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samedi 15 mars 2014

Montebourg s'en prend au camarade patron de Numéricable, préféré par Vivendi

Pour Montebourg, le rapprochement SFR-Numericable n'est pas encore acquis

Nouveau camouflet pour Montebourg  
Blafard, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, estime que le rapprochement entre Numericable et SFR n'est pas encore acquis, malgré la décision de Vivendi de poursuivre des négociations exclusives avec le fonds d'investissement Altice, maison mère du cablo-opérateur israélien, pour la cession de sa filiale télécoms SFR. "Je crois que le débat continue", a affirmé Montebourg sur France 2, vendredi 14 mars.
"Je ne suis pas certain que les banques aient envie de s'exposer outre mesure. Il y a trois semaines de discussions. D'abord, parce qu'il y a un certain nombre de recours qui vont s'exercer de la part du concurrent de SFR, certainement. Il y a des questions qui vont être posées aux autorités de la concurrence européenne et français."
Des questions qui ne s'appliquaient pas à la concentration de la presse lors du rachat du Nouvel Observateur par les propriétaires du journal socialiste Le Monde, les hommes d'affaires Xavier Niel (Free), Pierre Bergé et  le banquier Matthieu Pigasse.

Le patron de Numericable manque de patriotisme fiscal

Vivendi a annoncé vendredi qu'il avait choisi d'entrer en "négociations exclusives" avec (Altice) pour une période de trois semaines en vue de la cession de sa filiale télécoms SFR, écartant l'offre concurrente de Bouygues
Or, le ministre avait fait part de sa préférence pour un rapprochement entre SFR et Bouygues. Il affirme maintenant sur France 2 que la préoccupation du gouvernement dans cette affaire est l'emploi et l'investissement.
"Nous défendons l'emploi, l'emploi, l'emploi", a-t-il insisté. "Nous souhaitons qu'il n'y ait pas de casse sociale, nous souhaitons qu'il y ait des investissements."

L'interventionnisme étatique du gouvernement Ayrault

Le gouvernement a signifié ses trois exigences
"Pas d'emplois perdus, pas de plan de licenciements, pas de plan de départs volontaires, pas de plan social. 
Deuxièmement : la reprise des investissements de la fibre sur tout le territoire, par Numericable." 

Il a également estimé que le patron d'Altice, Patrick Drahi, devrait faire preuve de "patriotisme fiscal" : "Et, troisièmement, nous avons affaire à un dirigeant qui est un milliardaire; tant mieux pour lui, il a réussi ! Montebourg pourrait en dire autant de Xavier Niel ou Pierre Bergé...

"Il est propriétaire du câble dans de nombreux pays européens, mais qui a une holding au Luxembourg, il est propriétaire de ses actions à Guernesey, [comme les Cahuzac ont des comptes illégaux sur l'Ile de Man], la société est cotée à Amsterdam et il est résident suisse." Jérôme Chuzac, son ex-collègue du Budget, fraudait le fisc français avec un compte illégal en Suisse. "Donc il va falloir qu'il fasse preuve de patriotisme fiscal et qu'il rapatrie un peu tout ça en France."

Plus surprenant, Xavier Niel, le fondateur de Free (par ailleurs actionnaire à titre personnel du Monde), est allé lui-même à la rescousse de son ennemi d'hier, Martin Bouygues, dans un  entretien avec Les Echos, publié vendredi. Il y tire à boulets rouges sur l'offre de Drahi, rappelant que l'homme d'affaires est un habitué des plans de licenciement. "[M. Drahi] explique qu'il n'y aura pas de plan social, mais quand il a racheté Noos en 2006, 60 % des effectifs ont été licenciés. Et je ne vous parle même pas du cas israélien, où les effectifs de l'opérateur Hot sont passés de 4.500 à 2.000. Appliquez le même ratio à SFR… Cela fait 5.000 départs", vitupère le milliardaire Niel. (Lien ... Le Monde)

L'affaire Vivendi-SFR montre jusqu'où l'ingérence publique ne doit pas – et ne peut pas – aller. 
Arnaud Montebourg a fait du Redressement positif un ministère du verbe, connu moins pour son sauvetage de l'industrie que  pour des coups d'éclats souvent contre-productifsLe temps semble révolu où la puissance publique estimait qu'elle n'avait pas à intervenir, à quelques exceptions près, dans les stratégies de groupes industriels privés, mais l'agité n'a pas réussi à donner du crédit à la parole de l'Etat sur ce terrain. 

L'Etat stratège industriel, c'est une idée saugrenue. Faut-il rappeler les fermetures d'usines, les destructions d'emploi et le manque à gagner fiscal consécutifs à des choix idéologiques dramatiques.  
Encore faudrait-il que Bercy ait une ligne, à défaut d'une stratégie. Or, une fois de plus dans le processus de vente du second opérateur mobile français, SFR, le volontariste de Montebourg a manqué de clarté.  Le flou de ses motivations cache-t-il un loup ? En attendant d'en voir la queue, une chose était claire: si Bouygues emportait SFR, Free ressortirait gagnant de l'opération.  

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