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dimanche 2 novembre 2008

PS : vademecum des motions du Congrès de Reims

Trois principales et trois subalternes
’Phase terminale ‘ de la course à la succession de François Hollande
Mardi 4 novembre, les six motions officiellement déposées par les différentes tendances du PS, seront soumises au vote. Quatre d’entre elles proviennent de prétendants au premier secrétariat. Ces six textes dont chacun porte une lettre tirée au sort, sont donc proposés au choix des militants. Essayons cependant de les classer selon leur position politique.

La plus à gauche : la
motion C, "Un monde d'avance", est la plus improbable. Non seulement parce qu’elle est présentée par Benoît Hamon et soutenue par toute l'aile gauche du parti (H. Emmanuelli, Mélenchon, Lienemann, Quilès, Dolez, Filoche...), mais parce qu’elle est la plus archaïque. Son programme affiche un PS "décomplexé", qui opère une "clarification nécessaire du parti face au libre-échange et à la puissance publique" : "L'Etat doit redevenir un stratège et non un poseur de pansement."

Les plus écolos : les "petites" motions
F et B, portées à bout de bras par des chefs de file proprement inconnus des militants eux-mêmes : le courant Utopia de Franck Pupunat (à gauche) et le Pôle Ecologique de Géraud Guibert (à droite), qui parlent toutes deux de crise environnementale et d'écologie.

Au centre-gauche : Martine Aubry et sa
motion D, préconisent de"Changer à gauche pour changer la France". Issue des "reconstructeurs" qui voulaient surtout éviter que le premier secrétaire du PS soit un "présidentiable", donc Delanoë ou Royal, cette motion veut "changer le parti" sans changer son positionnement réformiste, mais néanmoins résolument à gauche, même si la motion n'exclut pas non plus une alliance, à des conditions précises, avec le Modem au niveau local, comme ce fut le cas à Lille, au bénéfice de la Ch’tite Aubry... Cette motion ‘fourre-tout’ insiste également beaucoup sur le rôle de la puissance publique. Elle est soutenue par l'attelage des fabusiens (Bartolone, etc…) et de quelques strauss-kahniens, dont Jean-Christophe Cambadélis, "1ère gâchette" de DSK.
Les amateurs de taxes lui donneront carte rose pour lutter contre le capitalisme, avec entre autres une taxe sur les ‘superprofits’ ou les entreprises pétrolières et encore une taxe carbone. Elle plafonnera les loyers les plus élevés. Populiste ? Boostée par Nono Montebourg et Laurent Fabius, la Ch’tite Aubry promet aussi une conférence salariale nationale annuelle et tripartite (Etat socialiste, employeurs, syndicats -2 contre 1) pour des négociations salariales d’entreprises : retour garanti à l’étatisme ! C’est le réformisme de gauche…

Au centre-droit : Marie-sEGOlène Royal et la
motion E, "L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes". Sorti de son frigo, Sa Cynique Majesté Royal, qui se revendique de la social-démocratie certes, mais « réformiste », et teinté d’accents parfois virulents contre les excès du capitalisme, persiste à envisager, avec prudence, une alliance avec le centre. Le centre moribond survivra-t-il à cet écartèlement entre la maire de Lille et l’amère Royal qui ne visent qu’à le pulvériser une bonne fois pour toutes. Pour le reste, l'ex-candidate a repris ce qu’elle considérait comme un programme au temps de la présidentielle bien qu’il lui ait valu 5 poings points dans les gencives…La réformiste ne s’est donc pas réformée et a opté pour la discrétion affectée en se mettant en retrait de la course à la succession de son ex-compagnon, le père de ses enfants : ce n'est pas elle la première signataire de la motion, mais le maire de Lyon, Gérard Collomb, meneur de la contribution des "barons locaux" du parti, avec Frère Rebsamen, Juju Dray et Nono Guérini de Marseille, des seconds rôles qui se sont ralliés à Royal. Celle-ci aligne également les soutiens dans la jeune garde du parti : Vincent Peillon (tiède) et Manuel Valls (volens nolens).
Les taxes sortiront de terre, en veux-tu, en voilà, comme des champignons : Total, EDF et Areva sont dans le collimateur et les fleurons de l’industrie française n’ont plus qu’à bien se tenir… Dans l’esprit de son show du Zénith (‘stand-up’ à 250.000 euros), elle envisage une ‘cérémonie républicaine’ pour chaque nouveau citoyen arrivé à la majorité. Elle créera le référendum d’initiative populaire : Aux Urnes, citoyens !

Le plus social-démocrate : Bertrand Delanoë et sa
motion A, qui garde le même titre que sa contribution : "Clarté, courage, créativité". Le maire de Paris, qui a reçu le soutien de François Hollande, ainsi que –finalement- celui du ‘saumon’ (trans-courants) Pierre Moscovici, résigné,assume sa social-démocratie clairement (nullement réformiste !): il veut "un parti progressiste, résolument écologiste, et profondément européen". Mais n'en oublie pas pour autant sa fidélité à la tradition du PS, car "être socialiste, c'est être fidèle". Notamment à l'ex-"gauche plurielle", donc aux alliances avec les Verts et le PC, du moins ceux d’entre eux qui seraient «socio-démocrates ».
Bébert Delanoë annonce la création de plus de logements sociaux en France (120.000, chaque année…), mais ne dispose pas du premier terrain ! Il promet de multiplier par …cinq les sanctions financières contre les municipalités (391) qui n’appliquent pas la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains de décembre 2000 (soit 20% minimum de HLM) : il lui faudra en effet du ‘courage’ puisqu’il ne manque pas de ‘créativité’. Les adhérents choisiront-ils une motion aussi ‘pragmatiques’ ?

Petit rappel de la procédure
Les militants vont lire ces textes (si leur religion n’est pas déjà faite en fonction du taux de passage à la télé), qui définissent une vision de ce que doit être le parti socialiste.
Ensuite, ils voteront (s’ils sont à jour de leur cotisation (!) pour l'un d'entre eux. Le score de chaque motion déterminera combien de délégués elle obtiendra pour le congrès. Chaque motion peut par ailleurs recevoir les signatures des responsables socialistes qui la soutiennent. L’idée est, évidemment, d'avoir le plus possible de signatures.
Enfin, les représentants de chaque tendance négocieront un accord pour obtenir une majorité claire. C'est ce qu'on nomme la "nuit des résolutions" (tous les chats sont noirs roses), où les représentants des différentes motions tentent de parvenir à un accord, duquel doit émerger une majorité.

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