A peine plus d'un député sur quatre était présent pour voter le premier article de la révision constitutionnelle sur l'état d'urgence, lundi 8 février, en soirée. Pour ce débat sur la modification de la loi fondamentale de la République française, le taux d'absentéisme n'était pas fait pour donner l'exemple de l'assiduité professionnelle et du civisme. Ils n'étaient que 441 des 577 députés.
Cet absentéisme confirme la polémique déjà assez gonflée par les media sans ce désintérêt affiché.
Les réseaux sociaux se sont substitués à la presse dévote pour divulguer la politique du siège vide des élus.
Certains internautes se sont inquiétés de la retenue sur indemnités qu'ils encourent pour avoir manqué trop de votes ou de réunions en commission. En 2015, leur rémunération, assortie des avantages et privilèges, s'élève à 5.300 euros net d’indemnité de base, 5.700 euros d’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), soit 11.000 euros net par mois, cinq abonnements téléphoniques, des voyages SNCF illimités en première classe, 40 allers-retours vers leur circonscription en avion, un crédit informatique, et une enveloppe de 9.500 euros pour rémunérer leurs assistants. Sans compter les députés qui, à ce tarif, embauchent leurs proches comme assistants. Citons notamment Bartolone, qui salaria… son épouse mais qui fit preuve d'une bonne foi aussi socialiste que républicaine. "Je n'ai pas embauché ma femme, j'ai épousé ma collaboratrice," expliqua le président de l'Assemblée nationale.
Depuis 2009, l'article 42 de son règlement prévoit une retenue sur l'indemnité de fonction des députés qui ne sont pas assez présents aux travaux des commissions permanentes le mercredi matin. Cette disposition est venue renforcer l'article 159 qui prévoit depuis 1994 une autre sanction, à ce jour encore jamais appliquée, pour ceux qui ne participent pas à un nombre suffisant de scrutins publics solennels.
De cette sanction, il est parfois question à l'Assemblée, mais si les questeurs à plus de 8.000 euros mensuels prétendent qu'elle est appliquée, ils se refusent à fournir des données.
D'autres farceurs ont craint pour eux une sanction dans les urnes, évoquant une loi, votée en catimini par tous les groupes, permettant à tous les députés non-réélus de continuer à percevoir leur indemnité parlementaire pendant encore 60 mois, au lieu de 6 actuellement.
Raphaël Glucksmann, fils de... (et essayiste) s'est mélangé à la masse des twittos décriés par la presse
441 députés avaient piscine (ou buvette) lors de l'un des votes les + importants de leur mandat. Et on s'étonne du discrédit des politiques?— Raphael Glucksmann (@rglucks1) 9 Février 2016
Certains députés présents se sont distingués en se démarquant de la légèreté de leurs collègues. Ainsi, le député PS de Seine-et-Marne, Eduardo Rihan Cypel, natif du Brésil, a fustigé les absents:
Vote #etatdurgence : le député Eduardo Rihan Cypel dénonce "l'indigence" de ses collègu
Cécile Duflot ne s'est pas satisfaite de dénoncer cet absentéisme sur les réseaux sociaux.
Elle a aussi dénoncé un "débat un peu triste" sur La Chaîne Parlementaire. "441 parlementaires absents au moment où on constitutionnalise l'état d'urgence - c'est une décision lourde, grave - ça ne peut pas ne pas poser question. Ensuite il y a la volonté d'abréger les débats; donc je suis assez déçue par la manière dont on conduit un débat qui est un débat essentiel pour notre pack fondamental."
Comme Fabius, Duflot est payée à dormir |
avec 448 absents........... RT @gerardsebaoun: 103 pour et 26 contre : l'état d'urgence est constitutionnalisé... hélas #DirectAN— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 8 Février 2016
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