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mercredi 19 juin 2013

Gentil, le juge qui fait sa loi

Le shérif de Bordeaux, à qui on a confié le dossier Bettencourt , est-il un malade ?

Il travaille en sous-sol du tribunal, dans les locaux sécurisés de la
Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) du tribunal de Bordeaux. 
Lorsqu'il a hérité du dossier Bettencourt en 2010, le juge Jean-Michel Gentil y a fait installer deux armoires fortes ainsi qu'une vitre opaque à l'entrée de la JIRS pour décourager les curieux. C'est entre ces murs que le juge convoque et entend les protagonistes du dossier Bettencourt dont il a la charge, avec Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, les deux autres juges de l'affaire. 
Par chance, les locaux ne sont pas ceux du QG de la Gestapo au Bouscat. La partie ancienne du palais date des années 1839-1846 et le juge Gentil mais,  étrangement, une extension du palais de justice (1998), à la même époque que le procès Papon. Pradoxalement aussi, son architecture symbolise la transparence de la justice: le juge doit donc s'y sentir particulièrement déplacé !

Gentil est le shérifde l'instruction bordelaise 
Volontiers présenté comme le digne héritier du juge Halphen, il a mené son instruction tambour battant, mais pas toujours dans le respect de la réglementation. À la JIRS, "c'est Gentil qui dirige et on a le sentiment qu'il verrouille tout", affirmait un collègue, alors que d'autres évoquent une "chape de plomb, presque une parano", une appréciation confirmée par la mise en examen de l'ex-président Nicolas Sarkozy, dont la convocation le 21 mars dernier n'a été connue du Parquet de Bordeaux qu'après son arrivée au palais de justice...par voie de presse!

Présomption d'innocence, mais mandat d'amener

L'ancien chef de l'État n'est pas le seul à avoir goûté aux "méthodes de cow-boy" du juge Gentil. 
Le photographe François-Marie Banier, accusé d'avoir profité des largesses de Liliane Bettencourt, est arrêté avec son compagnon Martin d'Orgeval en décembre 2011, à l'aube. Les deux hommes passent deux jours à la prison de la Santé dans le cadre d'une procédure de "mandat d'amener", un traitement réservé aux suspects qui ne répondent pas aux convocations et contesté par la défense qui assure que les deux hommes auraient répondu à une assignation. Ils sont ensuite transférés menottes aux poignets au palais de justice de Bordeaux. Pour rester libre, le photographe a dû payer une caution de dix millions d'euros.

Le même sort est réservé à Patrice de Maistre. L'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt est lui aussi arrêté en décembre 2011 à sa descente d'avion à l'aéroport de Roissy, de retour du Gabon. Après arrestation, il est déféré devant un juge des libertés et de la détention de Bobigny. Patrice de Maistre quitte le tribunal de Seine-Saint-Denis pour le quartier VIP de la prison de la Santé à Paris où il passe une nuit avant d'être conduit à Bordeaux. Les avocats de Patrice de Maistre, Jacqueline Laffont et Pierre Haïk, avaient dénoncé une mesure "coercitive, déstabilisante et fragilisante", et "singulièrement injustifiée".

Justice  vs esprit de vengeance

Le bâtonnier de Paris, Jean Castelain, avait lui aussi critiqué les mandats d'amener délivrés par le juge bordelais. L'Ordre des avocats (de Paris), soucieux des libertés individuelles, s'étonne qu'un magistrat instructeur croie devoir user de mesures humiliantes, inutilement coercitives et coûteuses pour les deniers de l'État, à seule fin de se faire présenter des justiciables qui auraient sans aucun doute déféré à une simple convocation adressée par courrier".

Sept avocats de la défense, qui ont engagé un
véritable bras de fer avec le juge d'instruction, espèrent bien "se venger" en obtenant mardi le dessaisissement des juges.

Lorsque le juge de l'affaire Bettencourt, s'est vu adresser un courrier accompagné de munitions, Françoise Martres, présidente du Syndicat de la Magistrature et l'USM se sont portés à son côté, bien qu'il ne soit pas officiellement encarté. Son épouse, la vice-procureur, le serait-elle, en revanche  ?

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