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jeudi 17 septembre 2015

La presse et les associations participent aux évacuations de deux campements de migrants à Paris, dans le calme

Presse et associations collaborent aux expulsions

Le Monde donne une odieuse présentation des rafles de migrants

"Accueil des migrants"  par l'évacuation
 de plus de 500 du camp de la gare d'Austerlitz
 
"L’opération était imminente depuis le recensement,le 15 septembre." Pendant plusieurs mois, le pouvoir a en effet laissé s'agglutiner 500 présumés réfugiés installés sous le pont de la gare d’Austerlitz à Paris. Alignées le long de la Seine autour du pont Charles-­de-­Gaulle et jusqu’à la Cité de la mode et du design, les quelque 200 tentes ont été débarrassées avec la participation d'associations qui jusqu'il y a trois ans s'opposaient aux démantèlements de campements. La préfecture, que la presse tient en retrait, n'avance même plus des justifications d'ordre sanitaire.

En quoi consiste la prise en charge des évacués? Mystère...
Les équipes de l’Office français de la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et de la préfecture de Paris et d’Île-­de­-France prennent actuellement en charge l’intégralité du campement, mais Le Monde affirme sans précisions sur cette "prise en charge" et le le devenir des Africains expulsés. Le journal précise seulement que le camp comporte quelques sans domicile fixe (SDF). 
Un "dispositif similaire" (tout aussi flou !) est "actuellement déployé" pour les 150 réfugiés et migrants installés sur le parvis de la mairie du 18e arrondissement depuis le 4 septembre. Le Monde détourne l'attention du lecteur sur des éléments d'information secondaires pour masquer l'essentiel sur l'opération d'expulsion.


Opération préventive, avant l'arrivée du froid ?
Ou avant la Conférence de Paris sur le climat en décembre ?

Besoin de faire plus vertueux et juste.  BFMTV titre: "la justice autorise l'évacuation du camp d'Austerlitz" !... Il a juste fallu qu'elle soit saisie par la maire de Paris. Et l'opération n'a pu se réaliser dans le calme qu'avec la collaboration des associations présentes: Médecins du Monde, qui passe une fois par semaine, le Secours catholique ou France Terre d'asile.

Le Monde banalise à nouveau en expliquant que "la maire de Paris avait annoncé, mardi, que ces deux interventions se dérouleraient en fin de semaine. "A partir de jeudi, les personnes concernées seront logé[e]s dans différents centres d’hébergements d’urgence. Une moitié à Paris, l’autre en Île­-de-­France, selon Bernard Cazeneuve qui,  en la circonstance,  ne se met pas en scène et laisse communiquer le ministère de l’intérieur.

La maire  (PS) de Paris agit dans un souci d'équité...
Lors d'une visite dans un centre d'accueil de réfugiés, boulevard Kellermann (XIIIe), Anne Hidalgo a en effet affirmé vendredi, que "les places ont été constituées" pour l'hébergement des migrants d'Austerlitz. "Ce serait aberrant de dire 'ceux qui arrivent on les traite avec rapidité, et les autres on les laisse dehors.' Je veux les rassurer", avait-elle expliqué, alors que l'attention s'est concentrée ces derniers jours sur les Syriens et Irakiens arrivés du sud de l'Allemagne. Et Le Parisien avait titré: "Anne Hidalgo tend la main aux réfugiés syriens"...
Pourtant, ce journal précisait malencontreusement que ce centre fait partie des 7 nouveaux centres où la ville de Paris compte pouvoir libérer des places en urgence pour héberger 460 migrants supplémentaires.... Lien LeParisien


Le Parisien joue d'ailleurs sans retenue de la corde sensible, tous azimuts.  "La maire de Paris, "très émue", écoute le récit des nouveaux arrivants qui expliquent leurs terribles parcours. Celui d’Ali, 25 ans, parti du sud de l’Irak pour fuir la guerre et les 'mafias' locales et passé par la Turquie, la Bulgarie et la Hongrie où il a été battu." Un reportage discriminatoire de certains pays européens de l'UE, dans l'air du temps

L’Office français de l’immigration et de l’intégration 

(OFII, depuis 2009, le seul opérateur de l’Etat en charge de l’immigration légale, placé depuis novembre 2010 sous la tutelle du ministère de l'intérieur, de l'outre-mer et de l'immigration) accompagnera les réfugiés (cf. ci-contre) dans leur démarche de régularisation. Ceux qui n’entreprendront aucune demande d’asile ne seront hébergés qu’un mois, les autres jusqu’au terme de la procédure. A noter que le suivi social des SDF s’effectuera dans des centres spécifiques. C'est-à-dire que le "suivi social" évoqué est inavouable ou inexistant...

Les commentaires positifs de la presse collabo tiennent lieu d'information


Mercredi en fin d’après-midi, "l’impatience [de l'évacuation!] était palpable". L’espoir - des migrants ou de la mairie socialiste? - d’en avoir terminé avec plusieurs semaines, voire plusieurs mois de précarité et d’abandon, n’avait jamais été aussi proche. Sous des rafales de vent, certains étendaient leurs linges où ils le pouvaient.

D’autres suivaient une dernière fois les leçons de français données par des bénévoles. A côté, s’improvisait un atelier coiffure. L’objectif : se sentir le mieux possible avant d’ouvrir une nouvelle page de leur vie. Jamais, avant 2012,  la presse n'avait joué cet ignoble jeu de valorisation d'une opération d'expulsion. 

Booba, lui, se frottait les mains, un sourire dissimulé sous sa capuche. Comme une impression de reprendre sa vie, en pause depuis l’assassinat de l’intégralité de sa famille à Gao, au nord du Mali. "Maintenant, j’ai besoin d’aller à l’école et de vivre sous un toit. C’est ma priorité", assure-t-il. Ce Malien de 25 ans a "débarqué", il y a deux mois, à Paris: en clair, il est en situation irrégulière. Encore choqué par les comportements "racistes" dont il a été victime dans l' Italie de Mattéo Renzi, où il a séjourné quelques semaines avant de passer le frontière de Vintimille. Autant de commentaires de presse qui éloignent de la réalité des deux expulsions en plein Paris.
A la maire, Abdul, parti de Damas, capitale de la Syrie, dit espérer que l’obtention du statut de réfugié lui permettra d’être rejoint par sa famille qu’il n’a pas osé entraîner dans son dangereux périple. "On ne sera pas un poids pour les Français", assure-t-il à Anne Hidalgo. "Vous savez, moi aussi je suis une immigrée. J’ai obtenu la nationalité française à 14 ans et aujourd’hui je suis maire de Paris", lui explique-elle avec un large sourire de speakerine.

L'essentiel de l'article du Monde est un détournement d'attention


Sélectionnés ou inventés par Le Monde, les témoignages ne parlent que d'espoir.
"Une fois que je saurais écrire et que j’aurais fait mes études, je trouverai un travail": les Français ont les aptitudes mais sont en demande depuis longtemps

Un bénévole présent au campement depuis son installation "il y a deux ans", Nabil [ou Ahmed !] espère que les réfugiés "retrouveront enfin la paix et en finiront avec cette sale histoire". D’origine tunisienne, il est l’un des interlocuteurs privilégiés de la mairie et des services sociaux.

"Depuis deux semaines, la solidarité s’organise réellement avec la mairie [sic]. On va tous ensemble vers le plus et pas vers le moins. On nous a dit que des responsables pourraient visiter les centres d’hébergement avant de s’y s’installer".

Avant l’évacuation,
environ 1.450 réfugiés avaient déjà été pris en charge à Paris depuis le démantèlement en juin dernier d’un précédent "point de regroupement" (sic), sous le métro aérien de La Chapelle dans le 18e arrondissement (ci-contre), appelé la 'jungle' de La Chapelle.

D'ailleurs, à Austerlitz, 
les services de la ville installeront des barrières empêchant l’installation d’un nouveau campement: contamination de la mairie socialiste de Paris par la Hongrie ? Pourquoi cette crainte d'une reconstitution des campements, si elle n'est inspirée par la nécessité de dissimuler aux états participants de la COP21 la réalité d'un accueil de migrants sans capacité d'hébergement? 

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