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mercredi 16 octobre 2013

L'expulsion de Leonarda, jeune rom du Kosovo, met le gouvernement Ayrault en péril

Les associations s'opposent à la loi, la gauche radicale s'enflamme et Peillon fustige son collègue Valls

Le ministre de l'Education, Vincent Peillon, a demandé mercredi qu'on "sanctuarise l'école" contre son "camarade" Valls.


Le professeur Peillon a tiré l'oreille du p'tit Valls , lui faisant promettre qu'il ne recommence pas. Demain la fessée déculottée?
La gauche veut-elle la tête de Valls ?

Les conditions d'expulsion de la collégienne Leonarda, une collégienne kosovare, la semaine dernière dans le Doubs, plonge la majorité dans une nouvelle crise politique. Les réactions d'indignation se succèdent contre le ministre de l'Intérieur, très populaire dans l'opinion, mais beaucoup moins au sein de son propre parti.

"Il y a la loi. Mais il y a aussi des valeurs avec lesquelles la gauche ne saurait transiger. Sous peine de perdre son âme", a écrit Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale sur Twitter
Le député socialiste du Nord Bernard Roman a quant à lui qualifié de "rafle" l' expulsion de Leonarda alors qu'elle était en sortie scolaire, revendiquant un "devoir d'insurrection" contre de tels actes. "Je soutiens sans aucun problème la politique et le positionnement de Manuel Valls dans sa tâche de ministre de l'Intérieur. Mais il y a des limites au-delà desquelles on sort du champ de ce qui est acceptable pour la gauche, et là on l'a fait", a-t-il déclaré dans les couloirs de l'Assemblée. "Aller chercher un enfant dans une activité scolaire, ce n'est pas une expulsion, c'est une rafle. Ce n'est pas acceptable" (...). "Si cela avait été la droite, nous l'aurions condamné avec force, ce n'est pas parce que c'est la gauche qu'on ne doit pas le condamner avec force. On n'a pas respecté nos valeurs", a-t-il ajouté.

Deux responsables du PS ont tweeté pour exprimer leur fort mécontentement, l'un d'entre eux se montrant particulièrement incisif à l'encontre du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, en prônant même sa démission du gouvernement. "Manuel Valls qui justifie l'expulsion de #Leonarda ! Quand est-ce qu'on prend une mesure d'éloignement du gouvernement à l'encontre de Valls ?", a lancé Frédéric Hocquard, secrétaire national du PS à la Culture, en réagissant à la reconduite à la frontière de la jeune fille de 15 ans. "Perso, je ne me vois pas rester à la direction du PS si rien n'est fait pour #Léonarda j'en tirerai les conséquences"a appuyé dans un autre tweet Stéphane Delpeyrat, le secrétaire national du PS à la Recherche, évoquant "la goutte d'eau" qui fait déborder le "vase".

Peillon : "Je souhaite que ce genre de situation ne se renouvelle pas"

Dans un registre plus modéré, le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon n'a pu s'empêcher de regretter cette expulsion  "à l'intérieur du temps scolaire". "Le ministre de l'Intérieur est dans son rôle quand il exécute des décisions de justice mais elles doivent être exécutées avec discernement. Et dans ce discernement il y a le respect de ce sanctuaire qu'est l'école", a-t-il déclaré à la sortie du conseil des ministres. "Je souhaite que ce genre de situation ne se renouvelle pas", a-t-il  prévenu.



"On ne doit pas aller chercher des enfants à l'école"

En attendant les résultats de l'enquête administrative ordonnée par le gouvernement pour déterminer les circonstances de cette expulsion,
Harlem Désir demande le retour en cours de la jeune fille. "Aujourd'hui, le gouvernement demande une enquête administrative urgente, c'est un premier pas. En attendant, Leonarda doit pouvoir revenir dans sa classe", explique le premier secrétaire du PS. Et avec elle son père accusé de violences conjugales, sa mère et ses quatre frères et soeurs, soit 7 personnes. Une pétition, signée par de nombreux responsables politique de la gauche, a d'ailleurs été mise en ligne pour exiger le retour en France de Leonarda. Sur les faits, Harlem Désir estime que "les conditions de l'interpellation de cette jeune collégienne sont choquantes, pendant une sortie scolaire, devant les autres enfants".

Le porte-parole du PS, David Assouline , qualifie également de choquantes les conditions dans lesquelles cette élève de 3e a été remise à la police : "Faire descendre d'un bus par les forces de l'ordre une élève devant l'ensemble de ses camarades de classe est insupportable et inacceptable", a-t-il estimé. 

Invité mercredi matin sur i>Télé, le député de Seine-Saint-Denis (comme Bartolone...) Bruno Le Roux s'est également élevé contre les conditions d'expulsion de la jeune Kosovare. "On ne doit pas aller chercher des enfants à l'école", a déploré le député socialiste. Cette expulsion aurait dû "être différée", selon lui. "Il faut avoir quelques principes : il y a les textes, il faut avoir quelques capacités de discernement", a précisé l'élu.


Même agacement de la part de Sandrine Mazetier sur LCI. Selon la députée et secrétaire nationale du PS en charge de l'immigration fait valoir que cette famille aurait pu, dans quelques jours, déposer une demande de régularisation. Elle accuse, quant à elle, le préfet du Doubs d'avoir manqué de discernement.




Valls demande à ce "que chacun garde son sang-froid"

Pour calmer les esprits, Manuel Valls a lancé ce mercredi une enquête administrative sur les "conditions d'éloignement" de la jeune Leonarda. "J'ai vu qu'il y a une polémique que je crois stérile, inutile", a déclaré-t-il. Il demande par ailleurs "que chacun garde son sang-froid". En marge d'un déplacement à Lorient, il recommande d'attendre le rapport de l'inspection générale de  l'administration qui doit se pencher sur le sujet. "Ne doutez pas un seul  instant que les règles de droit public sont appliquées avec intelligence, discernement, humanité (...) par mes services", a-t-il ajouté.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur a lui aussi tenté de légitimer l'action des forces de l'ordre. Interrogé sur LCI, Pierre-Henry Brandet a assuré que dans cette affaire, "le respect du droit des étrangers a été total". Selon lui, l'expulsion "a été faite en concertation avec un membre de son comité de soutien", précisant que l'opération s'était faite "dans les conditions les plus sereines possibles". "On est venu chercher cette jeune fille dans le bus, on ne l'a pas arrachée à ses camarades", explique le porte-parole. Il a reconnu toutefois que "ce sont des situations traumatisantes".
Enfin, malgré la colère qui monte dans les rangs socialiste, le président Hollande se tient bravement à distance de la mêlée. "Il y a des divergences d'appréciation sur la façon dont les choses se sont réellement passées (...). Il nous appartient d'y voir plus clair avant de commenter les faits", a rapporté la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.

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