POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

jeudi 21 novembre 2013

Les agriculteurs en colère bloquent l'accès à Paris

Le Foll mobilise les tracteurs contre lui 

Des barrages filtrants

Mobilisation agricole du 8 novembre dernier
Les agriculteurs d'Ile-de-France ont commencé le blocus des axes routiers majeurs pour faire entendre leurs revendications d'un gouvernement dont la prétendue méthode du dialogue n'est que sémantique.

Selon la Préfecture de police, "les secteurs sud et ouest franciliens sont fortement impactés", notamment les autoroutes A6, A10, A12, A13 et A15, et les routes nationales N12, N20 et N118 - sans exclure d'autres axes du réseau ainsi que les voies ferrées sur l'ouest - dont la ligne TGV.
La mobilisation concerne les départements de l'Essonne, des Yvelines et du Val-d'Oise, les autres appelant à une autre journée de mobilisation le 29 novembre.
Dès 5h30, des tracteurs se rassemblaient ainsi au rond-point à Monfort-l'Amaury (Yvelines), à 40 km de Paris. Une vingtaine de véhicules, arborant des panneaux "Fauchés comme des blés" ou "Le Foll démission", attendaient un second convoi, avant d'emprunter la Nationale 12 en direction de la Capitale. Ils devraient toutefois laisser libre une voie de circulation.

Les barrages filtrants tendent à respecter en effet les automobilistes. Peu avant 06h00, le Centre national d'informations routières ne signalait d'ailleurs pas encore de perturbations. "On appelle plutôt à du filtrant, l'idée c'est de pas être totalement impopulaires", a expliqué mercredi le président de la FDSEA Damien Greffin.

Explosion de colère

Deux organisations, la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles d'Ile-de-France (FDSEA) et la section régionale des Jeunes agriculteurs (JA) ont appelé lundi leurs adhérents à organiser un "blocus de Paris", selon les uns, jusqu'en fin de matinée mais, selon d'autres, jusqu'à ce que le ministre les reçoive

Elles dénoncent la "surfiscalité" et l'excès de réglementations parfois contradictoires.
Le mot d'ordre s'est recentré contre la redistribution des aides européennes entre céréaliers et éleveurs (au profit de ces derniers) à la faveur de la nouvelle Politique agricole commune (PAC).
La FDSEA est particulièrement remontée contre la disposition, défendue par le gouvernement, qui consiste à surdoter les 52 premiers hectares, pour avantager les petites exploitations. 
C'est pourquoi elle réclame  la démission du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et la Confédération paysanne ne s'est donc pas associée au mouvement. 

Selon Damien Greffin, qui exploite seul 150 ha de céréales et betteraves dans l'Essonne, cette nouvelle répartition représenterait "une perte de revenus de 30 à 40% pour les céréaliers""On va massacrer l'agriculture végétale et laitière avec ce dispositif qu'on sera les seuls à appliquer en Europe. Ca va faire dévisser nos entreprises", prévient-il. 
"Le vrai chiffre est 25%," oppose le ministre dans un entretien au Figaro jeudi: soit "une diminution de 45 millions d'euros sur une enveloppe annuelle de 179 millions versée à quelque 5.000 exploitants".

Le président des JA, François Thabuis, mise  plutôt sur "la force de proposition" de son mouvement lors de l'examen de la loi d'avenir agricole, en janvier.

Mais Xavier Beulin, le patron de la FNSEA, la puissante fédération nationale, souligne que le mouvement n'est "pas isolé" : "les contraintes mises bout à bout finissent par faire exploser la colère sur le terrain", observe-t-il.

Pour sa part il a demandé et obtenu dit-il "deux rendez-vous la semaine prochaine sur l'écotaxe et la fiscalité en général", avec les ministres de l'Agriculture et des Transports d'une part, et avec le Premier ministre d'une autre, dans le cadre de la remise à plat de la fiscalité, dont le président Hollande a précisé qu'elle pourrait s'étaler sur les quatre années à venir. Mais la FNSEA entend "aller plus loin", notamment sur des questions réglementaires.

"Il y aura de la gêne" jeudi autour de Paris, "mais pas de blocus", confirmela FNSEA. Et "on n'est pas des terroristes", insiste Damien Greffin rejettant toute assimilation aux "bonnets rouges" de Bretagne.
Le ministre dont les choix provoquent cette "Foll journée" contre lui,  a prévenu les manifestants qu'il "n'a pas pour habitude de céder aux ultimatums".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):