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dimanche 22 février 2015

Lingerie Lejaby: dépôt de bilan de la coopérative des ex-ouvrières

Le gouvernement se balance des soutiens-gorges "made in France" de Montebourg 

Composée de cinq ex-ouvrières du fabricant de lingerie Lejaby sur trente, 
20 janvier 2012:  Montebourg
à l'usine de Haute-Loire 
la coopérative pourrait être liquidée mardi par le Tribunal de Commerce de Lyon. 
C'est un symbole du Made in France à la sauce Montebourg qui vacille. La coopérative des Atelières, composée notamment d'ex-ouvrières du fabricant de lingerie Lejaby, s'est déclarée en cessation de paiement, annoncent Janine Caillot et Laura Gandolfi, deux co-fondatrices et associées de l'entreprise installée à Villeurbanne (Rhône).
 
Vers une liquidation après plusieurs sauvetages

La présidente-fondatrice des Atelières, Muriel Pernin, ci-contre, a déclaré au Figaro que "selon toute vraisemblance, la société sera liquidée".
Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), "les Atelières" a été créée en octobre 2012 et emploie environ une trentaine de salariés. Un premier appel aux dons à la création de la société avait permis de rassembler 250.000 euros en 2012.

Après avoir déjà frôlé la liquidation, l'entreprise qui confectionne de la lingerie haut de gamme, 100% française, avait récolté 657.150 euros lors d'une souscription citoyenne en mars 2014 qui l'avait encore sauvée in extremis. "Le financement en fonds propres de 657.150 euros pourra être complété par des crédits bancaires, en cours de finalisation, qui seront garantis par la BPI", avaient confirmé le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et le ministre de l'Economie sociale et solidaire et de la Consommation Benoît Hamon, dans un communiqué commun de mars 2014. Trois banques (LCL, la Caisse d'Epargne et le Crédit Coopératif, a priori) ont participé à la levée d'un emprunt de 350.000 euros au total, qui devrait être garanti par la banque publique d'investissement (BPI).

Cette dernière levée de fonds propres avait été saluée par Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, alors respectivement ministres du Redressement productif et de l'Economie sociale et solidaire, qui avaient fait de la coopérative l'un des symboles du «made in France». A cette somme, s'était alors ajoutée une ligne de prêts bancaires de 350 000 euros garantie par la Banque publique d'investissement (BPI).
En 2013, les Atelières n'avaient réalisé que 400.000 euros de chiffre d'affaires pour une perte de 550.000 euros. Elles  avaient notamment été pénalisées par des commandes de petites séries et forcées de créer "un nouveau modèle de fabrication" dans un secteur textile délocalisé, y compris dans le luxe.

2012 était encore l'époque de la contestation et des rêves

Alain Prost, l’ex-patron de La Perla, avait été désigné par le tribunal de Commerce de Lyon pour reprendre le fabricant de lingerie Lejaby. Cette reprise devait entraîner la conservation de 195 des 450 salariés, mais provoquer également la fermeture de l’usine de Haute-Loire.
Pour protester contre cette fermeture, les 93 employés (dont 90 femmes) de l’usine avaient prévu une occupation des ateliers. De plus, dix salariées avaient prévenu qu’elles entameraient une grève de la faim et ce pour "dénoncer la délocalisation de la production". En effet, 93 % de la production de Lejaby se faisait déjà à l’étranger.

Le nouveau repreneur avait décidé de regrouper tout le personnel en France sur un seul site, près de Lyon, précisant qu’une "petite unité de production"de 20 personnes serait maintenue sur ce site pour le lancement "d’un projet haut de gamme". Il avait également décidé de mettre 500.000 euros dans l’accompagnement social des salariés licenciés, ainsi que de leur offrir une priorité de ré-embauche.
Xavier Bertrand avait aussi décidé que 98% de la rémunération des salariés licenciés seraient maintenus pendant un an.

Montebourg avait défendu le "soutien-gorge tricolore"
Le candidat Hollande avait envoyé l'élu socialiste de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg, auprès des ouvrières de Lejaby à Yssingeaux en Haute-Loire, dont l'usine fermait, et il avait défendu le "soutien-gorge tricolore", promettant, sous les acclamations, que la gauche au pouvoir engagerait un "mouvement de relocalisation"."Vous symbolisez la situation du pays", qui a perdu "750.000 emplois industriels en cinq ans", mais "il n'y a pas de fatalité", leur avait lancé le socialiste en campagne sous les câbles des machines à coudre, en pointant la responsabilité de "beaucoup d'industriels et financiers qui rachètent les entreprises pour avoir la marque et les brevets, et délocaliser" et visant visait le repreneur de Lejaby, Alain Prost. 

Se réclamant à plusieurs reprises du candidat Hollande, qui souhaitait aussi rencontrer les Lejaby, il avait expliqué que le projet socialiste "vise à engager un mouvement de relocalisation des activités qui ont été perdues ces dix dernières années". Pour cela, disait-il, "il faudrait amplifier l'action des fonds souverains" tels que la Caisse des dépôts et consignations (CDC), afin d'investir et de "mieux se protéger contre la concurrence mondiale déloyale".

Arnaud Montebourg avait également vanté les reprises d'entreprise par les salariés eux-mêmes. Si un tel projet n'avait pas eu le temps d'émerger à Yssingeaux, il avait été repris à Villeurbanne, à l'instigation de Nono Montebourg...
Pour saluer le départ du futur ministre d'opérette, les "filles" avaient entonné sur l'air d'une chanson des Enfoirés : "Tout va en Tunisie, et pour la France tout est fini... On dit merci à Sarko, la France est bien pourrie."
Disent-elles aujourd'hui merci à Nono et François ? Peut-être à la CGT.


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