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jeudi 17 mars 2016

La déchéance de nationalité, selon Hollande ? Une "chose de droite" qui "n'apporte rien"...

Quatre mois avant de l'évoquer face au Congrès, le président condamnait cette mesure.

Homme de convictions, le président a encore changé d'avis !


La déchéance de la nationalité fait partie de ces "choses de droite qui sont de l'ordre du symbolique et qui n'apportent rien à la lutte contre le terrorisme", expliquait François Hollande, il y a quelques mois, affirment deux journalistes dans un livre, dont  Le Monde du mercredi 17 mars a livré les "bonnes pages".

Dans ce livre, Le pari (éd. Plon) à paraître le 24 mars, Charlotte Chaffanjon, journaliste au magazine Le Point, et Bastien Bonnefous, journaliste au Monde, révèlent un entretien du 16 juillet 2015 avec le président de la République, soit six mois après les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher et quatre mois avant les assassinats de masse au Bataclan et aux abords du Stade de France, où il était une cible privilégiée en tribune officielle.

François Hollande refusait la "surenchère"

"On voit bien qu'il y a des sujets qui s'installent, comme le terrorisme, la question de l'immigration, le vivre-ensemble, la religion, l'islam..., analyse alors le président de la République. On voit bien comment la droite et l'extrême droite essaient d'utiliser les inquiétudes réelles des Français, pour en faire des sujets de la présidentielle," polémiquait-il.
"Si on est, sur ces sujets-là, dans une surenchère avec la droite, c'est comme dire : bon finalement, l'extrême droite et la droite ont raison." (François Hollande, cité dans le livre "Le pari")
"Il faut que l'on montre que la lutte contre le terrorisme n'est pas un sujet de division, argue le chef de l'Etat. Surtout lorsque la droite cherche à nous emmener sur un terrain qui n'est pas le nôtre." Selon les auteurs, François Hollande listait alors, avec "une pointe de mépris dans la voix", "les idées qu'il refuse de faire siennes", dont la déchéance de nationalité.

La déchéance au Congrès, un coup politique en vue de la présidentielle

Quatre mois plus tard, après les attentats du 13 novembre, le président de la République annonçait, devant le Parlement réuni en Congrès, sa volonté d'une réforme constitutionnelle comprenant l'élargissement de la possibilité de déchoir de la nationalité française aux binationaux, même nés français, et condamnés pour terrorisme
Après examen, le texte du projet, surtout critiqué à gauche, vient d'être repoussé par les sénateurs.

Charlotte Chaffanjon est également auteur de "Jérôme Cahuzac, les yeux dans les yeux"
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