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mercredi 13 mars 2013

Les associations communautaristes en marche vers le pouvoir, soutenues par Hollande

Immigration: l’inquiétant rapport Tuot


Régularisation des clandestins, accès facilité à la nationalité française, subventions massives aux associations… Le gouvernement suivra-t-il les recommandations du conseiller d’État, pour lequel “la question musulmane est une invention” ?

Provocation sans lendemain ou stratégie à long terme, le rapport remis le 11 février par Thierry Tuot au premier ministre est un ovni politique. Son auteur, un conseiller d’État de 51 ans, le reconnaît lui-même : « Il se peut qu’on s’étonne […] d’un ton, d’un style et de formes qui manquent au devoir de grisaille sinon de réserve.[…] Il est permis de penser que l’affichage d’un peu de lyrisme, le retour d’un peu de rêve, les échos joyeux d’une grandeur qui ne serait plus martiale, mais sociale pourraient s’avérer plus efficaces que la compassion digne […]. En ce qui concerne les immigrés et l’intégration, on l’a compris, la République nous appelle. »
Hollande veut 
son pendant
à l'asso 

de Mitterrand

Si le gouvernement répond présent, comme le souhaitent nombre d’associations, au premier rang desquelles France Terre d’asile, qui s’inquiétait du retard pris par Matignon à recevoir et surtout à publier le rapport(téléchargeable en intégralité sur valeursactuelles. fr), c’est à une authentique révolution qu’il faut se préparer.


Jusqu’alors, en gros, l’État tenait les rênes des politiques d’intégration, qui se résumaient essentiellement à la “politique de la ville”, dont la Cour des comptes a récemment souligné les dérives, mais qui avait pour (seul ? ) avantage d’être quantifiable et maîtrisable — à condition de le vouloir. La principale proposition du rapport Tuot consiste à en transférer l’exercice presque exclusif aux associations, le rôle de l’État [et des contribuables...] consistant seulement à les subventionner ! 
Membre du Haut Conseil à l’intégration et critique impitoyable des professionnels de l’antiracisme, l’universitaire Malika Sorel, elle-même d’origine algérienne, a bien vu le danger : la prise de contrôle de l’argent public par des groupes de pression communautaires. « L’intégration, dit-elle,ne peut être réduite à sa seule dimension socio-économique, en laissant de côté les composantes les plus concernées que sont l’éducation, l’instruction, la famille, les affaires intérieures, l’emploi, les affaires étrangères et les armées. »

Cette méconnaissance du danger communautariste n’est pas étonnante si l’on prend la peine de lire l’intégralité du rapport Tuot (97 pages) au fil duquel on trouve des perles comme celle-ci : 
« La “question musulmane”, pure invention de ceux qui la posent, ne cesse d’enfler et de soucier [sic], de polluer le débat public. » 
Ou encore : « Au pourfendeur effarouché du statut qu’il pense diminué de la femme en islam, rappelons que les églises […] avaient, il y a cinquante ans, […] une idée de la femme assez peu égalitaire. » [Il faudrait que ça continue: ce rapport ne préconise donc pas une avancée, mais un retour au passé et le maintien de la sujétion de la femme musulmane...]
Et aussi : « Les vieux sont une urgence sociale, pourquoi tout focaliser sur les jeunes délinquants ? » 
Quant à obtenir l’intégration des jeunes d’origine étrangère par l’apprentissage du patriotisme, quel anachronisme ! « Droits et devoirs ! Citoyenneté ! Histoire ! OEuvre ! Civilisation française ! Patrie ! Identité ! France ! […] Dans quel monde faut-il vivre pour croire un instant opérante la frénétique invocation du drapeau ? »

Puisque la question de l’islam est “inventée”, que celle de l’égalité homme-femme se réglera d’elle-même et qu’il existe des problèmes plus urgents que la délinquance des jeunes et l’adhésion aux valeurs nationales, M. Tuot peut aligner ses propositions. 

Elles vont de la régularisation automatique des clandestins en mesure de prouver qu’ils vivent en France depuis plus de cinq ans à la naturalisation de tous les immigrés ayant suivi une scolarité en France, mais aussi de tous les parents d’étrangers nés en France, pourvu que lesdits parents y soient installés depuis plus de vingt ans. 
Son programme passe aussi par une concentration de tous les moyens financiers du ministère de la Culture sur les quartiers “défavorisés”. Au point d’aboutir à cette recommandation étonnante : « Interdire par la loi et pour une période donnée la création de toute nouvelle institution culturelle ailleurs que dans les quartiers de la politique de la ville, sauf pour les formes d’expression culturelles elles-mêmes issues de ces quartiers. » 
Bientôt du hip-hop à l’Opéra de Paris ?
[Et le rappeur Abd Al Malik au bac littéraire ?]

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