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mardi 29 août 2017

Le journaliste Bruno Roger-Petit à l'Elysée, pour preuve de l'indépendance et de la liberté de la presse

Le renouvellement de la vie publique selon Macron, ce n'est encore pas pour demain

Macron le fait sortir de son néant absolu, mais le maintien dans son sectarisme assumé
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Emmanuel Macron a déclenché aussitôt une vague de critiques sur les liens entre media et monde politique en encombrant son dispositif de communication du journaliste Bruno Roger-Petit, nommé mardi porte-parole de l'Elysée. Ainsi Jupiter ne fait-il encore preuve ni de psychologie, ni de connaissance des hommes en s'adjoignant ce pédoncule étriqué :  en effet, l'insignifiance du personnage ne rehaussera pas le prestige présidentiel. Il ne fera que tirer Macron vers le bas des sondages.

Déjà, à 54 ans, Bruno Roger-Petit ne rafraîchit pas l'entourage du locataire de l'Elysée. Il a tout fait à la télévision, sans jamais émerger de la petite lucarne, d'abord sous la houlette de feu le journaliste socialiste  Georges Fillioud qui sera secrétaire d'État auprès des premiers ministres Mauroy et Fabius de Mitterrand, chargé des techniques de la communication, son militantisme lui tenant lieu de compétence et notamment sur le service public, depuis l'après de Gaulle toujours marqué à gauche. Entré à Antenne 2 en 1988, sous Mitterrand, Bruno Roger-Petit sera fait grand reporter au service politique intérieure jusqu'à 1994, puis présentateur des journaux de Télématin de William Leymergie puis du Journal de la nuit (1994-1998).
Sa rédaction lui opposant sa ligne éditoriale, il piqua une crise en direct, de dépit, et jeta ses fiches par-terre : le terroriste déséquilibré fut licencié. Il alla se faire voir sur France 5 au côté de Jean-Luc Delarue.
Il se fit ré-intégrer sur France 2 en octobre 2005, quand Raffarin entra à Matignon, et resta fonctionnaire jusqu'en mai 2006.

On le voit ensuite sur D8 et i-télé, tant que ces chaînes furent aux mains du groupe Canal+, créé par un proche de Mitterrand dont il a été l'exécuteur testamentaire, le propriétaire des taxis G7, puis son chef de cabinet, André Rousselet. En juillet 1984, le gouvernement nomme André Rousselet président d'Havas, poste qu'il occupe jusqu'en 1986. Difficile pour Macron et Bruno Roger-Petit de contester qu'ils sont dans la continuité socialiste.

Nous passons sous silence, comme insignifiante, sa traversée du désert de 1998 à 2008 sur les chaînes de radio, BFM et France Inter, ou sans la presse écrite (2003-2006) comme rédacteur en chef du magazine gratuit Sport, le temps de ses trois premiers numéros : l'écriture n'est pas le moindre de ses points faibles...

Indésirable dans nombre de salles de rédaction,

Bruno Roger-Petit s'essaya à l'internet. 
A partir de 2008, Bruno Roger-Petit contribua au site Le Post.fr qu'il quitta en mai 2011 (avant qu'il ne sombre définitivement  en janvier 2012) pour participer au Plus du Nouvelobs.com propriété à 66% des actionnaires du Groupe Le MondePierre BergéXavier Niel et Matthieu Pigasse, et à 34% du Groupe Perdriel, et dont le rédacteur en chef est Matthieu Aron, ex-journaliste sur les diverses chaînes mutualisées de Radio France - jusqu'en janvier 2015. Il contribua alors au site Challenges.fr. du même propriétaire de presse et fabricant de sanibroyeurs. 

Dès janvier 2012, Le Post s'arrêta et la page d'accueil du site redirigea vers Le Huffington Post, copie française du site américain d'actualité créé en France par Anne Sinclair, épouse du socialiste Dominique Strauss-Kahn dont elle a divorcé. Bruno Roger-Petit fut alors vendu avec les photo-copieuses : les chroniqueurs invités du site se sont vus remerciés fin décembre 2011 par Le Monde interactif, lequel avait signé un partenariat avec Le Huffington Post, actuellement renommé HuffPost.

Des pérégrinations qui ne sont pas celles d'un perdreau de l'année et dont la nomination à l'Elysée surprend légitimement : Macron a commis une nouvelle bourde.

BRP "aura pour mission de relayer la parole publique de l'Elysée" 

Pour ce faire, il aura tous les moyens à sa disposition, "notamment le compte Twitter de la Présidence", a indiqué l'Elysée dans un communiqué. De beaux jours en perspective : certes, outre une pensée confuse et un parti-pris qui relaie Laurent Neumann loin derrièreBRP n'a aucun style, mais son problème de maîtrise du flot de ses platitudes et de références mal maîtrisées, en phrases interminables chargées de tournures ampoulées, sera confronté à la difficulté, surhumaine chez lui, de la synthèse. Mais, faisons lui confiance, en 140 signes, il est capable de plusieurs fautes d'orthographe par ligne... 

Alors qu'Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont insisté récemment sur la nécessité d'une meilleure "pédagogie" sur les grands chantiers du quinquennat, Pruneau Roger-Petit va plomber le dispositif de communication de l'Elysée, qui depuis le 14 mai a été placé sous la houlette de Sibeth Ndiaye, une gaffeuse vulgaire qui confirma le décès de Simone Veil en ces termes : "Oui, la meuf est dead"... Jusqu'à présent, c'est Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, qui avait assuré la plupart des interventions. Se décrivant comme un "besogneux", Castaner apparaissait dépassé. Il le sera désormais doublement.

Les visages de la presse militante
Le poste de porte-parole du président avait jusqu'ici été tenu uniquement par David Martinon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, de mai 2007 à mars 2008. "Bravo pour cette belle mission. Je vous souhaite le meilleur [mot-à-mot de l'anglais 'all the best'...]. Passionnant et amusant. Vous verrez", a tweeté D. Martinon.

Plusieurs autres présidents avaient déjà choisi des journalistes parmi leurs conseillers en communication, comme François Hollande qui avait embauché Claude Sérillon en 2012, ou Nicolas Sarkozy qui s'était adjoint les services de Catherine Pégard en 2007. 

Et Emmanuel Macron avait lui durant sa campagne recruté la journaliste Laurence Haïm comme porte-parole. 

Pruneau Roger-Petit avait déjà pris parti pour Macron à plusieurs reprises. 
Le macronolâtre a affiché son soutien pendant la campagne présidentielle de 2017,  singulièrement sur BFMTV, et a figuré parmi les invités d'Emmanuel Macron à la soirée de La Rotonde où le candidat et ses proches avaient fêté sa victoire au premier tour, le 23 avril. Au mois de mars, il avait aussi publié un livre au vitriol contre François Fillon intitulé "Le pire d'entre nous". 

En mars, lSociété des journalistes avait protesté contre la proximité de l'éditorialiste avec le leader d'En Marche ! durant la campagne présidentielle. 

La (SDJ) de l'hebdomadaire Challenges dénonça  "la fréquence bien plus élevée" des publications "pro-Macron/défavorables à ses adversaires" sur son site internet qui "annihile totalement la tentative de rééquilibrage".

Mardi matin, le journaliste a décidé de ne pas assumer son passé: le pleutre a effacé toute trace compromettante de son compte Twitter, effaçant tout l'historique de ses commentaires sectaires sur le réseau social. BRP a tenu à faire disparaître les attaques au vitriol contre la droite, en particulier celles ciblant l'actuel ministre de l'Economie, Bruno Le Maire...

Un exemple pitoyable du journalisme partisan.
Dès mardi sur les réseaux sociaux, ce recrutement - par défaut - n'a pas manqué d'alimenter les accusations de confusion des genres entre mondes politique et médiatique.

Les navettes entre les deux sphères ont accéléré ces dernières semaines, à l'instar de la nomination de l'ancien directeur de la rédaction d'Europe 1 Nicolas Escoulan au cabinet de Benjamin Griveaux, sous-fifre au ministère de l'Economie et des Finances.

En sens inverse, l'arrivée comme chroniqueurs dans des télés et radios de plusieurs anciens responsables politiques (Jean-Pierre Raffarin, Henri Guaino, Aurélie Filippetti, Julien Dray, Raquel Garrido...).
"Quand les politiques chroniquent et les chroniqueurs deviennent politiques, le nouveau monde devient d'abord celui de la confusion", a réagi sur Twitter le patron des députés socialistes Olivier Faure.
En 2015, dans une émission d'Europe 1, Roger-Petit estimait sur la foi de ses "27 ans de journalisme politique" que "beaucoup de journalistes politiques ont comme vocation de rentrer comme conseiller du prince", lançait  le moraliste aigri, fustigeant à la volée.

"Vous faites un déplacement comme journaliste politique et vous avez toujours le confrère qui va dire au politique : 'y a qu'à, faut qu'on, vous devriez". (...) Est-ce que ça me gêne ? Non", avait ajouté l'ancien de l'Obs, épinglant "la pseudo-objectivité" de certains de ses confrères.

Le tout-Macron ne manquera pas de nous saouler.

La diète médiatique de Macron est donc achevée. Voici que s'ouvre l'ère de l'abondance avec des plats servis et resservis froids et chauds par Castaner et Roger-Petit, sur toutes les chaînes de radio et de télé, à toute heure de l'info en continue, en doublons et en télescopages: des embrouilles à n'en plus finir, jusqu'à la nausée des Français. Ruth Elkrief et Laurent Neumann ne sont plus seuls sur le marché...
Et voilà que le président annonce des entretiens (radiophoniques) au rythme de deux par mois. Le temps du trou normand ?
Une orgie de pédagogie ou plutôt de propagande...

 

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