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jeudi 10 décembre 2009

Conflits sociaux: solliciter la médiation de l'Etat pour lui soutirer le maximum

Les syndicats rejettent la responsabilité sur le patronat

Noël, temps béni du chantage syndical

A moins de quinze jours de Noël, les producteurs de lait français se prévalent de l'effondrement des cours du lait et trouvent naturel de brandir la menace du blocage du pays avec les routiers, lesquels font du chantage à la grève à partir de dimanche.
La prise d'otages est aussi au programme des syndicats avec deux nouvelles journées de galère pour les usagers du RER A en région parisienne. En Ile-de-France, un préavis de grève a en effet été lancé par six syndicats.
La RATP prévoit jeudi et vendredi un train sur deux aux heures de pointe (7h30-9h30 et 16h30-19h30) et un trafic quasi nul aux heures creuses, sur la partie du réseau gérée par la régie parisienne et fréquentée par un million d'usagers journaliers.
Dépôts bloqués, rayons dégarnis dans les grandes surfaces: consommateurs mécontents. Distributeurs de billets non réapprovisionnés: consommation ralentie. Producteurs de lait menaçant de reprendre la traite des subventions de l'Etat: déficit public creusé. Prise d'otages: c'est bon pour le moral des travailleurs et les sondages d'opinion...

  • Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, cherche à éviter un conflit social avant les fêtes de fin d'année et a proposé mercredi soir une réduction supplémentaire de la "taxe carbone" de 100 millions d'euros pour le secteur. Le débat a été suspendu et doit reprendre ce jeudi à 16h00, mais les syndicats, échaudés par la tournure des discussions et l'intervention de Dominique Bussereau qui a, selon eux, "jeté un froid", font planer le doute sur leur retour.
    Les parties en conflit n'ont pas intérêt à tomber trop vite d'accord mais s'entendent pour faire monter la pression.
  • L'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC) a annoncé qu'elle se réunirait à 14h00 pour décider de participer ou non à la suite des négociations.
    Elle assure vouloir que les négociations aboutissent d'ici vendredi matin, faute de quoi ils mettront à exécution leur menace de bloquer les entrepôts de livraisons à partir de dimanche à 21h30.
    L'intersyndicale réclame le passage à un salaire de dix euros brut de l'heure pour les coefficients les plus élevés, 4% d'augmentation pour toute la grille et 3% de hausse pour les frais de déplacement, ainsi qu'une protection sociale conventionnelle pour tous et la généralisation du 13e mois.
  • Mercredi, les maîtres chanteurs n'ont pas fait plier les patrons, qui ont dit n'avoir rien à donner et s'en sont remis à l'aide de l'Etat.

  • Les entreprises du secteur souhaitent a minima obtenir un taux de réduction sur la "taxe carbone" équivalent à celui des agriculteurs pour 2010 au moins, soit 75%, et l'application de la défiscalisation des heures supplémentaires.
    "On a pondu une loi qui permet d'alléger partiellement les charges sociales et patronales sur les heures supplémentaires. Or, paradoxalement, nous sommes la seule profession dans le transport logistique qui ne bénéficie pas à plein de cette mesure", a dit Philippe Grillot, président de la Fédération des entreprises de transport et logistique de France (TLF).
    "Ce n'est pas une aumône, c'est un principe d'équité", a-t-il expliqué au micro de France Info, ajoutant que la proposition sur la "taxe carbone" n'était pas pertinente pour l'heure parce qu'elle concerne un nouvel impôt.

    Or, l'OTRE, l'une des trois organisations patronales du transport routier, met du sucre dans le réservoir. Dans un communiqué diffusé jeudi, elle estime en effet que l'exonération partielle sur la taxe carbone (pour des pollueurs parmi les plus gros) proposée par le gouvernement est un "cadeau empoisonné" et réclame des mesures fiscales supplémentaires.
  • Dominique Bussereau, en tampon, a prévenu que les cartes étaient désormais entre les mains des deux parties.
    -> Il est toutefois confiant. "Je crois qu'ils viendront. Le transport routier, ce sont des gens sérieux, aussi bien les organisations syndicales que les organisations professionnelles. Je suis persuadé que la bonne volonté l'emportera", a-t-il dit sur i>Télé.
    "Ce n'est plus le problème du gouvernement. Le gouvernement a fait un geste (...) je l'ai mis sur la table. Maintenant, c'est un problème de négociation salariale", a-t-il expliqué.

    -> Mise en garde du secteur contre les conséquences d'un blocage des entrepôts à l'approche des fêtes de fin d'année.
    "Bloquer les plateformes, ça veut dire plus de courses de Noël, plus d'alimentation dans les supermarchés. La reprise économique française est fondée sur la consommation des ménages, si en plein moment de consommation des ménages, les fêtes de Noël, on stoppe la machine, c'est un coup économique", a dit le secrétaire d'Etat. "Les Français ne pardonneront pas", a-t-il ajouté.

    Qu'elle soit politique ou sociale, la gauche demande toujours tout à l'Etat.
    Or, le gouvernement n'est pas en capacité de réduire les quotas laitiers et la profession ne réussit pas à s'autogérer. Peut-elle dès lors lui reprocher son activité débordante et les loupés qui vont avec ? Les patrons et les syndicats sont incapables de se parler.
    Ils ont besoin de médiation, mais alors, de grâce, qu'ils aient tous l'honnêteté de lui reconnaître le mérite de sa volonté de dialogue, sans lui impossible.
  • 1 commentaire:

    1. J'entendais un syndicaliste déclarer sur France Info: " L'augmentation de salaire demandée coûtera toujours moins cher aux transporteurs que le bloquage des plate-formes de distribution". La Mafia quand elle rackette utilise exactement le même argument quand elle dit à ses futures victimes: " La contribution que nous exigeons vous coûtera toujours moins cher que les dégâts que nous pouvons vous occasionner".

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