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dimanche 11 novembre 2012

La grève de la faim du maire EELV divise le gouvernement

Le chantage du maire de Seine-Saint-Denis 
GATIGNON en grosses lettres,
Sevran, en petites...

Le maire de Sevran, Stéphane Gatignon, a choisi les vacances de la Toussaint pour entamer vendredi une grève de la faim depuis vendredi programmée pour  trois jours. Il veut réclamer une plus grande aide de l'Etat pour sa commune. Cet ancien collaborateur des députés communistes Guy Hermier (13) et François Asensi   (Seine-Saint-Denis, 93) réclame une augmentation de la Dotation de solidarité urbaine (DSU), que verse l'Etat aux communes. 

Or, la commune de Sevran a souscrit les fameux "emprunts toxiques" entre 1995 et 2009.
Claude Bartolone a révélé que des milliers d'autres collectivités locales et établissements publics (hôpitaux, syndicats d’économie mixte, etc).  Avec la crise, le député Bartolone, en tant que président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, découvre en 2008 que son département, sous la direction des communistes, s’était gavé de prêts proposés par la banque Dexia. Les emprunts toxiques, qui courent jusqu’en 2025 ou 2030, n’ont pas fini de pourrir la vie des contribuables, sur qui pèse une double menace : l’augmentation des impôts locaux et un déficit de services publics. 
Alors, le maire EELV, parachuté à Sevran comme fils du maire-adjoint communiste de Montreuil, se mord les doigts d'avoir mangé au râtelier de Dexia et médiatise maintenant sa colère en se lançant dans le "stand up." 

En rupture avec le Parti communiste, ce proche de Daniel Cohn-Bendit se rallie à EELV en 2009 et se prononce en faveur de la légalisation du cannabis pour, selon lui, enrayer le trafic de drogue, la circulation d’armes à feu et les violences qui en résultent, notamment en banlieue, malgré la politique de prévention chère à la gauche. 
A la suite de violences urbaines de 2005 et aux règlements de compte dans un quartier populaire de Sevran où on tire aux abords d’une école maternelle, cet homme de spectacle attire une nouvelle fois l’attention des autorités avec la formule suivante : "Il faut des casques bleus pour rétablir la paix à Sevran ! " À la suite de quoi, il obtient du Ministère de l’Intérieur, une présence renforcée de CRS dans la ville de Sevran.

Et il récidive en 2012.

Le lundi 22 octobre 2012, sous peine de "mettre la clé sous la porte", Gatignon, a mis le couteau sous la gorge de la gauche socialo-écolo au pouvoir. Il réclamait une aide exceptionnelle de cinq millions d’euros pour sa commune, à laquelle des banques refusent de faire crédit.
Aujourd'hui, l'élu des écologistes radicaux (EELV), le maire de Sevran s'est lancé vendredi à 17h00 dans un nouveau spectacle de rue en s'installant, à l'heure de la sortie des bureaux, sous une tente devant l'Assemblée nationale, mais en  fixant à mardi la date limite de ses représentations. 

Ce geste spectaculaire est assumé par cet élu qui réclame cinq millions d'euros pour sa commune de 51.000 habitants, enclavée, en proie au chômage et la misère sociale depuis les emprunts toxiques : départ de Westinghouse en 2009 et dépôt de bilan de Kodak en janvier 2012. Comme l'ensemble de la Seine-Saint-Denis, la zone est confrontée au trafic de drogue: "Je dois me battre pour ma ville. Et de l'argent, il y en a en Ile-de-France: nous sommes dans une des zones d'Europe les plus riches avec des maires qui sont assis sur des coffres-forts, il faut donc partager les richesses."
Lors d'une opération policière en août 2010, un tunnel servant à stocker et à conditionner du cannabis a été découvert à Sevran "une des adresses majeures du trafic de shit" dans le département de Seine-Saint-Denis.



Il a reçu samedi plusieurs marques de sympathie, mais a suscité des réactions divergentes de la part de membres du gouvernement.

La technique est éculée mais payante
En janvier 2008, le leader altermondialiste José Bové et une quinzaine de militants avaient déjà pratiqué la grève de la faim à Paris pour obtenir l'activation par la France de la clause de sauvegarde à Bruxelles, qui permettrait d'interdire la culture du maïs OGM en France. Après avoir déposé une caravane devant le ministère de l'Environnement, les grévistes de la faim ont installé leur quartier général dans le "ministère de la crise du logement", rue de la Banque (2ème arrondissement) à Paris, un bâtiment occupé depuis des mois par l'association Droit au logement (Dal).

Les revendications de Stéphane Gatignon semblent lui avoir attiré des sympathies. D'abord, celle des "plusieurs dizaines" d'habitants, puis du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, un ami qui est venu dans la matinée exprimer "un message de solidarité et d'amitié" avec l'élu.

Egalement élu en banlieue, dans la ville nouvelle d'Evry, comme il l'a rappelé, Manuel Valls lui "a dit qu'il allait essayer de faire passer des messages au niveau du gouvernement et de l'Assemblée", a déclaré S. Gatignon.

Quelques heures plus tard cependant, la ministre de la Réforme de l'Etat, Marylise Lebranchu, publiait un communiqué ressemblant fort à une mise au point.

Sevran, a affirmé Marylise Lebranchu, fait partie des communes qui profitent le plus, en proportion de leur population, de la dotation de solidarité urbaine destinée aux villes en difficulté.
"Le gouvernement rappelle l'effort sans précédent de solidarité en faveur des communes les plus fragiles, dont Sevran, qu'il a prévu dans le projet de loi de finances pour 2013 présenté au Parlement", écrit la ministre.
"Ainsi, la commune de Sevran bénéficiera de plus de 1,5 million d'euros supplémentaires en 2013 au titre de la dotation de solidarité urbaine (DSU). Sa DSU versée atteindra ainsi plus de 9 millions d'euros. Rapporté à sa population, ce montant place la ville de Sevran au 3ème rang des communes de plus de 50.000 habitants bénéficiaires de cette redistribution", a-t-elle ajouté notamment.

Le ministre délégué à la Ville, François Lamy, qui n'a guère caché l'agacement que suscite chez lui l'initiative de Gatignon, a affirmé que l'édile réussira à boucler son budget, tout en lui rappelant l'importance de "bien gérer" les finances des communes.
 "Je me suis engagé à ce que Sevran touche d'ici la fin de l'année 4,7 millions d'euros de l'Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) qui ont été retardés parce que les dossiers étaient mal bouclés", a annoncé F. Lamy, un proche de Martine Aubry. 
"Il n'a pas demandé à me rencontrer, ce serait raisonnable de se mettre autour d'une table pour discuter", a reproché le ministre.

En se rendant auprès du gréviste de la faim, le président de l'Assemblée nationale et ex-président du très endetté Conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone 
Tout en déclarant comprendre "le combat" mené par Stéphane Gatignon, en particulier dans un département comme la Seine-Saint-Denis, "le département le plus jeune et le plus pauvre de la France hexagonale", Claude Bartolone a affirmé, en présence de l'intéressé, ne "pas être d'accord" avec sa "forme" de protestation. 
Mais il a promis une "augmentation substantielle" de la DSU, affirmant que des amendements seraient déposés mardi à l'Assemblée "pour renforcer toutes les structures de péréquation pour arrêter cet écart qui existe entre villes riches, villes pauvres, départements riches, départements pauvres".

Le samedi 10 novembre, le Ministre délégué à la Ville, François Lamy - conseiller politique de la Ch'tite Martine Brochen-Aubry, ex-premier secrétaire du Parti socialiste - annonce une aide de 5 millions d'euros à la ville de Sevran. Les 5000 collectivités locales qui ont le foie lourd d'avoir mis et remis le doigt dans le pot de Nutella de Dexia savent comment faire cracher le gouvernement. Et les contribuables, tandis que le président du Conseil Régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, fait le mort, comme pour les transports régionaux.
Avec les 9 millions de Lebranchu, les 5 millions de la rallonge de Lamy et le supplément d'aide annoncé au Parlement, l'assisté de la République pourra-t-il voir venir ? Il va pouvoir financer des banderoles à son nom...

Ainsi le gang socialo-écolo creuse-t-il allègrement la dette publique

5 millions d'euros multipliés par 5000, faites le compte !
Comment le FMI, Bruxelles et l'Europe ne seraient-ils pas préoccupés de l'envolée de la dette publique et de l'état de l'économie française, un menace pour l'Europe, comme pour les contribuables hexagonaux ?

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