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mardi 30 octobre 2007

Les salaires de Jacques Chirac

Un cas français
Il fut un temps où les instituteurs (et d'autres serviteurs de l'Etat) avaient droit au logement de fonction, avec les astreintes qui l'accompagnent encore, dans le cas des chefs d'établissement de l'Education nationale, par exemple.
L'Express nous livrait en 2006 le résultat de son enquête sur les revenus réels du Chef de l'Etat de l'époque, Jacques Chirac, en fin de carrière avec un nombre d'annuités remarquable...
par Valérie Zoydo
Dans sa déclaration de patrimoine de 2002, Jacques Chirac n'a cité, à la rubrique «Véhicules terrestres à moteur», qu'une Peugeot 205 qui date de… 1984. La petite voiture «qui sort ses griffes» a du souci à se faire face au parc automobile de l'Elysée: 61 voitures et 7 scooters, selon le JO du 4 octobre 2005. Depuis quarante ans, Jacques Chirac est logé, nourri, blanchi et voituré par les ministères, par Matignon, par l'Hôtel de Ville de Paris et par l'Elysée, qui prend en charge toutes les dépenses liées à sa fonction. Comme «il exerce [celle-ci] vingt-quatre heures sur vingt-quatre», ainsi que le souligne un proche, autant dire que le chef de l'Etat signe peu de chèques, excepté pour payer la taxe d'habitation et l'impôt sur le revenu.
De Gaulle payait lui-même ses dépenses personnelles
Son traitement mensuel de président, 6 075,89 € net - relativement bas pour son statut: le Premier ministre touche trois fois plus (20 206 € brut par mois) - lui sert donc d'argent de poche. Tradition républicaine oblige, il est le seul responsable politique dont la rémunération soit fixée non par la loi mais par… lui-même. «Pour le président, c'est délicat à gérer, explique René Dosière, député PS de l'Aisne et auteur du rapport “Le vrai budget de l'Elysée”. Le montant atteint donc un niveau ridicule.» En revanche, quatre retraites (voir ci-dessous) arrondissent les fins de mois de Jacques Chirac, avec 13 549 € supplémentaires.
Autre exception française: la dotation de la présidence de la République. Destinée au fonctionnement de l'institution et aux frais du président, selon une répartition dont le détail n'est pas publié, elle s'élève en 2006 à 32,5 millions d'euros. C'est l'Elysée qui fixe arbitrairement cette dotation, votée ensuite par le Parlement, et le président n'est pas tenu de distinguer ses frais privés de ses charges de représentation et de fonctionnement. «Jamais le général de Gaulle ne fit supporter par le budget de la présidence ces petites dépenses dont d'autres ne se font pas scrupule, par exemple le coût de ses uniformes et costumes. […] Il avait toujours son chéquier à portée de main, même pendant ses voyages officiels, pour pouvoir payer directement ses dépenses personnelles», raconte Claude Dulong dans La Vie quotidienne à l'Elysée au temps de Charles de Gaulle (Hachette). «C'est le président qui finance lui même ses costumes», affirme aujourd'hui l'Elysée.
Chirac : vivement les retraites!
Ancien député: 5 601,86 € net Ancien maire de Paris: 2 480,57 € net Ancien conseiller général de Meymac (Corrèze): 2 318,42 € net Ancien conseiller référendaire à la Cour des comptes: 3 148,28 € net Future retraite d'ancien président: 5 342,73 € net Total:18 891,86 € net par mois.
Jamais démuni, il n'est jamais abandonné non plus. «Quand il part en vacances, le chef de l'Etat, de par sa fonction, est obligé de disposer d'un avion - un Mystère 900 - pour être rapatriable. Mais il n'a besoin que de deux personnes, son aide de camp et un officier de sécurité», précise l'Elysée. Pour ses villégiatures, il dispose surtout d'un autre avantage inhérent à sa fonction: les résidences de la présidence. «Il se rend le plus souvent au fort de Brégançon, dans le Var, rarement au domaine de Souzy-la-Briche [Essonne]», déclare l'Elysée. Quant au 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré, le couple présidentiel est libre d'y aménager, réaménager ou décorer ses appartements privés. Et même de réclamer plus de personnel, la loi ne prévoyant aucun contrôle, en vertu de la séparation des pouvoirs.
Dans un an, s'il n'est pas réélu, Jacques Chirac, outre sa retraite présidentielle, se verra attribuer, par la République, des locaux, un secrétariat et un service de sécurité. Il pourra, enfin, siéger au Conseil constitutionnel et percevoir une indemnité de 10 091,71 € net imposable. Ex-président: un métier plus lucratif que président…
Il n'est pas au Smic? C'est trop injuste...

Chirac : vivement les retraites!

Ancien député: 5 601,86 € net
Ancien maire de Paris: 2 480,57 € net
Ancien conseiller général de Meymac (Corrèze): 2 318,42 € net
Ancien conseiller référendaire à la Cour des comptes: 3 148,28 € net
Future retraite d'ancien président: 5 342,73 € net
Total: 18 891,86 € net par mois.

Une carrière bien remplie...

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