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dimanche 19 avril 2015

Naufrage des 700 migrants au large de l'Italie: les circonstances

Ce que l'on sait du naufrage des 700 migrants au large de l'Italie

L'embarcation a chaviré dans la nuit entre la Libye et l'île italienne de Lampedusa 
Des migrants provenant de Libye sur un navire à destination de l'île italienne de Lampedusa, en mars (FETHI NASRI / AFP)

















Une vaste opération de sauvetage a été lancée


Un bateau transportant près de 700 migrants a coulé au large de l'Italie, dans la nuit de samedi 18 à dimanche 19 avril, vers minuit. 28 personnes ont déjà pu être récupérées par un navire marchand. Il s'agirait de la "pire hécatombe jamais vue en Méditerranée", selon le Haut-commissariat aux Nations pour les réfugiés (HCR). 
Sans rien ajouter, François Hollande a mis son grain de sel, paraphrasant le HCR déclarant ce nouveau naufrage "pire catastrophe de ces dernières années en Méditerranée" et demandant "le renforcement du nombre de bateaux" de surveillance de l'opération Triton. 

Que s'est-il passé ? 

Le chalutier a lancé dans la nuit de samedi à dimanche un appel au secours reçu par les garde-côtes italiens qui ont aussitôt demandé à un cargo portugais de se dérouter. A son arrivée sur les lieux, l'équipage a vu le chalutier chavirer, selon la porte-parole du HCR en Italie, Carlotta Sami. C'est probablement quand les 700 migrants à bord se sont précipités tous du même côté à l'arrivée du cargo portugais que le drame est survenu. 

Où a eu lieu le naufrage ? 

Le chalutier a chaviré à environ 130 km des côtes libyennes et à 220 km des côtes de l'île italienne de Lampedusa, en Sicile.


Combien y a-t-il de morts ?

Plus de 700 personnes étaient à son bord. 28 survivants ont été récupérés par un navire marchand. Le Premier ministre maltais a lui fait état de 50 personnes secourues. 

Quelque 24 cadavres ont été récupérés, selon les garde-côtes italiens, qui ne confirment pas le chiffre de 700 personnes à bord, mais précisent dans un communiqué que ce chalutier de 20 mètres de long "est en capacité de transporter plusieurs centaines de personnes". 


Que se passe-t-il maintenant ?


Une large opération de secours a été lancée par les gardes-côtes italiens. 20 navires et 3 hélicoptères sont mobilisés. "Pour l'instant, il s'agit d'une opération de recherche et de sauvetage", a affirmé un porte-parole à la BBC. "Mais, rapidement, ça pourrait se transformer en recherche de corps." 

L'Union européenne s'est dite "profondément affectée" par ce nouveau naufrage et a annoncé la tenue prochaine d'une réunion des ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères pour prendre des mesures. 

"Tant que les pays d'origine [es migrants] et les pays de transit ne prennent pas des mesures pour éviter ces traversées désespérées, des gens continueront à mettre leur vie en péril. Une grande partie de notre approche est de travailler avec les pays tiers", a réagi la Commission européenne.

Donald Tusk, le président du Conseil européen,  envisage de son côté un sommet extraordinaire consacré à l'immigration clandestine, comme le demandent Rome et Madrid. 
"J'ai parlé avec le Premier ministre maltais Joseph Muscat après les morts tragiques en Méditerranée. Je vais poursuivre les discussions avec les dirigeants européens, la Commission et le service diplomatique de l'UE sur la façon de remédier à la situation", a écrit Donald Tusk sur son compte Twitter. 

"Il prendra une décision sur la possible organisation d'un sommet extraordinaire, après ces consultations", a ajouté son porte-parole, Preben Aamann. 

Une succession de drames 

Plusieurs autres naufrages sont intervenus ces dernières semaines. Quelque 450 migrants sont morts et disparus lors de deux précédents naufrages en moins d'une semaine. Là encore, ce sont les récits de survivants qui ont permis d'établir ces bilans approximatifs. 

Combien de migrants arrivent de Libye ? 

A la faveur du chaos en Libye et du beau temps qui s'est installé sur cette partie de la Méditerranée, le flux de migrants qui s'embarquent depuis les côtes libyennes ne cesse de grossir. Entre 500 et parfois 1.000 personnes sont chaque jour récupérées par les garde-côtes italiens ou des navires marchands. Selon les garde-côtes italiens, plus de 11.000 candidats à l'immigration en Europe ont débarqué dans les six derniers jours, et des centaines d'autres continuent d'arriver sur les côtes italiennes. Plus de 900 migrants ont perdu la vie depuis le début de l'année en effectuant la traversée entre la Libye et l'Italie. 

Faut-il renforcer la surveillance ?

"La Méditerranée est une mer qui nous est commune, donc nous devons agir", a commenté François Hollande. 
"Nous devons aussi renforcer le nombre de bateaux qui sont dans le cadre de l'opération Triton." 
L'opération Triton vise à surveiller les frontières. Elle a remplacé l'opération italienne Mare nostrum de sauvetage des migrants, avec des moyens beaucoup plus modestes. 

Pour François Hollande, il faut ("il faut", évidemment!): "Plus de bateaux, plus de survols par des avions, et également une lutte beaucoup plus intense par rapport aux trafics." Yapuka... Selon le président, "ceux qui mettent des personnes sur les bateaux, ce sont des trafiquants, ce sont sans doute même des terroristes, parce qu'ils savent parfaitement que ces bateaux sont pourris et qu'ils vont même les détruire en pleine mer et mettre des centaines de personnes en danger, en l'occurrence, là, en danger de mort". 


Plusieurs organisations internationales et humanitaires, dont le HCR, ont déjà dénoncé ces derniers jours l'incurie des autorités européennes, réclamant davantage de moyens. 
Emmanuelle Cosse, secrétaire générale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), "il faut [elle est mûre pour aller commenter l'actualité au gouvernement] que l'Union européenne redonne les moyens à Frontex et à la force maritime pour aller au devant de ces bateaux et accueillir ces migrants", a-t-elle lancé lors du "Grand Rendez-vous" i-télé-Europe 1-Le Monde. "L'Europe n'a pas développé de politique étrangère, notamment avec l'Afrique", a regretté Emmanuelle Cosse, citant l'exemple de l'intervention française au Mali, à laquelle les voisins européens n'ont pas participé. 

Le pape François a également exhorté la communauté internationale à "agir avec décision et rapidité pour éviter que les tragédies ne se répètent". Il est évident que l'ampleur de ce phénomène requiert une plus grande implication. Nous ne devons pas nous lasser dans nos sollicitations d'une réponse plus globale au niveau européen et international", a ajouté le pape.

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