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dimanche 12 juillet 2015

Viré de France Culture, Olivier Poivre d'Arvor raconte pourquoi, selon lui

Divorce pour incompatibilité d'humeur avec Mathieu Gallet

L
es raisons du conflit entre la direction de France Culture et OPDA, limogé le 9 juillet dernier


OPDA, imbu de sa petite personne
Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, reprocherait à Olivier Poivre d'Arvor, directeur de France Culture (ci-contre), de s'"être exprimé sans son visa" sur son projet pour le groupe public.  "Mathieu Gallet m'a reproché lors d'un entretien jeudi soir de m'être exprimé sans son visa dans deux interviews sur son projet pour Radio France que je qualifiais d'uniquement construit sur une logique budgétaire et comptable", a rapporté à l'Agence de presse officielle Olivier Poivre d'Arvor, qui était en poste depuis septembre 2010: suivez mon regard !
"Nous nous sommes aussi opposés récemment sur sa demande d'éviction de producteurs qui se sont manifestés de manière critique pendant la grève de Radio France", a-t-il ajouté. "Je trouve cette décision incompréhensible et irrespectueuse de la liberté éditoriale", a-t-il jugé, précisant qu'il quittera effectivement son poste fin août.

"Plus les conditions d'exercer normalement mon métier"

Le diplomate (?) avec un simple DEA de philosophie!, journaliste et écrivain se veut plus précis. "Le sujet n'est pas tant mon départ mais les moyens qui sont mis à la disposition du service public de la culture. Le budget de France Culture est en baisse cette année et je n'avais plus les conditions d'exercer normalement mon métier. On me demandait des choix éditoriaux que je réprouvais. C'est aussi ce que j'ai dit à Mathieu Gallet", soutient le frère de Patrick Poivre d'Arvor.
Ce dernier, ex-présentateur vedette du 20h00 de TF1 et père de sept enfants, travaille désormais -comme son frère jusqu'ici- pour le service public, depuis mars 2012, sur la chaîne Parlementaire, depuis avril 2012, sur France 3 et depuis janvier 2014 sur Radio Classique...

Olivier Poivre d'Arvor accable son employeur, Radio France, qui traverse une crise, certes moins visible qu'au printemps, mais tout aussi profonde. "L'ensemble de la Maison ronde manque d'une ligne éditoriale claire autant que d'un projet, poursuit-il, se plaçant résolument au-dessus des contingences budgétaires. Même si France Culture s'est montrée turbulente et agitée pendant la grève, c'est une antenne et une radio pleine de vie, de talents et d'inventivités, soutient-il, pour ne pas dire une chaîne irresponsable et rebelle, du fait de son empreinte idéologique forte. 
Le syndicat UNSA accuse d'ailleurs"En remerciant Olivier Poivre d'Arvor, le président s'en prend à la liberté de parole et l'esprit critique qui anime cette chaîne". "C'est un véritable tremblement de terre pour les salariés (...) Il s'agit bien d'une reprise en main politique, un royaume d'intelligence que le président envisage comme une poche de résistance", ajoute l'Unsa.

"
A l'heure de partir, je remercie le service public de m'avoir donné la possibilité de la diriger pendant cinq ans, déclare le démagogue. France Culture était une maison magnifique avant moi et elle le restera après moi !" 

Aucun nom n'a encore filtré pour prendre la suite d'OPDA. Une nomination devrait intervenir dans le courant de l'été.

Le "frère de..." croit-il que tout lui est dû ?

Nouvel à-coup dans une trajectoire balisée. 
Sa candidature avait été retenue pour diriger l'Académie de France à Rome (Villa Médicis) en 2008, quand il apprit que le conseiller culturel du Président de la République, Georges-Marc Benamou s'était auto-attribué le poste. Une pétition d'intellectuels parue dans le journal socialiste Le Monde avait fait renoncer à ce poste de prestige Georges-Marc Benamou, pourtant favorable à SOS Racisme. En novembre 1985, Benhamou fonda d'ailleurs le magazine mensuel Globe, un journal de gauche  (qui dura 18 mois), intellectuel, pro-mitterrandien et antiraciste, avec l'aide de Pierre Bergé, PDG d'Yves Saint Laurent et soutien financier de Ségolène Royal en 2007, proche de François Mitterrand et de Bernard-Henri Levy.
Un concours, présidé par Hugues Gall, avait alors été organisé et, après examen d'une dizaine de candidatures, Olivier Poivre d'Arvor et Frédéric Mitterrand avaient été introduits dans une liste restreinte pour la Villa Médicis. Nicolas Sarkozy avait préféré le neveu de François Mitterrand, Frédéric Mitterrand, qui devint son ministre de la Culture et de la Communication en juin 2009.
Pressenti en 2010 pour une nomination comme ambassadeur à... Athènes, puis Bucarest (!) par le gouvernement Fillon, Poivre avait préféré la direction de France Culture à la Roumanie.

En 2011, le rancunier soutint Martine Aubry aux primaires du parti socialiste. Il devint un candidat sérieux pour le ministère de la Culture, en cas de victoire de l'amère de Lille à la présidentielle.
Son soutien à François Hollande vaudra à l'ambitieux sa réputation d'opportuniste. 
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, l'a proposé comme président du conseil d'administration du Musée de la Marine, mission qu'il exerce depuis mai 2014. 
OPDA a pu aussitôt annoncer un chantier de rénovation du Musée de la Marine prévue dès 2016 et confirmé par Jean-Yves Le Drian avec un "financement exceptionnel" de 50 millions d'euro: une priorité nationale ! La "logique budgétaire et comptable" vient de recevoir un nouveau tir au canon à poudre noire...


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