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vendredi 27 août 2010

La paix scolaire, ça indispose la gauche

L'opposition entretient le climat de violence dans l'Education nationale

Luc Chatel a fait ce mercredi un point sur la sécurité à l'école

A quelques jours de la rentrée scolaire, le ministre de l'Education nationale a dressé le bilan des équipes mobiles de sécurité ("EMS") mises en place il y a un an et a énoncé les initiatives prévues pour 2010-2011.
Le ministre de l'Education nationale a demandé à ces équipes mixtes (en partie composées de personnels de l'éducation ou de collectivités locales assistés de gendarmes et policiers détachés) d'être "au cœur de la politique de sécurité en milieu scolaire".
Depuis la rentrée 2009, 63 % de leurs 7.700 interventions réalisées à ce jour ont concerné la prévention, a-t-il précisé.

Le dispositif sera complété

Il leur a fixé leur feuille de route pour 2010-2011, saluant les expérimentations et la complémentarité des actions axées principalement sur l'amélioration de la vie scolaire.
Constatant que les 500 emplois annoncés en septembre 2009 n'ont de fait pas tous été pourvus, le ministre a donc décidé de réaffecter un certain nombre de ces personnels dans les "dix académies où il y a le plus de besoins", l'objectif étant d'y doubler à terme les équipes, tel qu'annoncé lors des Etats généraux de la sécurité à l'école en avril.

A cet effet, Luc Chatel a refait le point sur les échéances et initiatives prévues par ces rencontres:
- formation des 14.000 personnels de direction d'ici à 2012,
- modules spécifiques dans la formation initiale des enseignants,
- amélioration des statistiques (enquête CIVIS) qui n'évoluent guère depuis 2007 (11,1 incidents graves pour 1.000 élèves en 2009 dans le second degré contre 10 ,6 en 2008 et 11,6 en 2007).
- les 105 établissements des dix académies les plus exposées expérimenteront cette année le programme "Clair" (Collèges, lycées pour l'ambition, l'innovation, la réussite) qui va permettre des innovations : révolution dans le monde d'éducation, le recrutement de professeurs directement par les chefs d'établissements. Cette dernière mesure sera source de tensions, à chaque fois que les qualités humaines du chef d'établissement seront insuffisantes, comme c'est actuellement souvent le cas, particulièrement quand ils accèdent à la fonction, parce que leurs élèves prenaient l'ascendant sur eux dans les classes.
Lire PaSiDupes sur la demande de la FSU de surveillants non formés
L'aspect sécurité fait polémique

Des établissements de réinsertion sociale
Les élèves "très perturbateurs" réclament un "traitement spécifique" et une vingtaine d'"établissements de réinsertion sociale" ont été prévus, mais bien que ces internats aient été envisagés par la candidate de la gauche à la présidentielle 2007, ils ne font plus l'unanimité dans l'opposition !

La lisibilité des sanctions sera "réaffirmée"
C'est le voeu du rapport du criminologue Alain Bauer. Des propositions en ce sens seront faites lors du Conseil Supérieur de l'Education du 23 septembre

Des Equipes mobiles de sécurité
En un an, une EMS (Equipe mobile de sécurité) a été créée dans chaque académie, par son prédécesseur Xavier Darcos. Composées pour moitié de personnels de l'Education nationale et pour moitié de policiers et gendarmes, ces équipes ont pour mission la prévention et la gestion de crise, afin d'améliorer la sécurité en milieu scolaire.

Il a été décidé pour cette rentrée de "renforcer celles des 10 académies où il y a le plus de besoins", jusqu'à atteindre un doublement de leurs effectifs, comme cela avait été annoncé en avril aux états généraux de la sécurité à l'école, a indiqué le ministre.

Les 7.500 interventions depuis un an ont été à 63% de la prévention, "la meilleure réponse aux critiques qui disaient que nous allions faire entrer des policiers dans les écoles", a fait observer Luc Chatel.
Consacrées à 14% à la gestion immédiate de crise, à 8% à l'accompagnement des personnels et à 16% à la formation ou de l'information, elles ont eu lieu à 61% en collèges, 20% en lycées généraux, 17% en lycées professionnels et 2% dans des écoles, a précisé le ministre.

Bilan des actions en cours en matière de sécurité à l'école
Luc Chatel a expliqué que 93% des diagnostics de sécurité des établissements étaient réalisés (77%) ou en cours (16%).

Les voeux exprimés

Dans 56% des cas, il a été demandé diverses mesures comme des alarmes ou un agrandissement des locaux, dans 14% une surveillance aux abords de l'établissement, dans 14% l'installation d'une clôture, dans 14% une vidéoprotection et dans 2% un portique de sécurité.

Les enseignants de la FSU sont-ils maso ?

Amateurs d'insultes, de crachats et de coups de couteau?
Tout en saluant son discours sur les sanctions positives et la pédagogie, dès avril 2010 les syndicats ont jugé le ministre trop porté sur la sécurité.
Lire PaSiDupes sur le drame de Vitry-sur-Seine
"Je suppose que le ministre est en service commandé par rapport à son électorat mais franchement, ça vient ternir la qualité des débats", a estimé le secrétaire général du syndicat Sgen-CFDT, plus préoccupé de polémique politicienne que de l'intégrité physique et morale des professeurs et des élèves sous la menace de jeunes violents. Aveugle et sourd à la gravité de certaines situations à risques, Thierry Cadart s'est dit "fâché" d'avoir entendu parler de "sanctuarisation, de vouvoiement en cours et d'allocations"...

Les soixante-huitard attardés refusent d'assumer la réalité
Patrick Gonthier, secrétaire général de l'UNSA-Education a eu le sentiment que "ses conclusions [celles du ministre] restent partielles, parfois floues ou (..) empreintes d'un passéisme en grand décalage par rapport aux réalités des établissements et de leur environnement", car, selon lui, il vaut mieux refuser tout mais tout critiquer.
Ce que les syndicats jugent insuffisant (?) justifie leur refus
"Face à la demande unanime d'une meilleure formation initiale et continue des personnels, le ministre n'évoque que des modules de formation à la gestion des conflits dont on voit mal comment ils pourront être assurés dans le contexte actuel", affirme la fédération FSU, sans rien démontrer.
Sur la même ligne politique, la FCPE dénonce l'«agitation sécuritaire» de Chatel.

Mais le président du Comité scientifique des Etats généraux de la sécurité à l’école, Eric Debarbieux, un fin connaisseur des phénomènes de violence à l’école, dit en revanche sa satisfaction d'avoir été entendu "sur certaines choses".
"Admettre enfin que les enseignants doivent être des professionnels formés à des choses aussi basiques que la gestion des conflits ou la gestion de classe, c'est un pas", a-t-il insisté.

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