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lundi 26 novembre 2012

La détermination de Ayrault se fissure à Notre-Dame-des-Landes

Une "commission de dialogue" pour extraire Ayrault des turbulences !


Répression policière

à la demande du Premier ministre PS
Jean-Marc Ayrault



Méfiance des opposants au projet d'aéroport envers la commission promise par le Premier ministre...

 La charrue du dialogue après les boeufs du coup de force

Au lendemain de l’annonce par le Premier ministre de la création d’une "commission de dialogue", ils redoutent que ce dialogue soit un monologue. Destiné  à "exposer ce projet et entendre toutes les parties prenantes", la commission n’a toutefois pas convaincu les opposants du bien-fondé de la construction d’un nouvel aéroport dans la métropole nantaise.Pour Dominique Fresneau, président de l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Acipa), "le Premier ministre veut amener des mesures d’apaisement alors que c’est lui qui a allumé des incendies partout"déclarait-t-il après les violents affrontements entre militants anti-aéroport et forces de l’ordre ce samedi. "M.Ayrault peut toujours se comporter en pompier aujourd’hui mais s’il veut revenir à la discussion, il va falloir que l’apaisement soit réel sur le terrain et qu’il n’y ait plus de forces de police à Notre-Dame-des-Landes.» Choqué par la répression qui a eu lieu sur le site du futur aéroport et devant la préfecture à Nantes, Dominique Fresneau estime qu’il faut d’abord "panser et compter nos blessés, et on verra après quel mode de discussion on pourra adopter".
En attendant l’instauration d’une véritable concertation, voire d’un vote, plusieurs recours contre le projet d’aéroport sont en cours d’instruction
Les opposants prennent l'avantage
Les opposants se posent désormais en victimes et le gouvernement se dit inflexiblecomme l’a rappelé le ministre de l'Intérieur. Manuel Valls  estime que le dialogue doit se faire "sans conditions". 
Pour l’avocat spécialisé en droit de l’environnement Arnaud Gossement, on est très loin du "dialogue environnemental" promis par le chef de l’Etat lors de la conférence environnementale de septembre dernier: "Le Premier ministre a donc annoncé la mise en place d'une "commission du dialogue" qui n'a aucunement pour objet d'entretenir un dialogue mais bien celui de confirmer une décision déjà prise par le Premier ministre lui-même", écrit l’avocat. "A quoi servira cette "commission du dialogue"? A deux choses: "exposer" et "entendre". Elle n'a donc nullement pour but le dialogue mais l'explication de texte."
Des solutions pour sortir de l’impasse
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a d’ailleurs confirmé ce dimanche que le rôle de la commission se limiterait à "exposer à toutes les parties prenantes la réalité des travaux réalisés, de leur impact sur la biodiversité" et qu'il ne s'agit "aucunement de revenir sur le projet d'aéroport". Les écologistes du gouvernement, qui ont applaudi dans un premier temps la création de cette commission, ne sont pas dupes: le co-président du groupe Europe-Ecologie-Les Verts à l’Assemblée nationale, le député François de Rugy, a reconnu que "bien sûr, nous n'avons pas compris que cette commission de dialogue signifiait l'arrêt pur et simple du projet". Il espère néanmoins que ce ne soit pas "une commission de propagande". La Confédération paysanne a pour sa part averti qu’elle était prête à dialoguer «mais sur les modalités d'arrêt du projet, pas sur un moindre impact écologique comme ils le souhaitent», a déclaré Cyril Bouliguand.
Comment sortir de l’impasse ? 
La députée européenne Corinne Lepage (Cap21) estime qu’il faut "inventer pour ce projet une modalité totalement nouvelle de prise de décision. Cela impliquerait de la part du gouvernement qu’il accepte de geler cette décision, c’est-à-dire éventuellement de la remettre en cause, à l’issue du débat national, ou au moins régional, qui serait organisé". 
L’euro-député écologiste Daniel Cohn-Bendit appelle lui à "prendre exemple sur le conflit qui a eu lieu il y a deux ans en Allemagne à propos de l’enfouissement de la gare de Stuttgart": "Devant la virulence des manifestations, l’ancien ministre-président du Land Bade-Wurtemberg, qui était de droite, a nommé un médiateur, qui était reconnu par les deux parties. Il a organisé un débat public pendant trois semaines, retransmis par la télévision locale. Et proposé un référendum."
Le Parlement européen à la rescousse 


La pétition déposée par deux associations auprès du Parlement européen pour non-respect de plusieurs directives européennes (notamment sur l’évaluation des impacts sur l’environnement, sur l’eau, les directives "oiseaux" et "habitats"), aurait des chances d’aboutir. 
Mais d’ici là, les opposants aimeraient un moratoire sur le projet qui soit plus convaincant que la seule promesse du gouvernement de ne procéder à aucun défrichement avant six mois.

1 commentaire:

  1. S'agissant des propos de Cohn-Bendit, vous pourriez aussi citer le résultat du referendum en question:

    Les partisans de l’enfouissement de la gare ont gagné.

    jf.

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