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mardi 25 septembre 2007

La gauche passe le relais de la contestation aux syndicats de la presse

Les syndicats de journalistes mobilisent
Ouverture à gauche ? François Hollande est pressenti pour le ministère de la parole.
Le PS a annoncé lundi qu'il allait écrire au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour qu'il prenne en compte "l'omniprésence" de Nicolas Sarkozy dans les médias. Le train de réformes lancé à un rythme inconnu du paresseux PS bouscule la gauche léthargique et bavarde. Tandis que le 'cabinet fantôme' socialiste à la française est inactif, le Président et son gouvernement apparaissent sur tous les fronts où l’action se déroule ce qui témoigne de la vitalité du pouvoir, mais indispose la gauche. L’opposition peine à suivre : le cabinet fantôme du PS ne se manifeste qu’aux 12 coups de minuit pour aussitôt retourner se coucher. L’anorexique PCF qui ne pense qu’à sa survie invite ses syndicats à se bouger à sa place.
L’émoi de cette opposition peut s’expliquer par le fait que le président n'est en effet compté à aucun titre dans la répartition du temps de parole sur l'audiovisuel public en trois tiers entre gouvernement, majorité et opposition, alors que contrairement aux habitudes, il est sur tous les fronts. Le vrai problème est en effet de réviser les modes de calcul des temps de parole et de les adapter à l’activité réelle effectivement déployée et de lui accorder une part officielle et proportionnée à son action. La gauche souhaite plutôt conserver cet autre ‘avantage acquis’ qui consiste à bénéficier d’un temps de parole sans rapport avec sa contribution à la marche en avant du pays. L’opposition n’agit pas en faisant des propositions utiles et constructives. Elle se contente de réagir, par ses déclarations verbeuses tous azimuts d’opposition systématique. Sa contribution est nulle. Il serait logique que le temps de parole aille à ceux qui font, et ont donc besoin de disposer des moyens pédagogiques et d’information en rapport avec le travail fourni. Pour les prises de parole oiseuses, la gauche -telle qu’elle se comporte actuellement- en a bien assez.
L'opposition s'alarme depuis quelques jours de ce qu'elle vit douloureusement comme une stratégie du gouvernement et du chef de l'Etat, qui parviendraient à monopoliser les médias en organisant chaque jour un déplacement ou une conférence de presse sur un grand thème, en plus de plusieurs 'petits' événements 'annexes'! Cette gauche-là juge l’exécutif sur les critères qui la caractérisent : archaïque, sans imagination ni créativité, perdue dans des travaux de reconstruction qui ne voient pas le jour. Elle se déconsidère et réclame encore plus de temps de parole pour dénigrer le physique des petits maousse-costauds ou l’incapacité supposée d’une jeune magistrate dont le seul tort est de démonter qu’on peut être beurette et réussir à droite et vanter les mérites d’une illusionniste prétentieuse, d’un dilettante rigolo, d’une stalinienne nostalgique, de Verts centrés sur leurs chamailleries intestines ou de révolutionnaires rouges et noirs embourgeoisés. Mais qu’en avons-nous à faire ? Quelle est leur contribution ?
La répartition des tâches à gauche a trouvé une illustration ce mardi. Sans qu’on puisse discerner dans le PS une quelconque fonction de cellule de réflexion, c’est aux syndicats qu’échoie le rôle prestigieux de perturbateur stérile.
Les syndicats de journalistes français ont annoncé mardi des actions pour tenter de mobiliser leur profession, et la société civile dans sa portion radicale, afin de garantir l'indépendance des rédactions menacée –disent-ils- par la "mainmise" du pouvoir sur les grands médias. L’indépendance des rédactions s’avère être en fait sa capacité de propagande sournoise mais également provocatrice, jusquà France-Télévisions. Nous gardons en mémoire le matraquage, que dénonçait PaSiDupes, concernant le rassemblement de RESF que France-Info a promu une journée entière, mais dont la radio n’a pas assuré le suivi par le compte-rendu du fiasco. Mais on pourrait également rappeler la campagne de la même radio, manifestement indépendante, qui prédisait la défaite du gouvernement grec aux dernières élections, pour sa ‘mauvaise’ gestion des incendies de l’été, en assurant qu’un retour de flammes réduirait le gouvernement grec en cendres. Dans la même veine, le quotidien bobo Libération n’avait-il pas embauché des diseuses de malaventure ? Avec extralucidité, les pitoyables pythonisses roses ont ainsi prédit la victoire de Sa Cynique Majesté Royal, puisque, dans le marc de café et les entrailles de vache folle, elles ont vu la défaite de Grand sorcier Sarkozy… Une fantaisie qui a un coût et contribuera au coulage de l’entreprise, laquelle fera appel à un refinancement, qui à son tour suscitera l’acrimonie de la presse placée sous ‘la dictature des syndicats’ (LIRE le compte-rendu sur le livre à ce titre dans PaSiDupes).

"Face à cette situation d'une extrême gravité, les syndicats de journalistes ont décidé pour la première fois depuis 15 ans [1992, ce qui souligne le caractère politique de cette mobilisation] de se rassembler pour passer à l'action [une action, pour la 1ère fois en 15 ans : il était temps d’agir !]. Ils appellent les journalistes et les citoyens à s'engager avec eux pour gagner la bataille de l'indépendance", écrivent le SNJ, le SNJ-CGT, l'USJ-CFDT, le SJ-CFTC, le SPC-CFE-CGC, le SJ-FO dans un appel lyrique et commun. Commun ? Comme à la Présidentielle ?...
Cette intersyndicale met en cause le contrôle de grands groupes de presse par des proches du président Nicolas Sarkozy et fait probablement référence à Marianne et le Nouvel ObservateurIl fait état de plusieurs cas récents de ce qu'elle considère comme des interventions dans le contenu rédactionnel de médias, au moment où Marianne publie un débat entre Finkielkraut et … Bayrou, le frustré pathologique de la Présidentielle, le candidat privé d’organe (de presse), le Mime Marceau Béarnais?
Dans un exercice de comptage des participants, préparatoire du mouvement syndical du 18 octobre, les syndicats organiseront le 4 octobre prochain une réunion publique à Paris, au Musée social, dans le VIIe arrondissement, à deux pas de la SCI des Ségollande… Ils ont saisi parallèlement les partis politiques, la ministre de la Culture Christine Albanel et Pierre Méhaignerie, président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, pour demander une réforme législative, ad hoc, sur mesure, à la mesure donc de leur incurie.
Les démocrates de gauche demandent un contrôle des "équipes rédactionnelles" qui soient dotées d'un statut juridique pour que leur indépendance soit mieux protégée, et aussi que les chartes nationale et internationale d'éthique (?) de la profession soient annexées à la convention collective. Que sont devenus l’impertinence et l’arrogance qui font la fierté des journalistes insolents ? Sont-ils à ce point à court d’arguments et leur réflexion politique est-elle à ce point tarie, que les provocations restent sans effets face au dynamisme et aux résultats du pouvoir.
Les jérémiades des assistés s’élèvent à mesure que la presse s’abaisse. Sans crainte pour la crédibilité de leurs gémissements, Dominique Candille (SNJ-CGT) clame : "C'est un appel à toute la profession pour qu'elle cesse de jouer à son corps défendant le rôle de faire-valoir du président". David Larbre, du SNJ, un autre syndicaliste-journaliste qui a perdu de sa superbe, déclare la faillite de cette presse militante et rasante: "Si demain rien n'est fait, c'est la démocratie française qui va être mise à mal". Cet expert-ès-démocratie fait appel à la rue mais n’est guère nostalgique des libertés d’expression et de la presse de la très populaire URSS.
L'opposition a plusieurs fois émis de fortes critiques envieuses sur la proximité entre l'Elysée et de grands patrons de presse. Arnaud Lagardère, ami déclaré du chef de l'Etat, est à la tête du plus grand groupe de presse et d'édition européen (avec la radio Europe 1, Paris Match et le JDD notamment). A ce propos, la presse indépendante ne nous dit pas si Sa Cynique Majesté Royal s’est offerte les services de Daniel Schneidermann (France 5), un illustre insolent qui est, dit-on, peu enclin à se soumettre aux désirs d’Arrêt sur Images de la Chèvre qui fait la présidente en Poitou-Charentes?
Les cibles sont désignées et nommées dans cette attaque frontale qui, dans un souci d'information complète et impartiale, épargne Perdriel et le Nouvel Observateur ou Libération et Le Canard Enchaîné, puisqu’il n’est de démocratie que de gauche. Tolérance et objectivité de la presse qui de mémoire d’homme soutenait le modèle soviétique de 'démocratie' et garde un faible pour celle qui fait tant d’heureux à Cuba. Sans tomber dans la presse caniveau, les journalistes indépendants rappellent en outre que le people Martin Bouygues, est parrain du fils du couple présidentiel et contrôle TF1, comme le PCF contrôle la CGT ou le PS la CFDT. Chacun son créneau. Bernard Arnault, témoin de mariage du président, contrôle La Tribune et projette de prendre le contrôle du premier quotidien économique, Les Echos, qui fait pourtant double emploi avec La Tribune. Dans cette affaire ronflante de démocratie, il s’agit surtout de maintenir des emplois de journalistes, en doublon, et de conserver le contrôle des organes de presse. A France-Télévisions, les syndicats créent un climat ignoble de suspicion sur des professionnels jusque là indépendants, mais à qui le ‘regroupement familial’ est tout à coup interdit. Les réseaux, collectifs et associations alliés de la gauche revendiquent le droit à l’amour entre clandestins, ou clandestins et Français, mais refusent démocratiquement ce droit à une journaliste qui s’éprend d’un ministre. Deux poids démocratiques, deux mesures syndicales? Mme Beatrice Schönberg doit choisir entre le JT et son Borloo de ministre, tandis que la journaliste Valérie Trierweiler peut conjuguer profession de journaliste à … Direct 8 (groupe Bolloré Médias…) et … Paris Match et liaison avec son Flamby 1er du PS… Les syndicats sont en pleine démence, au regard des faits qu’ils escamotent allègrement (Allègre est un nom honni, pardon !)
Puisqu’il faut rafraîchir certaines mémoires, Bolloré contrôle aussi les quotidiens d'information gratuits Direct Soir et Matin Plus, en partenariat avec Le Monde et Société française de production (SFP) en association avec Euro Media Télévision. La thèse des syndicats de presse tient-elle la route au regard des faits ? S’agit-il d’une campagne de dénigrement du pouvoir et d'intoxication de l’opinion ?
Les syndicats sont coupables d’un abus de position dominante, avec heureusement la même crédibilité, quand ils mentionnent ou rappellent néanmoins plusieurs épisodes de ce qu'ils prennent pour prétexte à des accusations douteuses d’interventions supposées dans le contenu rédactionnel de certains médias. Ils ne sont pas nommés et PaSiDupes ne peut pas les révéler, car l’agence de presse -dite démocrate- interdit la diffusion des documents comportant son nom… La semaine dernière, une dépêche de cette agence aurait été modifiée sur intervention du ministère de l'Education nationale, affirment-ils, mais sans preuve et avec recours au conditionnel, par crainte de poursuites pour diffamation! Manipulation de l’opinion ? Pensez donc !
Le Journal du Dimanche a renoncé à publier un article annonçant que Cécilia Sarkozy n'avait pas voté au second tour de l'élection présidentielle. Lorsque l’épouse du Président est l’un des émissaires du président et obtient la libération d’otages bulgares, la presse indépendante et des journalistes syndiqués jugulent sa compassion démocratique naturelle, mais si Mme Sarkozy ne vote pas pour son candidat de mari, les journalistes militants en font tout un flan médiatique ! Eut-elle voté pour son conjoint que la presse indépendante lui en aurait contesté le droit… Et si elle n’avait pas voté pour lui ?
D'autres épisodes que la presse militante ne cite pas ont fait gonfler le soufflet de la polémique, comme le retouchage récent par Paris-Match d'une photo du chef de l'Etat en vacances, qui s'est vu "alléger" de ses bourrelets. Le soufflet est retombé, alors ils attaquent sur l’autre flanc. Mais rien, en revanche, sur la Cynique socialiste susnommée, avant et après les retouches en institut de l’oval de ce visage gracieux, copieusement vanté par une certaine presse, sans insolence aucune, comme s’il s’agissait de celui dont la nature l’avait si injustement pourvue …
Pierre Méhaignerie, la ministre de la Culture et l'UMP n'ont pas jugé bon de donner suite pour l'instant aux plaintes des syndicats, en mal de légitimité démocratique à l’approche des élections professionnelles, considérant leur représentativité, mais, surprise, le Parti socialiste soutient, disent-ils, leur demande de réforme législative. Qui en aurait douté ? Et Bayrou qui va s’aligner, incessamment sous peu, en toute indépendance…
Par ailleurs, le PS et l'opposition font un procès d'intention révélateur de leur complexe, le 'syndrome des petits'. Ils s'alarment depuis quelques jours de ce qu'ils voient comme une stratégie du gouvernement et du chef de l'Etat, qui parviendraient à monopoliser les médias en organisant chaque jour un déplacement ou une conférence de presse sur un grand thème, en plus de plusieurs ‘petits’ événements 'annexes'. C’est vouloir ignorer le travail déjà accompli et dresser un rideau de fumée entre l’action en profondeur du pouvoir et l’opinion. C’est dire aussi quel est dans l’opposition le niveau d’acculturation en matière d’action. Les professionnels de la politique à gauche font l’aveu de leur incompétence et de leur impuissance et passent donc la torchère de la contestation aux
syndicats qui veulent vérifier qu’ils ne sont pas disqualifiés dans la rue comme la gauche l’a été dans les urnes.

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