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samedi 11 avril 2015

Donneurs et familles ignoreront tout du destin des organes prélevés

Des prélèvements d'organes dans le dos des donneurs et leurs familles

Une p
résomption du don d'organes censée "renforcer" le consentement !  
Pillage organisé

Les députés font leur petite cuisine: ils ont "légèrement" réécrit l'article pourtant sensible du projet de loi Santé de Marisol Touraine sur le "renforcement" du consentement présumé au don d'organes. Ils se sont "simplement" engouffrés dans un vide: ils ont ouvert la voie à toute possibilité que bloquait le registre national des refus fait pour exprimer son opposition à un prélèvement. 

Selon l'amendement de la ministre de la santé Marisol Touraine voté par les députés, vendredi 10 avril, le registre national des refus serait le moyen " principal" et non plus exclusif, pour exprimer son refus d'un prélèvement d'organe à son décès. Les modalités par lesquelles ce refus pourrait être exprimé et révoqué sont renvoyées à un décret du Conseil d'Etat publié un jour, soit d'ici le 1er janvier 2017, peut-être.

Les proches seulement "informés", après coup

Pénalité: les députés exploitent la négligence des défunts. Le texte modifié par MST maintient que le consentement au don d'organes sera présumé chez toute personne majeure décédée. La ministre saisit au vol la principale modification glissée en commission par le socialiste Jean-Louis Touraine. 

Il suffira désormais que les proches du défunt soient seulement "informés" par le médecin qui leur mettra la pression dans leur désarroi: il leur indiquera la nature du prélèvement envisagé et sa finalité et ils ne seront donc plus consultés, comme c'est le cas jusqu'à présent.

Sauver des vies par effraction ?
19.000 personnes sont aujourd'hui en attente d'une greffe en France. Et ce nombre augmente plus vite que le nombre d'organes prélevés, en raison d'un taux de refus qui avoisine les 40 %, alors même que, selon un sondage réalisé en 2013, près de 80 % des Français seraient - théoriquement - prêts à donner leurs organes. Quelques 60% des corps seraient donc pillés légalement...  

Donneurs et greffés
Nombre de personnes en attente d'une greffeNombre de donneurs potentielsNombre de donneurs prélevésNombre de greffes (1 donneur = plusieurs greffes)200720082009201020112012201302500500075001000012500150001750020000France Adot

2013

 Nombre de donneurs prélevés: 1 627

Une méthode sournoise de l'hémicycle à la salle d'opération

"Très brutal pour les familles"
La député PS Michèle Delaunay, un médecin cancérologue, recommande de passer outre l'avis des proches: elle incrimine les effets souvent négatifs du choc émotionnel des familles qui, interrogées dans un moment difficile, optent pour le non, par respect, "quitte à le regretter par la suite." C'est ce qu'elle assure, donnant un exemple sur l'opinion de pression psychologique possible en contexte hospitalier.
Jean-Pierre Scotti, le président de la Fondation Greffe de vie - qui a créé le 'Passeport de Vie' destiné à inciter et à faciliter la démarche du don d'organe - avait insisté sur l'objectif non dissimulé, au risque de violer les consciences, de "sauver des centaines de vies" par modification des protections légales, en augmentant donc le stock de greffons disponibles.

Mais, pour nombre de médecins et infirmiers chargés de faire les prélèvements, il parait inconcevable de se passer du consentement des familles. "Personne ne prélèvera un organe si la famille n'y consent pas", riposte le socialiste Gérard Sebaoun, cardiologue né à Alger et membre du groupe dit des "frondeurs". Il s'oppose par ailleurs au subventionnement des polices municipales armées et a aussi contribué à la réduction des subventions départementales pour les polices municipales et la vidéosurveillance du Val-d'Oise.

"Votre article est très brutal pour les familles. Il faut faire l'inverse. Dire de son vivant qu'on est d'accord", a jugé l'UMP Bernard Debré, professeur des universités–praticien hospitalier et membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE).
L'UDI Arnaud Richard, diplôme de l'ESSEC, a tenté en vain de faire adopter un amendement pour que l'accord ou le refus du prélèvement d'organe soit inscrit sur la carte Vitale. La ministre Marisol Touraine a fait en sorte que la liberté du refus des Français ne soit pas consignée.

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