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jeudi 17 septembre 2015

150 économistes, dont Thomas Piketty, contestent les choix de Hollande

Hollande pointé pour son choix à la tête de la Banque de France par 150 économistes 

La nomination 
de François Villeroy de Galhau à la présidence de la Banque de France
secoue le pédalo de Pépère

A peine officialisée par l’Élysée le 8 septembre, un collectif d'économistes signe une tribune dans "Le Monde" pour dénoncer un grave conflit d'intérêts et l"'effet délétère d'une telle décision sur notre démocratie". Près de 150 économistes contestent ainsi la nomination de l'ancien directeur général délégué de la BNP Paribas à la tête de la Banque de France. 
Parmi les signataires, des économistes particulièrement réputés comme Thomas PikettyMichel Aglietta, 77 ans (ci-dessous)
ou encore Dominique Meda qui conseilla la candidate S. Royal à la présidence. Dans une tribune publiée ce mardi dans le journal du soir -à l'initiative de trois jeunes femmes, les économistes Jézabel Couppey-Soubeyran, Laurence Scialom et Anne-Laure Delatte- les signataires expliquent que, en dépit de "l'expérience de François Villeroy de Galhau" qui "lui confère à n'en pas douter une excellente expertise du secteur bancaire", sa nomination à la tête de la Banque de France "l'expose à un grave problème de conflit d'intérêts et met à mal son indépendance". 

Conflit d'intérêts, mélange des genres 

Les signataires estiment que la carrière de Villeroy de Galhau porte atteinte à sa capacité d'exercer cette prestigieuse fonction : "Etant donné les enjeux de pouvoir et d'argent qu'il véhicule, le secteur bancaire est particulièrement propice aux conflits d'intérêts. Il est totalement illusoire d'affirmer qu'on peut avoir servi l'industrie bancaire puis, quelques mois plus tard, en assurer le contrôle avec impartialité et en toute indépendance"
Les économistes déplorent le choix du président de la République qui avait pourtant l'opportunité "de promouvoir, au sein de la Banque de France, une candidature interne bien moins exposée au risque de conflit d'intérêts et apportant les meilleurs gages de compétence et d'expérience". 

Benoît Coeuré, candidat préféré des économistes du collectif 
S'ils ne le citent pas nommément, les signataires du collectif font directement allusion à la candidature de Benoît Coeuré, 46 ans, actuel membre du directoire de la BCE, un temps pressenti pour succéder à Christian Noyer : "Parmi les candidats externes souvent évoqués, un économiste français, ancien de la direction générale du Trésor, actuel membre du directoire de la BCE, présentait aussi les gages d'expertise comme d'indépendance vis-à-vis des pressions politiques et de celles du lobby bancaire, avec en outre à son actif un curriculum académique qui, à peu près partout ailleurs qu'en France, aurait constitué un atout pour recruter un banquier central", détaille cette tribune, extrêmement critique vis-à-vis de cette nomination issue "du sérail de la haute administration".
Ancien de l'INSEE, Coeuré est membre du Cercle des économistes, où on ne retrouve aucun des contestataires, des professeurs d'université: Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Laurence Scialom, professeur à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, et Anne-Laure Delatte, chargée de recherche au CNRS et affectée comme la précédente à EconomiX, laboratoire de recherche en sciences économiques de l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense et du CNRS, dont est membre Michel Aglietta, consultant à Groupama-AM !... Elles ont en commun d'avoir publié pour Terra Nova, think-tank progressiste du PS.
"L'entre-soi", poison de la démocratie 
Enfin, ils déplorent le choix de Hollande d'avoir préféré l'ex-banquier et s'inquiètent des effets délétères d'une telle nomination sur la démocratie : "Nos gouvernants sont-ils à ce point prisonniers des intérêts financiers qu'ils laissent à la finance le pouvoir de nommer les siens aux fonctions-clés des instances censées la réguler ? Sont-ils à ce point dans l'entre-soi qu'ils ne réalisent pas l'effet délétère d'une telle décision sur notre démocratie ? Sont-ils à ce point déconnectés de leurs concitoyens qu'ils ne mesurent pas la défiance à l'égard des institutions qu'une telle décision vient nourrir ?"

Le collectif a demandé aux parlementaires de s'opposer à la proposition de Hollande de nommer François Villeroy de Galhau président de la Banque de France. François Bayrou a cependant volé au secours de l'impétrant...

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