagne. Il aurait été relâché en janvier 2012.

Les enquêteurs se penchent sur ses "connexions internationales", à commencer par la Belgique et la France

Pour un imam, "il parlait peu, passait du temps avec son ordinateur dans la chambre; avait un vieux téléphone portable sans internet, peu de livres", rapporte Nordeen El Haji.
"Cet imam était normal et ordinaire quand il était en public", raconte Mohamed Akhayad, un électromécanicien marocain de 26 ans, qui fréquentait la nouvelle salle de prières ouverte en 2016 où il ...prêchait.
Mais "il était très solitaire, fréquentait plus des jeunes que des personnes de son âge", souligne, anonymement, un Marocain de 43 ans, tandis que son colocataire croit pouvoir affirmer en tous cas qu' "en quatre mois, il n'a reçu aucun jeune" chez lui..

"S'il a mangé le cerveau de ces jeunes, c'est en cachette, dans un endroit secret"
, prétend-il en évoquant les spéculations de la presse espagnole au sujet de l'emprise qu'il a pu exercer sur certains jeunes de Ripoll.

Il "avait la réputation d'être très islamiste, voulait que tous les Marocains pensent comme lui, mettait la religion au-dessus de tout," témoigne Francesco Gimeno, un peintre décorateur catalan de 64 ans dans la rue où vivait le religieux
Il précise aussi que l'imam a voulu "obliger les femmes marocaines de la ville à se couvrir""C'est un mensonge", réagit Hammou Minhaj, 30 ans : il est le secrétaire marocain de la communauté musulmane de Ripoll "Annour". "Ici à la mosquée, il ne disait pas ça". "En dehors, je ne sais pas," nuance-t-il.

Passé par la Belgique, peut-être la France 

Selon lui, Abdelbaki Es Satty était arrivé en 2015 à Ripoll, puis il "était allé en Belgique en tant qu'imam" - à Molenbeek-Saint-Jean d'où sont originaires les islamistes belgo-marocains Abdelhamid Abaaoud, Chakib Akrouh, Mohamed Abrini, Salah Abdeslam et son frère Brahim Abdeslam ? La commune bruxelloise est souvent considérée comme la capitale européenne du djihadisme -, avant de revenir à Ripoll (photo ci-dessus) : "il avait commencé en avril 2016 comme imam dans notre nouvelle mosquée".

Cependant, "fin juin (2017), il avait demandé trois mois de vacances pour partir en vacances au Maroc".
L'imam a bien séjourné en Belgique en 2016, à 12 kms de Molembeek, dans la commune de Machelen, dans la grande banlieue de Bruxelles "entre janvier et mars 2016", a affirmé le maire de la commune limitrophe de Vilvorde, Hans Bonte, qui supervise la police municipale des deux communes.
Vilvoorde est la commune d'implantation en 1935 de l'une des premières usines de Renault hors de France. Le montage de véhicules s'y développe jusqu'à ce que Renault ferme l'usine en 1997 : suppression de 3100 emplois sur les 3500 du site. Le patron de la Régie est alors Louis Schweitzer, l'ancien directeur de cabinet de Laurent Fabius. Alain Juppé était premier ministre.

Dans la salle de prières,
les noms de deux des 12 suspects des attentats apparaissent dans la liste des donateurs de fonds à la mosquée, dont celui de "Younes Abou Yacoub", un Marocain de 22 ans recherché depuis les attentats. Il serait le conducteur en fuite.
M'rirt, petite ville de 35.000 habitants du centre du Maroc, des proches accusent justement "un imam de Ripoll" d'être le "cerveau" des attentats d'Espagne. "Cela fait deux ans que Younès et Houssein (son frère) ont commencé à se radicaliser, sous l'influence de cet imam +djebli+ (originaire du Pays Djbala, région du nord du Maroc)", a ainsi accusé leur grand-père.

En Une, le quotidien El Pais évoque aussi la France.
Pro-européen, le quotidien assure que les analystes pensent que dans ces pays , donc en France, il a peut-être été mis en relation "avec des membres de l'Etat islamique".
"Tout porte à croire que Younes Abouyaaqoub était au volant de la camionnette" qui a fauché des innocents sur les Ramblas de Barcelone, a indiqué le responsable de l'Intérieur de Catalogne.

Image associée
Agés de 18 à 24 ans
Samedi matin, la police a retrouvé à proximité de la frontière franco-espagnole le Renault Kangoo blanc recherché en France et en Espagne après les deux attentats islamistes à la voiture-bélier qui ont fait 15 morts et 130 blessés en Catalogne, à Barcelone et à Cambrils jeudi dernier. Il a été abandonné côté espagnol, a précisé le quotidien Le Parisien, citant la police française. Les policiers espagnols avaient averti vendredi soir leurs collègues français que le Renault Kangoo loué par l'un des principaux suspects des attaques en Catalogne pourrait se diriger vers le territoire français.

Selon le journal, la police a identifié une cellule d'une douzaine de terroristes liée aux attentats de Barcelone et de Cambrils de jeudi. Deux, au moins, sont morts dans l'explosion qui s’est produite dans la maison d’Alcanar où les terroristes préparaient leurs explosifs.

L'islamiste en fuite pourrait se trouver sur le territoire français, en dépit de l'état d'urgence.
Cinq autres terroristes ont été tués, dont trois identifiés, dans la seconde attaque à la voiture-bélier effectuée dans la nuit de jeudi à vendredi à Cambrils, à 120 km de Barcelone. Quatre personnes été interpellées par la police, mais, alors que Daesh revendique l'attaque de Cambrils, le dernier suspect, Younès Abouyaaqoub (ci-contre), est toujours recherché. Il est le seul suspect encore en vie.
Samedi matin, les media ont annoncé que l’Espagne a donc renforcé les contrôles à la frontière avec la France après une réunion du comité antiterroriste à Madrid.

Une fourgonnette a percuté jeudi la foule près de l'avenue piétonne La Rambla, dans le quartier touristique de Barcelone. Daech a revendiqué cette attaque. 
Une autre fourgonnette a foncé sur des passants à Cambrils, à 120 km de Barcelone, quelques heures plus tard. L'opération spéciale lancée par la police à Cambrils a permis d'éliminer quatre terroristes et de blesser le cinquième qui a ensuite succombé à ses blessures. 
Selon le dernier bilan, les attaques en Catalogne ont fait 15 morts et 130 blessés.

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