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vendredi 8 novembre 2013

Bretagne : Le Foll, vidé comme une volaille, par une syndicaliste FO de Doux

La déléguée FO ne fait qu'une bouchée de Le Foll

"La suspension de l'écotaxe, c'est une discussion ouverte"
Le ministre de l’Agriculture s'est fait ramasser par la syndicaliste FO de Doux. 

Alors que le ministre de l’Agriculture vantait les mérites du "Pacte d’avenir"
décidé par le gouvernement, Stéphane Le Foll, en déplacement à Rennes -loin de Quimper- pour tenter de régler la crise en Bretagne, a été pris à partie par Nadine Hourmant, vendredi sur Europe 1

L’emblématique syndicaliste FO du volailler Doux ne s’en est pas laissé compter. 
"M. le ministre. Je pense que pour nous, salariés, le Pacte d’avenir ce sera trop tard. Aujourd’hui, ce qu’on attend, c’est un emploi, un salaire", a-t-elle lancé. "Vous ne pouvez pas dire que ça sera trop tard quand aujourd’hui Doux, avec la famille Calmels et M. Almunajem, assure un avenir à votre entreprise", lui a opposé le ministre, qui fait allusion à la vente du groupe à un fonds d'investissement  ...saoudien.


Le groupe saoudien Almunajem, l'un des premiers clients de Doux, serait prêt à s'associer avec la holding du français Didier Calmels pour reprendre l'activité du volailler en situtation de redressement judiciaire.
L'homme d'affaires français, actionnaire majoritaire du Groupe D&P (Développement et Partenariat) fondé en 1992, est -comme Bernard Tapie- spécialiste du redressement d'entreprises. Il devrait prendre les deux-tiers du capital du volailler.

Le dispositif prévu pour accompagner les salariés licenciés n'est pas au point. 

"Je vous interpelle sur les salariés de Gad. Quand vous parlez du contrat de sécurisation professionnelle, vous n’annoncez rien. Ce ne sont que les dispositifs légaux. N’importe quel salarié licencié en France aujourd’hui bénéficie du contrat de sécurisation professionnelle", a dénoncé Nadine Hourmant. 
"Non, pas le contrat renforcé, vous ne pouvez pas dire des choses qui ne sont pas vraies", a asséné le ministre. Et ce dernier de conclure : "les responsables syndicaux qui ont négocié le plan le savent très bien, ne dites pas ça. Il y a un effort spécifique qui a été fait. Donc vous ne pouvez pas dire ça".

Le sort de Doux, entre les mains d'un aventurier et d'un étranger

Qui est Didier Calmels ?

Ce "redoutable homme d'affaires" fut administrateur judiciaire dans les années 80, fondateur d'une écurie de Formule 1 (Larousse-Calmels) en 1987 ou encore membre d'une association qui trouve un emploi aux détenus. 
Didier Calmels se spécialise ensuite dans la gestion des créances fébriles dans les années 90. En clair, il est payé par des entreprises endettées pour tenter de renflouer et renforcer leurs comptes. À l'époque, le Nouvel Obs raconte que son cabinet d'affaires est "l'un des premiers à Paris" et que le jeune homme d'affaires est "très compétent". "Calmels est un remarquable procédurier pour faire rentrer du pognon", note également l'un de ses proches, cité par Libération en 1997. L’Expansion le décrit, enfin, comme un "redoutable homme d'affaires" ou encore un "syndic de faillites à la réputation bien trempée", dans un article en date de 2001.
Le principal fait d'arme à son palmarès reste le redressement de l'entreprise française de maroquinerie de luxe, Le Tanneur. La marque est en redressement judiciaire en 1997, lorsque D&P en reprend les actifs. Et deux en plus tard, l'entreprise rebondit et s'introduit même en bourse, bénéficiant d'une hausse spectaculaire de ses ventes et de son profit. Puis D&P sortira progressivement du capital de l'entreprise… jusqu'en 2006, où il y reviendra en force après le retrait de LVMH. En difficulté à ce moment-là, les comptes du groupe reverdissent immédiatement et comme par magie, le résultat net s'améliorant de 0,8 millions d'euros en 2007. Pour avoir, enfin, permis à la marque de survivre à la crise financière par un apport de capitaux en 2009, D&P vendra Le Tanneur 23 millions d'euros à un actionnaire qatari en 2011. Et durant tout ce temps, grâce à une délocalisation d'une grande partie de la production en Asie et au Maroc, aucun plan social monstre n'est venu défrayer la chronique.

Le repreneur saoudien Almunajem
Importateur et distributeur de produits alimentaires et premier client du groupe Doux, il négocie la reprise du producteur français de volaille avec la holding de la famille Calmels. Un accord serait même en voie de signature dè "lundi ou mardi prochain" qui prévoyait fin septembre qu'Almunajem détiendrait 25% plutôt que 33% de l'entreprise bretonne, laquelle n'en conserverait que 22,5% alors que, pour l'instant, la famille Doux contrôle 80% du capital du volailler, et BNP Paribas 20%. Doux a déjà dû supprimer un millier d'emplois. Plus récemment, le 2 novembre, le représentant du groupe en France, Amr Al Kouatli, avait déclaré "nous travaillons d'arrache-pied pour rapprocher les points de vue des différentes parties". 

Un principe: "la loyauté" à l'égard des fournisseurs
Almunajem est l'un des principaux acteurs de ce marché en pleine expansion, soutenu par le dynamisme démographique du Moyen Orient. Le Brésil qui n'est pas soumis aux contraintes administratives européennes, est un autre grand acteur mondial du commerce du poulet et un redoutable concurrent des entreprises agroalimentaires françaises... Le groupe saoudien, fondé au début des années 1950 par Sheikh Abdullah AlAli Almunajem, était au départ actif dans le secteur des fruits et légumes. 

L'Arabie saoudite aime les poulets bretons
Cette entrée au capital du volailler est d'autant moins une surprise que, dans ce secteur, les relations commerciales entre l'Arabie saoudite et la France sont fortes. L'Arabie Saoudite représente d'ailleurs l'un des premiers importateurs de viande française. Ainsi, au premier semestre 2013, près d'un tiers des 259.000 tonnes de viande exportées par la France est-il acheté par l'Arabie saoudite, selon FranceAgrimer
L'Arabie saoudite importe notamment du poulet (146.000 tonnes de poulets entiers congelés en 2012, un chiffre en hausse de 0,7%, toujours selon l'organisme de statistiques du ministère de l'Agriculture. Au total, l'ensemble des exportations de viande de volaille (dindes, canard, morceaux compris, etc.) a légèrement baissé vers cette destination l'an dernier, mais cela s'explique notamment par une augmentation de la production locale. 
Une tendance qui, à terme, pourrait être fatale aux salariés de Doux.
Le Foll affiche néanmoins une belle sérénité...

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