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dimanche 27 avril 2014

40 parlementaires appellent à changer l’Europe

La France doit prendre ses responsabilités et demander à nos partenaires de se prononcer

Un groupe de 39 parlementaires* UMP emmené par Henri Guaino, député des Yvelines et Laurent Wauquiez, député de la Haute-Loire, plaide pour une remise en cause profonde de la politique européenne.


Après la Seconde Guerre mondiale, les pères fondateurs de l’Europe avaient fait partager aux peuples européens leur
grand rêve d’union, pour que les tragédies du passé ne recommencent jamais, pour que notre continent, rassemblant ses moyens et ses volontés, fasse entendre sa voix dans le monde, y défende ses idées, ses principes et ses intérêts, pour que nos nations s’ouvrent les unes aux autres, et tirant ensemble le meilleur parti de leurs forces productives, s’engagent durablement sur le chemin de la prospérité.
Qu’avons-nous fait de ce grand rêve?
Beaucoup d’Européens de cœur et de raison se posent désormais cette question: ceux qui ont répondu oui lorsqu’on leur a demandé d’approuver le traité de Maastricht ou la Constitution européenne, parce qu’ils ne voulaient pas sacrifier une si belle espérance, et ceux qui ont dit non parce qu’ils ne voulaient pas approuver ce qui, à leurs yeux, entraînait l’Europe et la France sur la voie du déclin.
  • Trente années de renoncements ont provoqué une profonde crise identitaire, mis à mal la cohésion des sociétés, creusé un fossé d’incompréhension entre les peuples et les responsables politiques, nourri la montée des populismes et des extrémismes.
Sans nier les responsabilités des gouvernements nationaux, à commencer par les nôtres, force est de constater que trente années de dérives ont condamné l’Europe à devenir une machine bureaucratique qui réduit, jour après jour, l’espace des libertés et de la démocratie. Trente années d’aveuglements ont installé durablement sur notre continent le chômage de masse, l’exclusion, la stagnation économique. Trente années de renoncements ont provoqué une profonde crise identitaire, mis à mal la cohésion des sociétés, creusé un fossé d’incompréhension entre les peuples et les responsables politiques, nourri la montée des populismes et des extrémismes. Si nous ne voulons pas que le rêve tourne au cauchemar et que reviennent les vieux démons qui ont été à l’origine de tant de malheurs, il faut changer d’Europe.
  • L’austérité aveugle qui détruit la croissance et creuse les déficits, ça ne peut plus durer.
Au point où nous en sommes, le temps n’est plus à la valse-hésitation des ajustements à la marge du Meccano institutionnel. L’urgence est aux remises en cause profondes. Notre pays doit prendre ses responsabilités et demander à nos partenaires de se prononcer. Le risque de crises circonscrites est moins grand que celui d’une crise générale qui pourrait tout emporter. Souvenons-nous de la chaise vide du général de Gaulle qui sauva la politique agricole commune. (Lire ici sur Gaullisme.fr)
L’austérité aveugle qui détruit la croissance et creuse les déficits, ça ne peut plus durer.
La politique monétaire qui fait peser sur l’Europe tout entière le spectre de la déflation et ruine la compétitivité de nos entreprises, ça ne peut plus durer.
L’ouverture sans contrepartie à toutes les concurrences déloyales, à tous les dumpings, ça ne peut plus durer.
La politique de la concurrence qui interdit toute politique industrielle et qui met les entreprises européennes à la merci de leurs concurrents, tellement plus habiles, c’est un comble, pour se protéger dans leur pays, ça ne peut plus durer.
La libre circulation poussée à l’excès qui interdit tout contrôle des déplacements de populations à l’intérieur de l’Europe pouvant mettre en péril la cohésion de nos sociétés et qui va jusqu’à mettre en concurrence, sur notre sol, nos salariés avec des salariés qui supportent trois fois moins de charges sociales, ça ne peut plus durer.
Le dumping fiscal et social à l’intérieur de l’Europe, ça ne peut plus durer.
Les frontières extérieures de l’Espace Schengen qui laissent passer des flux d’immigration incontrôlés, ça ne peut plus durer. L’élargissement sans fin, ça ne peut plus durer.
  • De ce constat, il nous faut maintenant tirer des conclusions politiques en rupture avec les atermoiements des dernières décennies.
L’Europe désarmée, l’Europe qui ne défend pas ses intérêts dans le monde, l’Europe qui est la variable d’ajustement de toutes les politiques de change, de toutes les politiques commerciales, de toutes les politiques migratoires du monde, l’Europe qui empêche ses nations de se protéger et qui ne les protège pas, l’Europe qui étouffe sous une masse de règlementations, l’Europe qui se construit contre les États et la souveraineté des peuples, ça ne peut plus durer.
De ce constat, il nous faut maintenant tirer des conclusions politiques en rupture avec les atermoiements des dernières décennies. Notre famille politique doit le faire. C’est son devoir si elle ne veut pas livrer notre pays à des aventures dangereuses et sans lendemain auxquelles pourraient conduire la colère et le désespoir de ceux, de plus en plus nombreux, qui souffrent et qui ont le sentiment de ne plus être maîtres de leur vie.
Ne nous y trompons pas: se résigner à inscrire la politique de la France dans le cadre d’une construction européenne à la dérive sans le changer profondément serait moralement inacceptable et politiquement intenable. Cette résignation nous condamnerait rapidement à l’échec si les Français nous confiaient à nouveau le destin du pays.
Ce qui se joue dans la campagne qui s’ouvre pour les élections au Parlement européen, c’est d’abord la définition de notre rapport à l’Europe pour pouvoir gouverner demain sans décevoir aussitôt tous ceux qui nous auront fait confiance.

Liste des 37 autres signataires :
Julien Aubert, député du Vaucluse, Marcel Bonnot, député du Doubs, Natacha Bouchart, sénatrice du Pas-de-Calais, Xavier Breton, député de l’Ain, Bernard Brochand, député des Alpes-Maritimes, Jean-Louis Christ, député du Haut-Rhin, Dino Ciniéri, Député de la Loire, Gérald Darmanin, député du Nord , Rémi Delatte, député de la Côté d’Or, Marianne Dubois, députée du Loiret, Sauveur Gandolfi-Scheit, député de Haute-Corse, Guy Geoffroy, député de Seine-et-Marne, Franck Gilard, député de l’Eure, Colette Giudicelli, sénatrice des Alpes-Maritimes , Henri Guaino, député des Yvelines, Françoise Guégot, députée de Seine-Maritime, Jean-Jacques Guillet, député des Hauts-de-Seine, Christophe Guilloteau, député du Rhône , Arlette Grosskost, députée du Haut-Rhin, Pierre Hérisson, sénateur de la Haute-Savoie, Alain Houpert, sénateur de Côte d’Or, Jacques Kossowski, député des Hauts-de-Seine, Valérie Lacroute, Députée de Seine-et-Marne, Thierry Lazaro, député du Nord, Geneviève Levy, députée du Var, Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes , Alain Marc, député de l’Aveyron, Philippe Meunier, député du Rhône, Jacques Myard, député des Yvelines, Patrick Ollier, député des Hauts-de-Seine , Bérengère Poletti, députée des Ardennes, Catherine Procaccia, sénatrice du Val-de-Marne , Didier Quentin, député de la Charente Maritime , Jean Roatta, député européen , Paul Salen, député de la Loire, Jean-Charles Taugourdeau, député du Maine-et-Loire , Patrice Verchère, député du Rhône , Jean-Pierre Vigier, député de Haute-Loire, Laurent Wauquiez, député de Haute-Loire, Nicolas Dhuicq, député de la première circonscription de l’Aube.

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