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lundi 12 juin 2006

L’affaire d’Outreau.
Les faits:
● Les services sociaux de Boulogne-sur-Mer signalent en décembre 2000 des soupçons d'abus sexuels sur des enfants -pédophilie, dans un quartier populaire d'Outreau.
● En février 2001, le dossier est confié au juge Fabrice Burgaud. Arrestation de Thierry Delay et de son épouse, Myriam Badaoui. Des voisins sont aussi mis en examen.
● En novembre 2001, six nouveaux suspects, présumés innocents, dont un huissier et son épouse, un chauffeur de taxi et un prêtre-ouvrier sont arrêtés, essentiellement sur la base des déclarations de Myriam Badaoui.
● En mai 2004, 17 personnes mises en examen, comparaissent devant la cour d'assises du Pas-de-Calais. A l'audience, Myriam Badaoui avoue le viol de ses enfants, mais disculpe la plupart des accusés.
● En juillet 2004, Myriam Badaoui et Thierry Delay sont respectivement condamnés à quinze et vingt ans d'emprisonnement pour viols. Deux voisins sont également reconnus coupables. Ils ne font pas appel. Mais pour les autres, le verdict suscite l'incompréhension. Sept personnes sont acquittées et six autres condamnées à des peines de prison ferme ou avec sursis. Elles font appel.
● En décembre 2005, procès en appel à Paris : les six accusés d'Outreau sont acquittés.
● A la suite de l'acquittement général au procès en appel, l'Assemblée nationale décide fin décembre 2005 de créer une commission d'enquête parlementaire.

La commission d’enquête parlementaire:
● Le 8 février 2006, Fabrice Burgaud est auditionné par les parlementaires pour faire le point sur ses actes en tant que juge d'instruction durant l'affaire d'Outreau. L'événement est relayé par plusieurs chaînes de télévision et les radios. Les foules seront édifiées : panem et circenses (JUVÉNAL, satire X, vers 81). Voilà tout ce que demandaient les Romains de la décadence, du pain et les jeux du cirque, c'est-à-dire du blé au forum et les spectacles gratuits. Quant à la liberté, on n'y pensait plus.
Le juge Burgaud déclare dès le début : « Aujourd'hui, peut-être plus que tout autre, je peux sentir leur souffrance [des acquittés, dont certains étaient présents dans la salle d'audition], me représenter ce qu'ils ont vécu, l'enfermement, la séparation d'avec des êtres chers, leur honnêteté contestée… Je suis entièrement responsable de mon instruction et je ne souhaite pas éluder ma responsabilité ». Regrets tardifs et suggérés...
● On le fait beancoup parler et il estime donc, au risque de choquer, « avoir effectué honnêtement son travail sans aucun parti pris d'aucune sorte ». Il a également insisté, en livrant des détails édifiants, sur la gravité des faits dénoncés, sur le caractère horrible des témoignages des enfants décrivant des sévices épouvantables. Serait-il accessible à des sentiments?
● Le magistrat s'est dit choqué d'avoir été présenté comme une machine à appliquer le droit. « Je ne suis pas la personne qu'on a décrite et je n'ai pas tenu certains propos qu'on m'a prêtés. Avec le recul et la connaissance que j'ai aujourd'hui de l'affaire, j'aurais pu instruire autrement. J'ai peut-être commis des erreurs d'appréciation mais quel juge d'instruction n'en commet pas ? » Nous sommes atterrés : les risques du métier de juge sont pour le justiciable.
● Et d'insister, évoquant au passage la pression médiatique qui a pesé sur lui, le caractère solitaire de la mission du juge et le fait qu'aucun membre de sa hiérarchie ne lui a dit qu'il faisait « fausse route à l'époque de l'instruction »
● Il avoue également ses faiblesses et son manque d'expérience pour prendre en charge une affaire d'une telle ampleur, mais n'estime pas être le seul coupable dans ce dysfonctionnement. Nous voilà rassurés !
Mais jamais il ne présente d'excuses ou ne demande pardon!!
A l'ESM, on enseigne encore l'infaillibilité des juges;
on apprend à ne jamais reconnaître ses fautes,
et cette fois les mentors du juge restent cois...
Le parlons pas de dommages et intérêts décents!

Suite au scandale judiciaire d'Outreau, Fabrice Burgaud, juge d'instruction français et âme damnée de la Maréchale Marie-sEGOlène Royal, a été élevé au rang d’incarnation d’un système pénal français supposé défaillant. Il est seulement inapte à l'exercice de la fonction, malgré l’onction de l’ESM. La corporation fait du camouflage de preuves de ses défaillances, sert les rangs, déplace les responsabilités et fait une fixation sur les faiblesses de l’institution, plutôt que de reconnaître ses propres insuffisances : l’Ecole Supérieur de la Magistrature est en première ligne. Elle a révélé ses carences tant professionnelles que déontologiques et psychologiques. Sa politisation fait obstacle à la sérénité de la justice.
L’IGSJ (Inspection générale des services judiciaires) a estimé que le juge Burgaud et le procureur Lesigne avaient agis de bonne foi et n’avaient pas délibérément (!) et gravement (!) porté atteinte aux droits de la défense. Corporatisme? Circulez, il n’y a rien à voir…

Un petit détail, pour l’IGSJ et l’ESM : 13 personnes ont été acquittées, après avoir été emprisonnées pour 12 d'entre elles, mais une 14e victime INNOCENTE est décédée en détention.
Dormez bien, messieurs les juges et MADAME LA MINISTRE bien-aimée des médias, responsable de la chasse aux sorcières : vous n’avez rien à vous reprocher !
Justice est faite ?
(à suivre: lire le prochain 'post')

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