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mercredi 27 août 2008

Les trotskistes se dissimuleront derrière le masque anti-libéral

Le Nouveau parti anticapitaliste fourre-tout révolutionnaire
Alain Krivine était ravi !
"C'est un beau succès, une étape est franchie dans la construction du Nouveau parti anticapitaliste", à l'université d'été de la LCR, parti qu'il a fondé il y a 40 ans et qui pourrait se dissoudre dans quelques mois dans une formation élargie, aux survivants d’Action Directe (AD), par exemple !
"Je ne reconnais plus tout le monde, on me donne du vous, on m'appelle Monsieur!", s'exclame le leader trotskiste, "ravi" de voir qu'une bonne partie -environ 40%- des 1.350 participants à ce rendez-vous estival ne sont pas des militants LCR, mais attirés autour des fonds baptismaux ( !) du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) dont la venue au jour est annoncée pour fin janvier 2009.
"Le saut n'est pas seulement numérique, mais qualitatif", affirme M. Krivine, qui vient pourtant d’admettre qu’il ne connaît pas les curieux : "les participants viennent d'une autre culture, pour beaucoup ce sont des jeunes des banlieues".

Le NPA, une mère porteuse ?
Le vécu cruel des sondages 2006 en faveur de Désirdavenir Royal ne fait pas craindre à Olivier Besancenot que le soufflet ne s’effondre. Sa popularité passagère lui laisse encore croire qu’il est un atout majeur pour le nouveau parti. Il bat des mains : "Cette université d'été est un gros succès".
Les journalistes stagiaires obtiennent sans problème des entretiens avec le postier : "Il y a deux échéances majeures pour nous: le lancement du NPA en janvier 2009 et les élections européennes en juin", explique-t-il. Ce qui n’est pas un scoop et ne justifie pas la présence des journalistes titulaires. "Sur les européennes, la discussion ne fait que débuter", mais "le nouveau parti a intérêt à présenter une liste" sous son propre nom, nom qui d'ailleurs n'a pas encore été choisi, NPA servant de sigle provisoire.

La construction du nouveau parti s'appuie aussi sur l'offensive sociale qu'entend lancer la LCR dès la rentrée : "Nous n'attendrons pas 2012 pour résister, pour combattre et chercher à stopper la politique de Nicolas Sarkozy", lance-t-il lors d'un meeting en fin de soirée.
"Nous creusons le même sillon: continuer à paraître [le paraître !] comme les opposants les plus efficaces à la politique de Nicolas Sarkozy et du Medef", et "faire apparaître une alternative politique crédible au gouvernement", dit-il, alors que le PS, aux yeux de l'organisation d'extrême gauche, se perd dans les méandres des débats parlementaires. Crédible, ce sera le plus difficile…

La LCR, avec les Taliban
Pour la LCR, c'est dans la rue que ça se passe, notamment sur la guerre en Afghanistan: "Nous proposons à toute la gauche de se voir au plus tôt pour organiser une manifestation et réclamer le retrait des troupes françaises d'Afghanistan", a lancé M. Besancenot, alors que selon un dernier sondage une majorité de Français (55%) est favorable à ce retrait, à la suite du sacrifice de soldats Français volontaires.
La gauche, une fois encore, comme au temps de l’insurrection algérienne, se désolidarise des troupes françaises, à cette différence que les victimes ne sont pas des hommes du contingent.

La rentrée sociale permanente, c’est la révolution permanente
L'ex-candidat à la présidentielle prévoit une rentrée chaude: "La possibilité est réunie [français approximatif…] pour qu'objectivement on puisse remporter des victoires sociales" dit-il, oublieux de l’expérience de la rentrée sociale 2007 et décrivant une "exaspération sociale" des « travailleurs, travailleuses », des licenciements "en cascade", alors que "les marges de manoeuvre du gouvernement ont fondu". Il est persuadé que "les quatre prochaines années ne seront pas un long fleuve tranquille". Et la cinquième serait donc, comme par enchantement un ruisseau chantant?

La petite bête les mangera tout crus
C'est après le résultat honorable du postier à la présidentielle de 2007, à la faveur d’un PS éclaté et d’une candidature socialiste malencontreuse, que la formation trotskiste a décidé de revêtir un costume mieux coupé. Le risque est qu'il devienne un déguisement, un succédané de la LCR, tant ses responsables et ses militants aguerris dominent théoriquement et politiquement "les anonymes" qu'ils ont attirés, en dehors de certains syndicalistes et anciens communistes.
"Mais la LCR ne nous étouffera pas, on est assez grande gueule", se vante le jeune ignorant Abdel, du comité NPA d'Avignon. "Dans les banlieues, les théories ne suffisent pas, il faut passer à l'action", prévient-il.

Et Trotsky ?
Mais d'ici la fin de l'université d'été mardi, les participants devront tout de même se soumettre à des séances imposées de ré-éducation en règle, au contact rugueux des théories de Marx, d'Engels et l'histoire du mouvement ouvrier. "Nous ne cachons pas nos origines", assure fièrement Alain Krivine. En attendant, il a jugé utile de le préciser…
Et Trotsky, alors? Oublié ou çà va toujours de soi ?
Peut-être que l'étude de la doctrine trotskiste a été remplacée par quelques séances d'approfondissement de la pensée de Michel Drücker...
Et les cours de close combat et de combat de rue, on n'en parle pas ?
Décidemment, on ne nous dit pas tout au NPA...

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