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samedi 24 août 2013

Après la fiscalité rose, la taxe verte, goutte d'eau qui fait déborder le vase

La fiscalité verte ajoute au "ras-le-bol fiscal" et jusqu'à La Rochelle

La gauche avance masquée sur la fiscalisation du pays

L'annonce d'une "contribution climat-énergie" s'est télescopée, vendredi à La Rochelle, avec la crainte d'un "ras-le-bol fiscal" des Français. A l'ouverture de l'université d'été du PS, les faux-culs socialistes  se sont vus contraints de jouer sur le mots, clamant qu'il ne s'agit "pas d'une taxe nouvelle". Pourtant, les parlementaires de la gauche présidentielle n'ont-ils pas voté, comme un seul homme, toutes les taxes et impôts voulus par l'exécutif ? 

Absente lors de la précédente édition,
Ségolène Royal, petite présidente de région rentrée dans le rang, a donné le coup d'envoi des travaux vendredi après-midi, estimant en toute mauvaise foi que les socialistes sont "rassemblés": non seulement les présidents de région qu'elle avait invités  à dîner autour d'elle se sont décommandés, mais les élus craignent que le matraquage fiscal de Hollande leur coûte leurs mairies au printemps 2014.

A la vérité, avant même son ouverture,
l'université d'été était parasitée par l'annonce faite la veille de l'instauration d'une "contribution climat énergie" par le nouveau ministre de l'Écologie, Philippe Martin, obligeant ce dernier à préciser ses propos.

Ce n'est "pas une taxe nouvelle, supplémentaire", se défend-il.
"Ce n'est pas une fiscalité additionnelle mais une fiscalité de substitution", a-t-il assuré devant la presse. "S'il s'agissait d'une taxe nouvelle, je serais contre, comme j'étais contre la taxe carbone" de Nicolas Sarkozy dont elle est la copie conforme, a-t-il martelé. Pour cela, il promet actuellement que le gouvernement va tenter de faire que le futur dispositif n'ait "aucun impact financier sur les classes les plus basses et les classes moyennes". Un impôt discriminatoire de plus, donc, mais dont on se demande à quel prélèvement il se substitue...

P
eu avant, incapablede fournir la moindre précision, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a affirmé qu'il ne s'agit pas de "frapper les Français", mais plutôt de "modifier les comportements", l'un pourtant expliquant l'autre !

La gauche du PS ne se laisse pas enfumer

"Pour l'heure, nous sommes dans le yaourt. Nous ne savons pas ce que le gouvernement a comme intention. La question est de savoir quelle est la philosophie qu'on a de cette taxe", a lancé à la presse Marie-Noëlle Lienemann, une proche de Riton Emmanuelli et de son avatar, Benoît Hamon.

Tout au long de la journée, usant d'éléments de langage communs, les responsables socialistes ont dû s'employer à déminer le sujet, de la porteuse de la bonne parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, au ministre Stéphane Le Foll, en passant par le Premier secrétaire Harlem Désir, selon lequel cette contribution "doit se faire à fiscalité constante".

Certains n'avaient pas caché leur ras-le-bol, tels François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, pour qui une "nouvelle taxe" écologique serait "punitive" et Ségolène Royal prévenant que ce n'est "pas le moment de mettre un impôt supplémentaire", alors que la croissance semble frémir.

Certains membres du gouvernement confient leur embarras, un ministre voilé soulignant que c'est "oublier qu'il y a des gens vivant en milieu rural ou péri-urbain", allusion à la taxation des activités polluantes et donc du diesel. Pascal Canfin lui-même a exprimé le sentiment de tout son parti (EELV), et non celui du gouvernement dont il est le ministre délégué du Développement, lâchant que "2016, c’est trop tard !", un an avant les élections de 2017. Et neuf mois avant les municipales...

Marine Le Pen, présidente du Front national, y a vu une "inacceptable mesure fiscale déguisée en vert" dont pâtiront "durement les ménages et les petites entreprises".

La gauche parlementaire fait enfin l'addition des taxes qu'elle a votées

La fiscalité suscite des interrogations au sein de la majorité
, alors que se profile une hausse de la CSG, sur l'ensemble des Français jusqu'aux plus démunis, pour financer les retraites. Des voix s'élèvent même pour une humiliante re-défiscalisation des heures supplémentaires par les détracteurs de la mesure symbolique du quinquennat précédent, qui a été détricotée par le gouvernement Ayrault par décret du 23 septembre 2012, après seulement quatre mois de pouvoir. Mais Thierry Mandon, porte-parole du groupe socialiste, vient de faire amende honorable en jugeant publiquement la défiscalisation des heures supplémentaire "adaptée à certaines situations".

Le sénateur PS Gaëtan Gorce affirme sur son blog que "la bataille de La Rochelle est déjà perdue" par le PS 
Le mot d'ordre "unité" doit donc être rangé dans la boîte à outils psychologiques,  en raison de "l'avalanche de polémiques" internes à la majorité.

Les sujet de discordes obscurcissent l'université d'été, comme la rentrée sociale

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls divise la majorité présidentielle
après ses propos sur sa volonté d'une politique du regroupement familial.
"Comme souvent à La Rochelle, on est reparti sur des débats internes", s'agaçait un ministre.
Apprécié l'année dernière pour un discours de fermeté sur l'"ordre républicain", Manuel Valls a un piètre bilan: beaucoup d'apparitions et de populisme, mais peu de résultats, puisque la violence a envahi le territoire nationaln Il s'est certes fait applaudir, mais aussi siffler samedi à l'une des conférences attendues de cette rencontre avec la base à La Rochelle. 
Les invectives contre l'extrême droite n'ont pas dissipé le malaise du PS à l'aube de cette année riche en rendez-vous électoraux. 
Désir, premier secrétaire désigné autoritairement,  fait une fixation sur la droite radicale pour mieux oublier les déboires de son parti: "le devoir de la gauche" est de mener une "bataille idéologique, culturelle et politique contre l'extrême droite" contre ce "mouvement 'anti-Lumières' qui va d'une partie de l'UMP au FN."

La majorité est toujours dans les intentions et le paraître
Le "off" de La Rochelle est aussi un traditionnel moment de réunions de courants, réseaux, clubs. Les proches de Manuel Valls ont ainsi organisé un "apéritif" samedi à midi et, vendredi soir, les amis de Martine Aubry se sont passés de l'ancienne patronne du PS qui n'est apparue que samedi...
Il devenait donc urgent 'afficher l'unité de "tous ceux qui soutiennent le président de la République", Harlem Désir devait redonner bonne figure du "courant majoritaire" en animant en fin de journée une réunion  avec Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Claude Bartolone. L'eurodéputé, qui assure tant bien que mal le syndic de la Rue de Solférino depuis bientôt un an, y jouait la réussite de sa rentrée et sa tête .
"Il faut que nous retrouvions vite le Harlem Désir qui fit les beaux jours de SOS Racisme [mais c'était sous la gouvernance de F. Mitterrand: autant dire qu'ils ont du mal à faire avec F. Hollande...] 
Nous n'attendons pas de lui qu'il soit le porte-parole du gouvernement", a taclé son rival Jean-Christophe Cambadélis, candidat malheureux de la Ch'tite Martine Brochen-Aubry à la tête du PS en 2012.

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