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jeudi 19 octobre 2006

PS : un premier débat pour rien. Le premier débat au PS, consacré, le mardi 17 octobre, aux questions économiques et sociales, n’a départagé les candidats qui ont tous affiché leur auto-satisfaction, à l’issue du premier round. Il faut dire que tout était minutieusement cadré, aseptisé pour empêcher tout échange direct et éviter tout éventuel dérapage.
Mise en scène
Les trois pupitres en bois clair étaient presque alignés sur un plateau que Public Sénat et La chaîne parlementaire, organisateurs de la rencontre, avaient voulu "sobre, moderne et respectueux des règles d'équité entre les candidats". Les places des prétendants ont été tirées au sort.
Deux journalistes des chaînes parlementaires ont tiré au sort dix questions posées par les militants par courrier ou Internet, couvrant dix sujets considérés comme "incontournables" -retraite, pouvoir d'achat, emploi...- et préalablement indiqués aux concurrents. Les journalistes peuvent rebondir si la réponse leur semble imprécise.
Les candidats répondaient dans un ordre tiré au sort. Les réponses ne devaient pas durer pas plus de 3mn15, a précisé le PS, "de manière à ne pas déséquilibrer la confrontation". Mais il n'y a pas eu de débat contradictoire, puisqu'aucun participant ne pouvait interpeller les deux autres.
Introduction
Les trois candidats à la candidature ont d'abord brièvement expliqué pourquoi ils étaient candidats.
Marie-sEGOlène Royal a déclaré qu'elle était candidate pour faire gagner la gauche et faire réussir la France, et pour mettre en oeuvre un "ordre économique, social et environnemental juste".
Dominique Strauss-Kahn a affirmé vouloir mettre en oeuvre une social-démocratie moderne, et souligné que ce qui les rassemble tous les trois est plus fort que ce qui les divise: leur objectif commun est de battre la droite.
Laurent Fabius a déclaré qu'il était candidat parce qu'il y a des inégalités, des injustices qu'il n'accepte pas. Son projet, c'est le projet socialiste, et s'il est investi, c'est ce projet qu'il défendra.

Après les prestations
Laurent Fabius a retrouvé ses partisans dans un café du Marais. "Mes amis, c'était un débat de bonne qualité, a lancé l'ancien premier ministre. J'ai essayé de montrer deux choses : l'économie doit être subordonnée à un projet politique, et si on veut faire une politique nouvelle, il faut être précis." Certes, "les règles étaient faites pour que chacun, comme on dit en athlétisme, reste dans son couloir", mais, assure le candidat, "ce soir, c'était un débat, pas un combat".... Celui qui n'a pas vu les différences, c'est qu'il regardait le foot sur TF1 !", s'exclame l'un de ses conseillers.
Dominique Strauss-Kahn est satisfait: "J'ai bien aimé le débat, dit-il. On ne s'est pas écharpés, il n'y a donc plus d'arguments pour qu'il n'y en ait pas d'autres." L'ancien ministre n'a qu'un regret : "Qu'il n'y ait pas plus d'interférences" entre les candidats. "Lui au moins a une vision, la France de l'avenir, c'est lui !", clament ses partisans.
Marie-sEGOlène Royal et ses amis se sont retrouvés au restaurant Quai Ouest, en face des studios, hors la présence des journalistes jugée indésirables, dans une ambiance décrite par comme "plutôt à la fête". "Elle est différente des autres", se réjouit Arnaud St-Just-Montebourg, le député de Saône-et-Loire, sans qu'on sache pourquoi! Strauss-Kahn n'a pas d'espace, Fabius a une ligne mais ne convainc pas. Au minimum, Ségolène Royal garde sa très grande distance." Le clan est surtout soulagé…
Sur le fond
Dame Royal a vanté les territoires, carte des pôles de compétitivité à la main pour illustrer "la France de demain". "Il est temps que les Français reprennent la main" sur les "spécialistes", a-t-elle souligné, sans démagogie aucune, en privilégiant elle-même une attitude –naturellement- modeste : "Je n'ai pas réponse aujourd'hui à tout."
DSK a suivi une ligne plus "macro" : la croissance pour principal moteur, un nouveau compromis social négocié avant même l'élection par le candidat, et une gauche "ennemie" de la dette.
Lolo Fabius a ciblé avec détermination son intervention sur le pouvoir d'achat et un mot d'ordre : "Mettre au centre de tout la personne humaine." Seul représentant du non à la Constitution européenne, il est aussi le seul à avoir... parlé d'Europe.
La confrontation a cependant permis de révéler des divergences.
DSK a tout autant rejeté le centralisme de Fabius et ce "sentiment depuis Napoléon que tout vient de l'Etat" que la décentralisation de la députée des Deux-Sèvres en doutant que "les régions puissent suffire" à tout régler. Au sujet du smic, il a, tout comme Mme Royal, fraîchement commenté l'augmentation immédiate de 100 euros proposée par M. Fabius. "Il n'y a pas de différence de méthode, mais une différence d'ambition", a aussitôt réagi ce dernier.
A plusieurs reprises, la Maréchale-Me-Voilà-M’As-Tu-Bien-Vue a tenté d'échapper aux questions sur les 35 heures. "Il faut regarder les choses telles qu'elles sont. C'est un formidable progrès social mais pour une minorité de salariés une régression", s'est-elle résignée à répondre. "Il faut réparer cela", a ajouté la distinguée Royal économiste après avoir souligné les cas où les conditions de travail et d'accueil du public se sont dégradées. "Je préfère un socialisme qui regarde les choses en face", a-t-elle insisté, en refusant de dire si les 35 heures seraient généralisées comme le prévoit le projet du PS. Une mesure reprise au contraire par M. Fabius, qui a profité de l'occasion pour "rendre hommage" à Lionel Jospin et à Martine Aubry...
Les deux 'débats' suivants, les 24 octobre et 7 novembre, porteront respectivement sur les questions de société et d'environnement, et sur l'Europe et la politique internationale.
Enfin, trois autres débats publics non télévisés seront organisés les 19 et 26 octobre et le 9 novembre à Clermont-Ferrand (Puy de Dôme), Paris et Toulouse (Haute-Garonne).

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