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mercredi 27 avril 2016

Macron ne tourne pas la tête des députés, ni de gauche ni de droite

Dans la majorité comme dans l'opposition à l'Assemblée, E. Macron agace. 

Sa collègue ministre du Travail Myriam El Khomri a dû faire un gros effort. 
Mardi, à la reprise des travaux du Parlement, il fallait être sourde pour ne pas entendre les quolibets de la droite : "Et Macron, il en dit quoi ? Il est où Macron ? Hé oh Macron !"

Chez les Républicains, certains lui trouvent un avantage, celui de déstabiliser l'exécutif, depuis le lancement de son mouvement En marche ! le 6 avril. Mais la plupart y voient un feu de paille. Entre railleries et agacement "Il incarne ce que je n'aime pas en politique, les petits intrigants qui cirent les pompes du chef et une fois nommés crachent dans la soupe ! "assène Christian Jacob, président du groupe LR. "Son 'ni droite ni gauche', c'est du pipeau de communicants et son bilan, c'est zéro !"
Bernard Deflesselles, lui, est dubitatif. "Macron, combien de divisions ? Qui le suit ? Qu'imprime-t-il vraiment ", interroge le député LR des Bouches-du-Rhône.

Les centristes de l'UDI, dont les positions économiques sont pourtant voisines de celles du jeune ministre de l'Economie, ne l'apprécient pas davantage. "Dans sa jeunesse, il a dû faire de la danse et apprendre le grand écart, raille Philippe Vigier, président du groupe. S'il veut sauver sa crédibilité politique, il faut qu'il sorte du gouvernement. Sa situation est intenable. Il casse bien quelques vitres, mais il n'aboutit pas faute d'autorité politique."

A gauche, dont Macron se revendique même si elle le déçoit, son influence reste modeste. "Une petite vingtaine de parlementaires est proche de ses idées, assure un bon connaisseur du groupe PS. L'homme est apprécié, mais il n'a pas d'écurie."
Il est vrai que l'hôte de Bercy, qui n'est pas encarté au PS, n'a jamais été élu...

Pour les députés, il n'est pas l'un des leurs. 
Sans compter que sa loi Macron 1 est passée à coup de 49-3. Les proches de Manuel Valls, eux, préfèrent ne pas en rajouter dans l'hallali, malgré les tensions entre les deux hommes. "Tout ce qui aide à redynamiser la gauche est utile. Qu'il ne soit pas entièrement satisfait par elle ? J'en connais plein dans ce cas ! Moi je n'ai pas de problème Macron", affirme Christophe Borgel, le Monsieur Elections du PS.

"Il est en première année de politique avec son ni droite ni gauche. C'est sympa, mais ce n'est pas avec ça qu'il va peser. Il va vite découvrir la violence de la politique", avertit, plus vif, l'ex-président de SOS Racisme Malek Boutih : "Le talent ne suffit pas. Il faut travailler." Les socialistes seraient-ils devenus des bourreaux de travail?

Chez les frondeurs, on casse du Macron avec délectation. "Je n'y crois pas. Macron, c'est une tentative populaire pour rendre présentable une politique impopulaire, juge sèchement Laurent Baumel. Une bulle qui a vocation à exploser, sans base électorale."

Même auprès des écolos les mieux disposés à l'égard du gouvernement comme Denis Baupin, qui vient de quitter EELV, le jeune ambitieux énerve : "Sur le nucléaire, j'ai du mal à comprendre qu'il défende les réacteurs EPR en Grande-Bretagne et prétende incarner la modernité. Je ne sais pas dans quelle direction il est en marche !"

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