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samedi 16 juin 2007

PS: démissions de militants communautaristes bernés

Les insoumis de la diversité claquent la porte du PS
Une dizaine de militants et responsables socialistes issus de l'immigration démissionnent du parti. Ils remettent en cause, notamment, les choix des personnes investies par la direction dans le cadre des élections législatives et annoncent qu'ils se présenteront sous l'étiquette "divers gauche"
Ils l'ont fait. Ils ont envoyé leur démission au parti. Une dizaine de socialistes représentatifs de la diversité, estimant ne plus être entendus et encore moins écoutés par les instances dirigeantes, ont dit "ciao" à François Hollande, le premier secrétaire. Ça s'est passé samedi, lors du Conseil national du PS. Ils ont annoncé qu'il se présenteraient sous l'étiquette "divers gauche" aux élections législatives de juin. Leur slogan: "De l'audace à l'Assemblée nationale". Quelques-uns se sont retrouvés ce dimanche 13 mai dans une brasserie en face de la gare de Lyon, à Paris. Le Bondy Blog était à leur table. Le leader naturel du groupe est une femme, Chafia Mentalecheta, mère de trois enfants. Une lionne, Chafia, avec du feu dans les yeux. Elle a faim de politique, mais elle ne goûte pas aux plats réchauffés de la rue de Solférino. "Ils sont d'accords d'avoir des Arabes et des Noirs à l'Assemblée nationale, dit-elle à propos des dirigeants socialistes, mais des Arabes et des Noirs dévoués. Ils veulent restaurer le deuxième collège des musulmans de l'Algérie française."
La défaite de Ségolène Royal face à Nicolas Sarkozy est propice aux remises en cause du fonctionnement de l'appareil socialiste. Le claquage de porte des mécontents issus de l'immigration y participe. Chafia Mentalecheta, désormais ex-déléguée nationale PS à la citoyenneté et à la lutte contre les discriminations, est certes strauss-kahnienne. Mais réduire sa démission à une divergence de vue entre courants internes serait malvenu. Car tous les démissionnaires ne sont pas de la mouvance DSK. Et puis, avec François Hollande comme avec Ségolène Royal, le feu couvait depuis au moins un an. Il y eut d'abord les investitures des candidats aux législatives, l'été dernier. Premiers dérapages, selon Chafia Mentalecheta et ses amis. Ils sont plusieurs à être écartés, alors qu'ils pensent avoir toute légitimité à incarner le parti dans la bataille. Parmi eux, Chafia, qu'un tract, alors, appelle méchamment la "beurette". Elle, la Clermont-Ferrandaise, ne sera pas investie dans la 1er circonscription du Puy-de-Dôme, qu'elle connaît par cœur. A Trappes, dans la 11ème circonscription des Yvelines, un coup gagnable pour le PS, la "politique des petits copains" joue à plein, dénoncent les démissionnaires. François Hollande et son numéro 2 François Rebsamen parachutent Safia Otokoré, jugée docile, au détriment d'un habitant de Trappes, le pourtant socialiste Djamal Yalaoui, un avocat, dont l'indépendance d'esprit déplaît à la rue de Solférino et qui a le tort de viser la mairie de la ville en 2008.
Troisième exemple, la 5ème circonscription du Val-d'Oise, à Argenteuil, "donnée" par le PS à un citoyen du 12ème arrondissement de Paris, Faouzi Lamdaoui, là aussi un dévoué de François Hollande. Janine Maurice-Bellay, qui comptabilise plus de 10 ans de militantisme dans le parti, espérait y être investie, la circonscription ayant été réservée à une femme et à la diversité. Pour la peine, Janine Maurice-Bellay, qui n'a pas démissionné du parti, ira défier en Seine-Saint-Denis le socialiste Bruno Leroux, secrétaire national aux élections ! Plus récemment, Chafia Mentalecheta et d'autres membres de Prairial 21, une association regroupant des militants socialistes issus de l'immigration, ont
adressé à Ségolène Royal des courriers restés sans réponse, à l'exception d'un vague rendez-vous avec l'une des collaboratrices de l'ex-candidate à la présidence de la République. Les signataires de ces lettres demandaient à être reçus par Ségolène Royal afin de lui exposer ce que, eux, militants socialistes des quartiers populaires, estimaient être une "vraie" politique contre les discriminations. Enfin, et ça date de quelques jours, la direction socialiste, dans le cadre d'accords électoraux avec les Verts en vue des législatives, décide d'ôter leur investiture à deux femmes socialistes, Zoubida Naili et Najat Azmy, respectivement candidates dans le Bas-Rhin et dans le Nord. C'en est trop. Si un doute saisit encore les futurs démissionnaires de la diversité, cette goujaterie les convainc de franchir le pas.
Mais rebondissement tout à l'heure, dimanche, en fin d'après-midi. Les Verts, apparemment choqués de cette proposition d'arrangement sur le dos de deux femmes d'origine arabe, votent contre. Bonne nouvelle pour Zoubida Naili et Najat Azmy, qui pourront, en principe, se présenter. Elles n'avaient, quoi qu'il en soit, pas démissionné du PS. Mais le cœur, chez elles, y sera-t-il encore ? Les démissionnaires, quant à eux, maintiennent leur décision de quitter le parti. Ils veulent plus de jeunesse et plus de liberté. Chafia Mentalecheta a rédigé un brouillon de lettre cinglante à François Hollande, qu'elle appelle à revoir sa façon de faire de la politique. Elle en veut aussi à Elisabeth Guigou, candidate à Bondy. Elle lui reproche un commentaire désobligeant à l'égard des militants de la diversité qui ont démissionné. D'où cette politesse: "Je suis complètement d'accord avec elle, dit Chafia Mentalecheta au sujet de l'ancienne ministre de la justice: seul le renouvellement peut permettre au PS de continuer à exister et dans ce cadre-là, Elisabeth Guigou a toute sa place au cimetière des éléphants." Pas démissionnaire, investi sans trop de problème dans la première circonscription du Val-de-Marne, actuellement tenue par l'UMP et difficilement gagnable pour le PS, le socialiste Akli Mellouli, une figure de Bonneuil, assiste avec beaucoup de regrets au départ de ses "amis" démissionnaires. "J'ai le sentiment de perdre des camarades. Je me retrouve un peu plus seul", dit-il. Dans le parti, d'autres partagent son sentiment. N'y a-t-il pas plus urgent, au PS, que de désigner au plus vite Ségolène Royal candidate à la présidentielle de 2012 ?
(source BondyBlog)

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