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mercredi 31 janvier 2018

Le CSA chasse Mathieu Gallet de la présidence de Radio France

Le bellâtre obtiendra-t-il une niche dorée ?

La chance du patron de Radio France Mathieu Gallet a tourné

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Le CSA a décidé mercredi de le révoquer à compter du 1er mars
, conséquence de sa condamnation pour favoritisme lorsqu'il dirigeait l'INA et donnant au pouvoir politique qui réclamait son départ.
"Le Conseil supérieur de l'audiovisuel, réuni ce jour en assemblée plénière, a décidé de retirer son mandat au président de Radio France Mathieu Gallet et ce, à compter du 1er mars 2018": c'est par ce bref communiqué que les sept "gendarmes" du service public audiovisuel, réunis depuis le début de la matinée, ont fait connaître leur verdict dans l'après-midi.

Le CSA - présidé depuis 2013 par Olivier Schrameck - avait lui-même nommé Mathieu Gallet en 2014, à la surprise générale, faisant du gracieux dirigeant de l'INA - avec le soutien de Frédéric Mitterrand, alors ministre de la Culture en 2010, lors de sa nomination à l'Institut national de l'audiovisuel -, le plus jeune patron de la radio publique.

Les motivations de cette sanction, inédite, étaient attendues dans la journée.
La défense de Mathieu Gallet, 41 ans, attend de prendre connaissance des motifs de la décision avant de se décider sur un éventuel recours devant le Conseil d'Etat. Mais, sans attendre, les avocats Christophe Ingrain et Rémi Lorrain ont estimé que "c'est une décision que nous regrettons profondément. La pression de l'Etat a été plus forte que la présomption d'innocence", en dépit de la condamnation de leur client. 

Mathieu Gallet était sur la sellette depuis le 15 janvier, date de sa condamnation à un an de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende, pour avoir favorisé deux sociétés de conseil lorsqu'il présidait l'Institut national de l'audiovisuel entre 2010 et 2014.

Le dirigeant de Radio France, qui n'a cessé de protester de son innocence, avait fait appel et refusé de démissionner, mais Mme Nyssen avait jugé "inacceptable" son maintien et appelé l'intéressé et le CSA à "tirer les conséquences" du jugement.

De son côté, la ministre de la Culture a rappelé la "position très claire" du gouvernement.
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"L'exemplarité" est "une condition absolue de bonne gouvernance et de légitimité" pour les dirigeants des services publics, a insisté Françoise Nyssen. 
Mais, le départ de Mathieu Gallet étant fixé au 1er mars, un recours peut théoriquement être examiné avant cette date.

Le démis est originaire de Villeneuve-sur-Lot, comme Cahuzac

Cette décision est un coup d'arrêt pour celui qui avait jusqu'ici connu une trajectoire météoritique dans l'univers des media.
Il était parvenu à surmonter plusieurs épreuves au début de son mandat à Radio France, notamment malgré une polémique sur le coût de rénovation de son bureau et sur ses dépenses en communication, ainsi qu'une grève historique d'un mois contre des suppressions de postes.

Mais il pouvait se prévaloir d'un bilan solide, avec des finances qui devraient revenir à l'équilibre cette année et des audiences record, comme il a eu l'occasion de l'expliquer lors de sa longue audition lundi au siège du CSA.

Cette révocation intervient alors même que l'exécutif prépare une réforme en profondeur de l'audiovisuel public.
En écartant Mathieu Gallet, le CSA court le risque de paraître céder à une injonction du gouvernement.  Mais s'il l'avait maintenu à son poste, il aurait pu se voir reprocher de chercher à défendre à tout prix son indépendance et un manque de fermeté sur la question de l'éthique. 
Selon Le Parisien, "l'Elysée, qui entend réduire le pouvoir des sages, jubile, d'autant qu'il dénonce le soutien indéfectible d'Olivier Schrameck, le patron du CSA, à Mathieu Gallet." Qui, au final, dirige le CSA, Schrameck ou Macron ?

Comme s'y est récemment engagé son président, Olivier Schrameck, c'est le CSA qui désignera le successeur de Mathieu Gallet, un processus qui prendra plusieurs mois.
En attendant, c'est le doyen des administrateurs de Radio France nommés par le CSA qui assurera l'intérim à la tête du groupe public. Il s'agit de Jean-Luc Vergne, 69 ans, ancien DRH de plusieurs grands groupes (Sanofi, Elf Aquitaine, PSA, BPCE), qui n'avait pas d'expérience de l'audiovisuel avant d'intégrer le conseil d'administration de Radio France, fin 2016.
"Aujourd'hui sans capitaine, le navire Radio France, qui pourtant affiche des résultats d'audience exceptionnels, n'a plus ni gouvernail, ni boussole", s'est inquiété le Syndicat national des journalistes, membre fondateur de l'Union syndicale Solidaires (SUD), réclamant une suspension de la réforme de l'audiovisuel public.

Un projet de loi doit présenté avant la fin de l'année et les patrons de l'audiovisuel public sont censés remettre à la ministre de la Culture, ce vendredi, des propositions communes en vue de réaliser des "synergies" au sein de la radio de service public.
Les attachés de production, en charge de la préparation des émissions, de la radio France Info sont en grève illimitée depuis le mercredi 17 janvier 2018.

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