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jeudi 6 février 2014

Ayrault compte débiter la loi sur la famille en sous-projets

Ayrault "prêt à examiner sans tarder" certains aspects 

Le gouvernement a provoqué de violentes critiques jusque dans sa majorité
 
Participants à "La Manif pour Tous" 

rassemblés aux Invalides le 2 février 2014  
après avoir annoncé le report du projet de loi sur la famille à 2015 au moins.

"Serein et déterminé", Jean-Marc Ayrault annonce que le gouvernement est prêt à céder à sa gauche radicale, en examinant "sans tarder" certains aspects du projet de loi famille. "Je suis le garant de la poursuite des réformes, et cela vaut aussi pour la famille", a ajouté le Premier ministre sur France 2 réaffirmant jeudi son autorité attue en brèches de toutes parts. "Quand je regarde ce que nous avons fait depuis 20 mois, il n'y a jamais eu autant de réformes", a affirmé le comptable, indépendamment des fractures multiples dans la société.

"En même temps, je suis pour que ces réformes s'engagent dans un climat apaisé, alors que là on est dans une espèce de surenchère, d'hystérisation", a admis le locataire de Matignon, assurant que la "concertation" sur le futur texte sur la famille pourrait s'ouvrir et durer "toute l'année". 

Le premier ministre admet céder à sa gauche

Ayrault a d'abord été contraint au report de son projet controversé, à la suite du succès du rassemblement de l'opposition le 2 février à Paris et Lyon.
Le Collectif La Manif pour Tous savourait sa victoire d'avoir mobilisé 80.000 opposants à la politique socialo-écolo, 100.000 personnes, selon la presse et 250.000, selon les organisateurs: le lendemain, le gouvernement a d'ailleurs annoncé qu'il repousse au moins à 2015 le projet de loi sur la famille, censé être débattu au printemps au Parlement. 

Mais s'était sans compter avec les extrémistes de la majorité présidentielle.
Après un premier report, ce projet de loi de la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, devait être présenté en Conseil des ministres en avril pour un examen au Parlement au deuxième trimestre. Des éditorialistes prétendaient que ce nouveau recul du gouvernement était la conséquence de "désaccords" au sein du gouvernement. Puis le Collectif La Manif pour Tous a démontré que le rejet de la population est profond et le gouvernement a voulu écarter tout sujet de friction avant les échéances éléctorales du printemps, enterrant la loi famille cette année.

Un enterrement de première classe qui a immédiatement provoqué une vive réaction à gauche.

Dans les rangs de la majorité, l'argument du calendrier chargé n'a pas convaincu et cette annonce, saluée comme une "victoire" par les anti-mariage homosexuel de la "Manif pour tous", a fait grincer des dents. D'abord chez les altermondialistes d'EELV, partenaires de la majorité, où la numéro un Emmanuelle Cosse a parlé de "renoncement consternant". "Rien de tel pour galvaniser les réacs", a lancé le porte-parole Julien Bayou. "Quelle pantalonnade !" a renchéri sur Twitter le député Sergio Coronado. Un "abandon en rase campagne", pour Noël Mamère.
"La gauche est trompée", a tonné Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), appelant à des "élections punition" lors des prochains scrutins.
"C'est une victoire pour la réaction", a réagi le sénateur PS Jean-Pierre Michel, ex-magistrat rouge, ex-rapporteur du projet de loi sur le mariage homosexuel et l'un des rares de son parti à protester publiquement. "Si le gouvernement est effrayé par quelques dizaines de milliers de manifestants qui battent le pavé, il ne faut plus gouverner".

Cacophonie gouvernementale
Lundi matin, Manuel Valls a annoncé que le gouvernement "s'opposera à des amendements parlementaires" sur la gestation pour autrui (GPA) et la PMA, principale inquiétude dans les rangs de la "Manif pour Tous". Quelques minutes après, Bruno Le Roux, le patron des députés PS s'en est pris au vice-premier ministre Valls, lui enjoignant de "respecter la règle du jeu fixée par le gouvernement et le Parlement", à savoir d'attendre l'avis - pourtant purement consultatif - du Comité national consultatif d'éthique sur la question.
Dans la matinée, l'entourage du Premier ministre était conduit à couper court à ce qui ressemblait à un début d'affrontement entre le ministre de l'Intérieur et le président du groupe socialiste à l'Assemblée.
Sa gauche lui impose la vente du projet  ...en kit. Au cours de sa campagne présidentielle de 2012, François Hollande avait en effet rappelé qu'il est favorable à la PMA pour les couples de lesbiennes "à condition" qu'il y ait "un projet parental" mais qu'il est "hostile à la gestation pour autrui".

Ayrault annonce maintenant qu'il déterre le "corps du délit"
"Il y avait des dispositions très concrètes que je sais que les parlementaires vont reprendre par des propositions de loi", a consenti le chef du gouvernement. Par exemple, "il y a des hommes (des pères divorcés) qui montent dans les grues (...), ça exprime un malaise", a fait valoir le Premier ministre, citant cette problématique de "l'exercice de l'autorité parentale lorsqu'il y a divorce"
Ayrault tente de se justifier en déclarant que "les textes actuels ne règlent pas tout"... "Le gouvernement est tout à fait prêt à les examiner sans tarder", a assuré Jean-Marc Ayrault. Il y a aussi, a-t-il enchaîné, des "questions plus complexes" qui méritent plus de temps. 
Mais la "concertation" imaginaire annoncée  devra se faire sans plus de détails...




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