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mardi 12 novembre 2013

La colère sociale monte, s'étend et s'amplifie

Accumulation explosive de mécontentements

Après une semaine 
marquée par l’extension de la protestation contre l’écotaxe et des commémorations du 11 novembre comme occasion de huer un président qui matraque d'impôts, divise les Français et les opprime,
 la semaine va se poursuivre avec la mobilisation des artisans contre la hausse de la TVA, et des personnels de l’éducation contre la réforme des rythmes scolaires
 
Cette accumulation de grognes, qui se conjuguent avec une défiance profonde envers l’exécutif, commence à inquiéter les météorologues du climat social.
 
La température sociale risque de connaître un pic cette semaine. 
Sur le front de l’écotaxe poids-lourds, d’abord, la grogne bretonne persiste, un nouvel appel au rassemblement est annoncé pour le 30 novembre. Malgré la suspension du dispositif, en dépit des discussions autour du "pacte d’avenir pour la Bretagne", destiné à endiguer l’avalanche de plans sociaux dans cette région, et à cause de l'aumône de quelques millions  à la région (contre 3 milliards à la seule ville de Marseille), le mouvement des "bonnets rouges", en référence à une jacquerie antifiscale du XVIIe siècle, persiste et s’étend. Ainsi, en Bretagne, des manifestations ont eu lieu au pied de portiques samedi 9 novembre à Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) ou à Jugon-les-Lacs (Côtes-d’Armor) avec violences.
Les 9, 10 et 11 novembre, des actions anti-écotaxe se sont aussi produites près de Marseille et de Lyon, dans le Gard, en Isère et en Charente. À Paris, ce sont des militants du Printemps français, mouvement qui cristallise le refus du mariage homosexuel par des populations très diverses, qui se sont attaqués, munis d’essence et de fumigènes, à l’un des cinq portiques du périphérique. Enfin, des manifestants, dont certains coiffés de bonnets rouges, sont venus perturber les cérémonies du 11-Novembre.

Dépôts de nombreux préavis de grèves

La réforme des rythmes scolaires, très contestée, notamment à Paris. 
Mardi 12 novembre, les agents de la ville de Paris feront grève pour demander plus de moyens, à l’appel de la CGT et de l’UNSA, qui ne sont pas suspects de sympathies d'extrême droite que Valls rend pourtant responsable de tous les maux du gouvernement... La colère de ce secteur socialo-communiste entraînera la fermeture des cantines et activités scolaires dans 520 écoles.
Mercredi 13,
deux syndicats d'extrême gauche, Snuip-FSU et SUD, appellent à la grève les enseignants censés travailler le mercredi.

Des collectifs de parents appellent au boycottage de l’école ce jour-là. 

Jeudi 14, enfin, plusieurs syndicats ont déposé un préavis de grève, localement ou nationalement.

Egalement mercredi 13 novembre, les artisans vont entrer à leur tour dans la contestation. À l’appel de leurs organisations patronales (UPA, Umih, Capeb…), ils sont invités à se mobiliser, via une pétition et des affichages sur leurs entreprises, contre le passage de 7 à 10 % en 2014 de la TVA intermédiaire dans le bâtiment, la restauration, l’hôtellerie ou les transports.
 
Dans les transports en commun, un mouvement d’usagers baptisés les "bonnets verts", tente aussi de mobiliser, essentiellement sur Internet, contre cette hausse de TVA.
Après la mobilisation des bonnets rouges  contre l’écotaxe poids-lourds en Bretagne, le mouvement des bonnets verts veut manifester contre la hausse de la TVA sur les transports publics  de 7% à à 10% en janvier prochain, entraînant une augmentation du prix des billets de TGV, TER, RER, métros, tramways et bus dans toute la France.

Défiance croissante envers l'exécutif

Cette addition de grognes diverses et variées est observée avec beaucoup d’attention par les experts. "Il se produit actuellement un alliage de mécontentements d’une ampleur tout à fait inhabituelle", observe ainsi Alain Mergier, directeur de l’institut Wei. "Nous sommes dans une séquence de pivotement possible dans les deux ou trois semaines à venir, avec un risque réel de généralisation de la grogne.

"Depuis un an, renchérit le politologue Guy Groux, directeur de recherches au Cevipof, on observe dans pratiquement tous les sondages d’opinion une défiance continue et croissante vis-à-vis de l’exécutif, d’autant plus marquante qu’elle touche toutes les catégories sociales." Avec 21 % d’opinions favorables, François Hollande vient de battre un record d’impopularité. Or, "on est maintenant dans une phase où cette défiance est en train de se traduire dans la rue, avec une conjonction inhabituelle des protestations autour de la fiscalité mais aussi de l’emploi." Il y seulement dix jours, certains experts prétendaient encore que le risque de soulèvement populaire contre l'impôt n'étit pas vraisemblable...
 
L'impôt au centre de tous les mécontentements
Pour Alain Mergier, "c’est la fiscalité qui, parce qu’elle concerne tout le monde, patrons, salariés comme travailleurs indépendants, est la colonne vertébrale de tous ces mécontentements", réforme des rythmes scolaires mise à part.

Alors que François Hollande avait fait de la justice fiscale et sociale un argument fort de sa campagne, les Français se sentent floués et les incohérences de l’exécutif sur la "pause fiscale" ont été mal vécues. "On est passé d’une relative acceptation de la fiscalité comme outil pour redresser le pays à un refus des règles du jeu, car non seulement le pays ne se redresse pas, mais en plus, le sentiment qu’en haut et en bas de l’échelle sociale il y a des tricheurs, des gens qui s’exonèrent de l’effort, est très fort.

"Ce mécontentement, parce qu’il est profond, diffus et polymorphe, sera très difficile à éteindre", conclut Guy Groux, qui estime qu’il devrait "se traduire de façon importante dans les urnes en 2014", à la fois aux municipales de mars et aux européennes en mai.

2 commentaires:

  1. Je vous lit tous les jours, merci pour vos informations et vos precisions, surtout les precisions. Mais il faut faire techniquement quelque chose pour laisser les commentaires plus facilement

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  2. @Greg - Merci de votre fidélité et de bien vouloir préciser la nature du problème mentionné. A bientôt.

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