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lundi 21 juillet 2014

"Des prisons vides de délinquants et pleines d'opposants"

Un décryptage de l'AFP, Libération et Le Monde ?
Jean-François Chemain, auteur de ces lignes, est professeur d'histoire en ZEP.
A quarante ans, il quitte ses fonctions de consultant international et passe l'agrégation d'histoire. Il a publié Kiffe la France (éditions Via Romana) et Une autre histoire de la laïcité chez le même éditeur.  

Le spectacle des innombrables « affaires » mettant en cause l’UMP ou tel de ses dirigeants, comme la condamnation à 9 mois de prison ferme d’une candidate FN, laissent l’impression d’un véritable déchaînement judiciaire du pouvoir contre ses opposants réduits à l’état de délinquants. Ceci ne saurait, hélas, pas nous étonner : c’est la nature de la gauche de pénaliser l’opposition.

En démocratie l’opposition politique est, en principe, un droit, et même un devoir puisque le fonctionnement du régime suppose qu’il y ait une opposition. Dans une République, la loi, issue de la volonté du peuple, est censée protéger celui-ci contre les agissements délictueux portant atteinte à ses biens ou à sa sécurité.

Or la gauche, depuis l’origine, tend à inverser ces deux principes. Toute à la conception morale et quasi-religieuse qu’elle a de sa mission, elle tend à faire de l’opposition politique un délit. « Il est des opinions qui constituent des délits » : cette sentence est de gauche, elle caractérise la gauche. Le syllogisme est imparable : la gauche est bonne, elle veut et fait le bien ; celui qui s’oppose à la gauche est donc un être mauvais qui fait obstacle à l’avènement du bien ; il doit, c’est logique, en être puni.

Aujourd’hui où la gauche détient tous les pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire, et même le soi-disant « contre-pouvoir » médiatique, sans oublier toutes les régions sauf une), elle s’acharne pourtant judiciairement contre l’opposition, s’ingéniant à démontrer qu’il ne s’agit que d’un ramassis de délinquants. Des juges politisés lancent, telles des orgues de Staline, action sur action contre les dirigeants de l’UMP ou du FN, actions relayées en boucle par une presse complaisante.

Le pli a été pris dès notre belle Révolution, qui a mené à la guillotine des dizaines de milliers d’opposants, ou supposés tels, pour des motifs souvent réduits au droit commun, comme la « corruption ». Staline n’a pas fait différemment, ni Mao, ni Pol Pot. L’opposant est, pour la gauche, une « crapule ». Son élimination, y compris physique, une purification de la société. Les charniers de l’Histoire sont pleins d’opposants à la gauche que la gauche, qui écrit l’Histoire passe par pertes et profits. Comme disait Staline, « un mort est un drame, des millions de morts sont de la statistique ». Dans les camps de la gauche, les « droit commun » ont toujours été mieux traités que les « politiques ».

Car, parce qu’elle est bonne, la gauche a tendance à trouver des excuses aux délinquants, qui seraient des victimes de la société prenant une légitime revanche contre leurs oppresseurs. La gauche aime les euphémismes pour désigner les délits ou leurs auteurs : « incivilités » commises par des « jeunes »… Elle n’aime pas, et dénonce, ceux que son laxisme exaspère, allant jusqu’à épingler sur ses « murs des cons » les pères de jeunes filles sauvagement violées et assassinées. Ils font « le jeu de l’extrême droite », c’est-à-dire de l’opposition telle que la caricature la gauche, pour qui toute opposition à ses délires est disqualifiée comme « extrême ».

Des prisons vides de délinquants et pleines de ses opposants, tel est donc l’idéal de la gauche…depuis deux siècles.

Las ! Cette analyse est due à Valeurs actuelles


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