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dimanche 9 mars 2008

Municipales 2008 : entre objectifs, prévisions et résultats

Participation en hausse sur les précédentes municipales
Le premier tour des élections municipales et cantonnales s'est ouvert dimanche en métropole - premier test national dix mois après la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle et seulement neuf mois après les législatives - avec un taux de participation de 23%, à midi, en hausse par rapport à 2001 (20,57%).
On notera que les analystes engagéset journalistes militants tiennent absolument à privilégier la référence de la présidentielle plutôt que des législatives. Dans cette comparaison des municipales avec un scrutin nominal et national plutôt qu’avec un scrutin de listes et local, faut-il voir un souci d’objectivité ou de la malignité ?
Nous avons choisi d’exorciser cette tendance à comparer ce qui ne l’est pas. Nous essaierons ici de nous en tenir aux faits et confronterons les municipales 2008 à celles de 2001.
Le taux de participation à midi
Aux municipales ,13% donc en métropole, contre 20,57% en2001.
A Paris et en Ile-de-France toutefois, le taux de participation en fin de matinée était inférieur à celui de 2001. A Paris, il était à 11H30 de 13,05% contre 16,5% lors des précédentes
municipales.
Aux élections cantonales, la participation était légèrement inférieure à celle des municipales avec un taux de participation de 22,25%, mais supérieure à celle des cantonales de 2001 (19,26%). Malgré leur caractère local, ces élections donneront une idée du rapport de force politique dans le pays, alors que, depuis le début de l'année en prévision des scrutins de ce mois de mars, la cote de popularité du président de la République subit les effets d'attaques les plus viles et sournoises (cf. l'affaire du supposé SMS) au nom de la morale. Il s'agit, il est vrai, d'éthique et d'éthique de gauche.
Les enjeux
Le
Parti socialiste craignant un possible effet démobilisateur de sondages plutôt favorables à la gauche, François Hollande a terminé sa campagne en appelant les électeurs à une forte mobilisation dès le 1er tour. Bizarrement, les socialistes aimeraient justifier leurs critiques grâce à ces élections. Ils persistent à donner à des élections foncièrement locales une valeur d’ "avertissement" au pouvoir. Ca pourrait arranger leurs affaires internes et expliquer l'état d'abandon du partitotalement tourné vers sa recrédibilisation après plusieurs revers: inverser la tendance, serait bon pour leur moral...
Quant à renforcer son influence dans les exécutifs territoriaux, c’est l’objectif commun, mais c'est pour le PCF une question de vie ou de mort. Le PS est déjà à la tête de la quasi-totalité des régions et majoritaires dans les départements, ce qui ne jouent pas nécessairement en sa faveur et le 4° tour, celui des régionales, risque fort d'être cruel pour le PS et la gauche .
Le PS espère aussi qu’une réussite moins ancienne serait de nature à redynamiser un parti à la dérive à l’échelle nationale. Pour autant, le futur leadership du parti ne se dégagerait pas plus facilement, tant les dissensions sont profondes et anciennes. Vouloir tirer des municipales un enseignement à portée nationale paraît donc absurde. La seule justification à cette obsession est donc le désir de réunion interne sur le sujet de la détestation des vainqueurs des deux derniers scrutins.
La droite, qui avait initialement voulu donner une ampleur nationale à ce scrutin, a reconsidéré son analyse, martelant ces dernières semaines la dimension locale du scrutin. Son objectif: ne pas transformer en apparent vote sanction une éventuel retrait dû à l’impopularité des réformes que chacun considère pourtant nécessaires. La lecture des résultats sera donc délicate.
Nicolas Sarkozy, très discret pendant la campagne, a d'ailleurs prévenu: quel que soit le résultat des élections, où 22 membres du gouvernement sont candidats, il ne changera pas de politique et il n'y aura pas de remaniement gouvernemental important. C’est la conséquence logique du fait qu’un choix de vie locale n’est pas motivé par les mêmes considérations que des options nationales, européennes et internationales.
Les objectifs des partis
Chaque camp a fixé ses objectifs: pour le patron du PS, François Hollande, sur les 40 villes perdues en 2001, il suffirait d’en reconquérir seulement 30, afin d'avoir "un peu plus de villes" de plus de 20.000 habitants dirigées par la gauche que par la droite (223 à droite contre 178 à gauche aujourd'hui).
Selon les derniers sondages plus tendancieux que tendanciels, la gauche devrait conserver sans trop de difficultés Paris, Lyon, Lille, Nantes ou Montpellier et pourrait conquérir des villes emblématiques comme Strasbourg ou Toulouse ou encore mieux Marseille. Elle pourrait remporter Caen, Rouen, Tarbes, Blois, voire Périgueux.
Le secrétaire général de l'
UMP Patrick Devedjian espère "gagner une quinzaine de grandes villes de plus de 30.000 habitants" et conserver "Marseille et Toulouse".
A Bordeaux en revanche, l'ancien Premier ministre Alain Juppé (UMP) devrait être réélu.
Le MoDem, engagé dans des alliances à géométrie variable avec l'UMP, le PS ou les Verts de façon totalement incohérente, testera son poids politique. Son leader François Bayrou serait, selon les sondages, battu à Pau, tandis qu'à Paris, le score de Marielle de Sarnez sera déterminant pour un éventuel partenariat avec le maire sortant PS Bertrand Delanoë.
Aux extrêmes, le Front national part avec un handicap : il est asphyxié par d'importantes difficultés financières après ses mauvais scores aux législatives.
Désorienté et affaibli, le PCF ne sait plus où est l’Est et son espérance de vie est limitée à quelques bastions comme, dans les Bouches-du-Rhône, Port-de-Bouc ou Martigues qui bénéficient du pactole des multinationales… N’importe quelle municipalité ferait aussi bien avec autant de richesse et de compromission. A Martigues, Canal Maritima, la télévision communiste locale n’est-elle pas parrainée par … Total ?
Largement occultées par les municipales, les cantonales avec quelque 8.520 candidats en lice pourraient être l'occasion pour les principaux partis d'accroître leur avantage et d’entraver la politique des municipalités adverses, comme y est si bien parvenu le socialiste Jean-Noël Guérini, qui n'a pas été un cadeau pour les habitants de Marseille qu’il espère pourtant séduire ! Les électeurs seront-ils lucides ? Croient-ils encore au Jean-Noël?

Les bureaux fermeront à 18H00 sauf dans quelques grandes villes et en région parisienne où ils resteront ouverts jusqu'à 19H00 ou 20H00.

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