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dimanche 20 avril 2014

Les quatre journalistes otages d'islamistes sont de retour de Syrie

Onze mois d'épreuves aux mains de djihadistes venus de France

Les quatre journalistes français ex-otages en Syrie sont arrivés dimanche matin
 
Les ex-otages Edouard Elias (23 ans, photographe indépendant), Didier François (grand reporter), Nicolas Hénin (journaliste, 37 ans) et Pierre Torrès (photographe, 29 ans) à Villacoublay.

Après avoir attendu François Hollande d'abord à Evreux, puis à Villacoublay.
Les visages débarrassés de leurs barbes, les journalistes  sont arrivés à Villacoublay en hélicoptère en début de matinée en provenance de la base militaire d'Evreux où le gros hélicoptère, qui les a ramenés samedi de Turquie, s'était posé un peu plus tôt.

Les quatre hommes n'ont pu embrasser leurs familles sur le tarmac qu'après l'accueil protocolaire par  le chef de l'Etat, accompagné du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
C'est "un jour de joie pour la France", a  lancé le président dimanche. "La France est fière d'avoir pu obtenir qu'ils soient aujourd'hui libres", mais "il y a encore des otages en Syrie, retenus parce qu'ils sont journalistes". Ils seraient une vingtaine, selon L. Fabius.

Didier François et le photographe Edouard Elias, 23 ans, avaient été enlevés au nord d'Alep, le 6 juin 2013. Le 22 juin, c'était au tour de Nicolas Hénin, 37 ans, reporter pour l'hebdomadaire Le Point, et Pierre Torrès, 29 ans, photographe indépendant, à Raqqa.

Dix mois de captivité aux mains du groupe djihadiste d'Eiil

Sur Europe 1, Didier François a évoqué des conditions de détention "rudes", enfermés dans des sous-sols et dans des conditions "parfois violentes""Sur les dix mois et demi", les quatre otages sont "restés dix mois complets dans des sous-sols sans voir le jour, un mois et demi entièrement enchaînés les uns aux autres", a-t-il dit.

"Dix lieux de captivité". Didier François, reporter aguerri, doyen du groupe à 53 ans, a précisé : "Dans un pays en guerre, ce n'est pas toujours simple, que ce soit la nourriture, l'eau, l'électricité, parfois c'était un petit peu bousculé, les combats étaient proches, il est arrivé qu'on soit déplacés très rapidement dans des conditions un peu abracadabrantes".

Très ému, Nicolas Hénin a expliqué que les otages avaient été "plongés dans le chaos syrien avec tout ce que ça veut dire". S'exprimant plus tard dans la journée sur Arte, il a précisé: "Ce dont on a le plus souffert pendant toute la première partie de notre détention, c'est du manque de nourriture. Heureusement on nous a donné au cours des derniers mois de quoi nous remplumer".
"Le froid, également, nous n'avions pas d'eau chaude", a-t-il ajouté. "J'ai gardé les habits avec lesquels j'ai été capturé le 22 juin jusqu'au 23 décembre".
"En tout, a-t-il dit, je suis passé par une dizaine de lieux de captivité (...). La plupart du temps, avec d’autres personnes, notamment Pierre Torrès qui m'a rejoint assez vite. Cela a été une longue errance de lieux de détention en lieux de détention".

Il a confirmé que les otages ont parfois été maltraités. "Il y a eu également un peu de maltraitance physique, mais cela tous les prisonniers syriens y passent, a-t-il dit.

Des geôliers français
L’un des ex-otages a révélé que certains des geôliers parlaient français.
François Hollande a évoqué de son côté ces "jeunes qui se font embrigader par des moyens totalitaires pour aller combattre en Syrie". "Nous ne laisserons pas faire. Pour cela, on fait en sorte que nul ne puisse sortir du territoire pour mener une action quelconque par les armes, où que ce soit".

Me Gilbert Collard suggère de ne pas autoriser le retour en France des djihadistes  français. Lien RTL

Mais se posent déjà des questions sur les conditions de leur libération. 

Un groupe islamiste en voie de disparition. 
En septembre dernier, l'ASL a tué l'un des principaux leaders du groupuscule djihadistes le plus radical en Syrie de l'Etat Islamique en Irak et au Levant proche d'al-Qaïda. Selon Farsnews, qui citait la chaîne de télévision Al-Mayadeen, Abou Abdallah Al-Libi, dit l'Emir de Daesh, l'un des commandants de haut rang du groupuscule terroriste de l'EILL baptisé, "Daesh", a été tué lors des affrontements avec les mercenaires de l'ASL dans la région d'Ad-Dana à Rif d'Idlib. Abou Abdallah Al-Libi qui était le commandant de Daesh à Idlib et Alep, accompagné de plusieurs terroristes de Daesh au bord d'un véhicule, a été pris pour cible à Bab-ol-Hava. Selon les media syriens,  au moins 12 d'entre eux ont perdu la vie. Les affrontements entre l'ASL et al-Qaïda se sont intensifiés et ont décimé EILL désormais encombré de ses fardeaux français. 

Il semble qu'EILL réoriente son activité sur le Liban. 

Le groupe islamiste, qui lutte contre les forces de Bachar al-Assad en Syrie mais affronte aussi les rebelles pour le contrôle des territoires, a par ailleurs promis "qu'un lourd prix à payer attend ces ignobles criminels" du Hezbollah, qui appuie les forces gouvernementales. Il s’agissait du premier attentat revendiqué par EIIL au Liban.

La France n'a pas varié de discours officiel
"L'Etat ne paie pas de rançon. C'est un principe très important pour que les preneurs d'otages ne puissent être tentés d'en ravir d'autres", a seulement réaffirmé François Hollande sur Europe 1.
"Tout est fait par des négociations, des discussions. Je ne veux pas être plus précis", a-t-il dit, "car nous avons encore deux otages" au Sahel
Il reste désormais deux otages français dans le monde: Serge Lazarevic et Gilberto Rodrigues Leal, enlevés respectivement en novembre 2011 et novembre 2012 au Mali. Fabius s'est déclaré "très inquiet" concernant le sort de ce dernier, âgé de 61 ans. "Cela fait longtemps que nous n'avons pas eu de nouvelles".

Laurent Fabius a nié toute livraison d'armes.
Depuis l'enlèvement des journalistes, les services de renseignement français "ont été en capacité permanente de repérer la localisation des otages", a affirmé une source proche du dossier. "Depuis le début, on les a suivis à la trace".
Très bien briefé, l'un des  journalistes ex-otages   confirme les déclarations officielles
"De temps en temps, on avait des bribes, on savait que tout le monde était mobilisé... On a vraiment cette chance d'être Français", a ajouté Didier François, l'un des fondateurs de SOS-Racisme et lors d'une brève déclaration, interrompue par un sanglot.

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s'était rendu en Turquie "il y a plusieurs semaines", un déplacement "discret" au cours duquel il avait rencontré les autorités politiques turques et les services "pour permettre de réaliser ce qui est arrivé hier", a poursuivi cette source.
EILL aurait tout simplement abandonné les quatre otages aux mains de la Turquie...

"Ca a été long, mais on n'a jamais douté", a déclaré le grand reporter d'Europe 1, Didier François, seul ex-otage à s'exprimer devant le micro.

Les quatre hommes  se sont rendus à l'hôpital militaire du Val de Grâce pour y subir des examens médicaux, avant de retrouver leurs familles en fin de journée.
Edouard Elias et Pierre Torrès, qui ne vivent pas à Paris, devaient passer la nuit dans un hôtel parisien avec leurs proches, ont indiqué certains d'entre eux.

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