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samedi 26 août 2017

A peine ouvert, le centre de déradicalisation est fermé par G. Collomb

"L'État a pris une décision réaliste," commente

L'unique centre de déradicalisation de France, à Pontourny en Indre-et-Loire, a fermé définitivement ses portes







La fermeture de l'unique "centre de déradicalisation" de France  -ouvert en ...septembre 2016 - a été officialisée ce vendredi par le gouvernement, un an après son inauguration. Basé sur le volontariat, il n'a pas trouvé de public, nous dit-on, alors que la  ministre Christiane Taubira avait annoncé en 2015 l'extension à deux nouvelles prisons de l'expérimentation du regroupement de détenus identifiés comme islamistes radicaux. Une telle expérience était déjà menée à Fresnes depuis novembre 2014. Elle l'est désormais à Fleury-Mérogis et Osny. 
Explications sur ce fiasco recueillies par L'Express.

Le premier laboratoire chargé sur le terrain de la déradicalisation ne recevait plus personne depuis six mois : depuis février, le centre de "prévention, d'insertion et de citoyenneté" [les mots pètent !] de Beaumont-en-Veron (Indre-et-Loire), coûtait de l'argent au contribuable sans aucun avantage pour la société. Inauguré en grande pompe par Jean-Jacques Urvoas à la mi-septembre 2016, ce centre expérimental, alternative aux centres éducatifs fermés, a clos définitivement ses portes ce vendredi, comme l'a annoncé par communiqué le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.  
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Avant la fin septembre, une dizaine de "volontaires" devaient intégrer les lieux. 
A terme, l'hébergement d'une trentaine de personnes âgées de 18 à 30 ans était programmé au château de Pontourny qui était jusqu'en juin 2016 un CEFP (Centre éducatif et de formation professionnelle) accueillant des mineurs isolés étrangers, comme 14 établissements du département de Paris de l’Aide sociale à l'enfance (ASE). Le Conseil de Paris, qui gérait l’établissement, avait décidé de fermer le centre en juin 2016.

Il proposait à ses pensionnaires de s'engager dans un projet professionnel en dix mois, avec une pension complète, ainsi que des cours, des ateliers et un suivi psychologique et social. Le ministre déplore qu'aucun des neuf jeunes accueillis dans l'établissement de 25 places n'ait "suivi le programme jusqu'à son terme" et pointe du doigt les "limites" de ce centre de réinsertion, "fonctionnant sur la base du volontariat"

Muriel Domenach, secrétaire générale du CIPDR (Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation) a été sollicitée par le gouvernement pour réfléchir à des solutions de prise en charge de ces jeunes en voie de radicalisation. Elle explique à L'Express les raisons de l'échec de ce centre. 

Pourquoi le gouvernement a-t-il décidé de fermer définitivement le centre de Beaumont-en-Veron? 

Résultat de recherche d'images pour "château de Pontourny"Muriel Domenach : Ce centre, mis en place pour accueillir des jeunes radicalisés, consistait en une troisième voie entre le milieu ouvert et la prison. Mais cette expérience, qui ne regroupait que des personnes volontaires, ne s'est pas avérée concluante. Depuis le départ de son dernier membre, en février, elle a été suspendue. Et le CIPDR, sollicité par le gouvernement, a, après évaluation de son fonctionnement, préconisé de le fermer. L'Etat a pris une décision réaliste.  

L'expérience comportait des éléments intéressants, notamment avec une prise en charge disciplinaire: plusieurs cours étaient proposés aux pensionnaires ainsi qu'un suivi social. Mais les responsables ont très vite eu du mal à trouver des personnes volontaires [à la désintoxication islamiste]. Le centre, qui ne devait accueillir que le "bas du spectre" des individus radicalisés [joliment dit !], avait des critères de sélection très restrictifs: les candidats ne devaient pas avoir été condamnés pour violence ou terrorisme, ni revenir du théâtre syro-iraken.

Quels enseignements tirez-vous de cette fermeture? 

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Vous savez, personne en Europe ou ailleurs n'a de baguette magique. [Pas la peine d'avoir Jupiter rien que pour soi !] Chacun tâtonne [avec l'argent du contribuable: un Français sur deux...], cherche à tirer les leçons de ses expérimentations. Nous nous rendons compte que la déradicalisation, au sens de la déprogrammation des individus, est complexe. Il faut se fixer des objectifs plus modestes, notamment en essayant de faire prendre aux personnes radicalisées une distance avec la violence. La radicalisation est un phénomène multidimensionnel, qui a une évolution très rapide. [bla bla bla] 
Lorsque le projet du centre a émergé, il y a plus de deux ans, l'objectif était d'éviter les départs en Syrie. Aujourd'hui, nous devons surtout anticiper les retours sur le territoire français. 

Vous avez été mandatée par le gouvernement pour émettre de nouvelles pistes de réflexion. Vers quoi s'orientent-elles ? 

Nous devons étudier les possibilités de mettre en place des structures plus petites en taille [moins de 9...], qui concerneraient des individus placés sous l'autorité de la justice. Il faut continuer à développer des solutions alternatives à l'incarcération, mais il n'est pas question de sortir des gens de prison. Le travail doit se faire avec la Justice, notamment au moment d'une condamnation [laxisme], ou en aval, pour des personnes sous contrôle judiciaire, par exemple. 

Nous devons également adapter nos mesures aux différents publics [on aurait pensé que c'était déjà fait !] que nous rencontrons, notamment avec les jeunes filles mineures. Il ne s'agit pas de développer des centres de déradicalisation sur tout le territoire de façon indifférenciée. 

Il nous faut également travailler avec les acteurs d'internet, pour permettre un retrait des contenus faisant l'apologie du terrorisme, avant qu'ils ne deviennent viraux. Ils savent reconnaître les chansons postées sans les droits d'auteurs; ils peuvent sûrement reconnaître les chansons de Daech
Ils doivent aussi permettre de rediriger les internautes vers des contenus apportant un contre-discours à la propagande terroriste, qui émaneraient notamment de la société civile. 
Lieu d'hébergement haut de gamme,
désormais disponible aux migrants
Quelles mesures avez-vous déjà prises pour améliorer cette prévention? 

Aujourd'hui, il ne faut pas oublier que l'essentiel de la prise en charge des personnes radicalisées ou en voie de l'être se fait en milieu ouvert. 2.600 jeunes et 800 familles sont actuellement suivis par des professionnels de la prévention. Avant de lancer un centre de déradicalisation, il faut commencer par un travail de prévention. [On l'attendait celle-là !] Il y a un besoin de former les intervenants qui travaillent avec un public de personnes radicalisées [ce n'était donc pas encore le cas, après deux années ?]. Ils ont dû s'approprier très rapidement les problématiques de la radicalisation, un phénomène nouveau, qui ne cesse de secouer leurs pratiques, mais auquel ils ont su s'adapter. 

Depuis 2014, nous avons professionnalisé 20.000 personnes [colossal: 10.000 par an, dont des emplois aidés ?], notamment des travailleurs sociaux [niveau V de formation : équivalent  CAP, BEP ou diplôme national du brevet (DNB, et anciennement brevet des collèges ou BEPC)], des éducateurs, des agents de l'Etat et des collectivité territoriales [détachés ?] et des professionnels de la santé mentale. La dimension psychologique est vraiment primordiale dans cette prise en charge."

Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?
L'offre est supérieure à la demande...

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