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mardi 7 avril 2015

Gaz de schiste: le gouvernement a enfoui un rapport préconisant d'opérer sans fracturation hydraulique

Les écologistes d'EELV entravent-ils le progrès?
Le gouvernement socialiste a dissimulé une avancée technologique pour exploiter le gaz de schiste

Les écologistes font de l'obstruction au progrès dans l'exploitation du gaz de schiste présentée comme polluante du fait de la technique de la fracturation hydraulique. Or, commandé par Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Economie pendant quatre mois, d'avril à aoûtun rapport de 2014 concluait à la faisabilité de son exploitation sans recourir à la fracturation hydraulique polluante.

Mais le gouvernement Valls en a dissimulé le contenu, révèle Le Figaro ce mardi.

"Le rapport sur les nouvelles technologies d'exploration et d'exploitation des gaz et huiles de schiste en France n'a été tiré qu'en
sept exemplaires et conclut à la faisabilité d'exploiter des gaz de schiste sans recourir à la fracturation hydraulique, controversée", explique le quotidien. "C'était le premier rapport officiel qui validait la technologie de stimulation au fluoropropane", explique un proche du dossier au journal. Cette technologie "présente une réelle alternative permettant de répondre aux problèmes environnementaux posés par la fracturation hydraulique", conclut le rapport. Ce document "préconise une première phase d'expérimentation, par micro-forages, en Ile-de-France et dans le Sud-Est".

Le fluropropane est présent notamment dans les extincteurs et les inhalateurs pour... asthmatiques. Utilisé à la place de l'eau et des additifs, il peut facilement être récupéré et ré-utilisé: le propane est presque 100% recyclable. Une société américaine assure pouvoir faire en sorte que l'ensemble gaz de schiste et fluoropropane ne soit pas volatile et inflammable. Certes, cette technique n'a jamais été testée à grande échelle et encore moins dans des zones à forte densité de population comme en France, mais elle mériterait d'être expérimentée. Or, des associations environnementales font obstacle a priori. "Quelle que soit la technique utilisée, il est aberrant de se lancer dans l'exploitation d'une nouvelle ressource ­fossile", lançait ainsi Greenpeace en janvier, après les révélations du Canard enchaîné.

Le rapport jeté aux oubliettes "a été commandé par Arnaud Montebourg peu après son installation comme ministre du Redressement productif mi-2012, achevé de rédiger début 2014 et consciencieusement enterré, par Matignon, au grand dam de l'ex-ministre, qui refuse aujourd'hui de le commenter, mais confirme son authenticité", souligne Le Figaro.
Outre la conclusion de faisabilité d'exploiter des gaz de schiste sans recourir à la fracturation hydraulique, "interdite en France depuis la loi Jacob (député UMP de Seine-et-Marne) qui remonte à quatre ans (2011), (le rapport) souligne, en détail, combien la France pourrait en tirer parti, en termes de croissance, d'emplois, de compétitivité industrielle, d'indépendance énergétique", fait valoir Le Figaro. Il évoque notamment des chiffres compris entre un peu plus de 3 milliards d'euros de revenus par an et un peu moins de 10 milliards en fonction des hypothèses de production, soit de 120 000 à 225 000 emplois ou encore +0,9 à +1,7 point de croissance chaque année.

Un rapport dangereux pour l'alliance entre le PS et Europe Ecologie-les Verts

Pour Le Figaro, "la gestion politique du dossier, paralysée par le veto absolu opposé par les écologistes radicaux de la majorité radicale d'EELV (Les Verts) et le ministère de l'Écologie, comme la prudence de l'Élysée et de Matignon, a tout simplement enterré» le rapport. François Hollande avait assuré en juillet 2013 qu'il n'y aurait ni exploration ni exploitation du gaz de schiste en France sous sa présidence.
Sur son compte Twitterdans la nuit de dimanche 5 au lundi 6 avril, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal a réaffirmé son opposition au gaz de schiste, brouillant le débat en mettant en cause une "pression de lobbies canadiens." 

Or,
l'exploitation du gaz de schiste ne serait "pas un sujet tabou", à en croire Thierry Mandon, secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat, interrogé sur i-télé ce lundi. Mais, selon le très volatile député de l'Essonne, un proche de Manuel Valls après l'avoir été de l'écologiste Brice Lalonde, comme de Laurent Fabius puis de Martine Aubry, "la position (du gouvernement) est simple : on ne veut pas des gaz de schiste. Le gaz de schiste, c'est la ruée vers l'or. Dans la situation dans laquelle est notre pays, on aimerait trouver un trésor. Mais on découvre aux États-Unis les dégâts écologiques de son exploitation", affirme-t-il, alors que le gouvernement socialiste français bénéficie de la baisse du prix des carburants du fait de l'exploitation du gaz de schiste américain. 
Et l'ancien directeur de campagne d'Arnaud Montebourg pour la primaire socialiste de 2011, assumant "cette amitié personnelle," de polémiquer : "Arnaud Montebourg aurait trouvé une technologie propre ? Si elle existe et qu'elle est efficace, pourquoi n'est-elle mise en place nulle part ? lance-t-il, niant les résistances archaïques des écologistes rétrogrades. (…) Ce ne sont pas des experts qui parlent, c'est l'entreprise, donc un expert qui a des intérêts," accuse le socialiste, resté très soupçonneux de l'entreprise, bien qu'ancien consultant en stratégie d'entreprise et gestion des ressources humaines pendant (1993-1995). 
Cette technique permettant d'exploiter le gaz de schiste sans la fracturation hydraulique est défendue par Arnaud Montebourg et la navigatrice Maud Fontenoy (ci-contre) et considérant que Mandon est un gaz instable après deux ans dans la même position, il n'est donc pas exclu que ce président de l’École de la deuxième chance en Essonne saisisse bientôt la sienne sur le sujet.

Total ne laisse pas échapper cette opportunité

François Kalaydjian, d'IFP énergie nouvelle, fait en effet valoir que le fluoropropane n'est "pas toxique et dangereux pour l'homme".

Le géant pétrolier tricolore est partenaire de la société ECorp. 
Total possède en effet 40% de deux permis d'exploitation de gaz de schiste avec la société texane. "On ignore si Total est en partenariat au sujet de cette technologie. ECorp sécurise probablement sa propriété industrielle", avance pour sa part l'UFIP (Union française des industries pétrolières) qui reconnait que, une fois levé le veto gouvernemental, "les recherches en la matière peuvent avancer très vite". ECorp est même déjà très avancée sur les "techniques alternatives à la fracturation hydraulique" . 
"Ça commence à être opérationnel. ECorp l'utilise pour exploiter des puits aux Etats-Unis. Cela reste de l'expérimentation, mais à grandeur réelle. Plusieurs puits ont été stimulés avec", assure le parlementaire, en contact avec la société texane.
"Total, à ma connaissance, n'a pas accès à cette technologie sur le fluoropropane", poursuit prudemment le sénateur Jean-Claude Lenoir. "Mais ils ont, selon ce que j'ai appris après des conversations informelles avec les dirigeants, une relation très étroite en matière de technologie en général", admet-il toutefois.

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