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lundi 15 août 2011

Presse et politique: de la séparation à la confusion des pouvoirs et à la connivence

Constat de la dérive des relations entre la politique et la presse

Nos élus sont-ils asservis
par les media ?


La séparation des pouvoirs est garante de la démocratie


Elle répartit les différentes fonctions de l'État entre des composantes différentes et indépendantes.
Inspirée de la classification de Montesquieu dans L'Esprit des Lois, l'article 16 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789 distingue le pouvoir législatif, confié au Parlement, le législateur, le pouvoir exécutif, confié à un gouvernement à la tête duquel se trouve un chef d'État élu et le pouvoir judiciaire, confié aux juges.

Des contre-pouvoirs se sont constitués, par défiance et ambition
Des associations ont servi puis manipulé le peuple, des lobbies ont défendu leurs intérêts propres puis les ont imposés et la presse a informé puis empoisonné l'opinion. Celle-ci s'est diversifiée et ramifiée avec l'expansion des moyens de communication. Les journalistes ont développé un sentiment de supériorité et leur volonté de domination, à mesure que les media ont étendu leur influence.

Cette presse ne se justifie plus par la noblesse de sa mission d'information
A la recherche de l'objectivité et de rigueur, elle a substitué le commentaire dans l'urgence, bientôt paré des vertus pseudo-scientifiques du 'décryptage' et influencé par la rumeur qui fait du buzz et soumis au pouvoir de l'argent qui aliène la pensée. Le collaboratif (par exemple, le calamiteux site internet Le Post, émanation du journal Le Monde) et l'interactif (certaines émissions de la télévision analogique traditionnelle puis numérique de la TNT) sont au goût du jour. Des téléspectateurs ordinaires, hommes et femmes "de la rue", mais sous contrôle quand ils ne sont pas syndicalistes ou militants associatifs masqués, sont employés comme "acteurs" intermittents de débats par webcam interposée ou via le forum modéré dédié à l’émission: l'information en miroir ! Ils les mettent en scène et en tirent les ficelles: de la télé-réalité adaptée à l'information spectacle.


La presse impertinente refuse

d'être contestée


Engagés et militants, les journalistes ont tenté de gagner la confiance de l'opinion et de persuader la masse de leur besoin de spécialistes pour comprendre l'actualité et d'experts pour analyser le discours politique. Ils en tirent les ficelles sur grand écran, "à l'insu de leur plein gré". Quelle que soit leur chapelle, le peuple n'a pas tardé à saturer face à tant de verbiage, de langue de bois et de politiquement correct, d'artifices et d'hypocrisie. Il a rejeté cet excès d'outrecuidance, mais les professionnels de la désinformation n'ont pas lâché leur proie. Ils ont défendu leur fonds de commerce, succursale des partis politiques et des syndicats.
Episodiquement, les organes de presse organisent des débats susceptibles d'éventuellement convaincre de leur bonne foi. Ils rassemblent autour d'une table des représentants modérés des deux parties qui s'évertuent à démontrer que la sphère politico-médiatique n'est pas pourrie, juste un peu corrompue à la marge.
Connivence, auto-censure et mariages

Ils se reproduisent entre eux
Combien de mariages ont stupéfait les lecteurs des magazines people ?
De nombreux hommes politiques vivent aujourd'hui en couple avec des journalistes: faut-il donc qu'ils soient bien proches !

Béatrice Schönberg (1953) a notamment présenté les journaux télévisés de fin de semaine sur France 2, avant d'épouser, le 21 juillet 2005, Jean-Louis Borloo, co-président du parti radical et membre de l'UMP. Fin mars 2011, le groupe France Télévisions la pousse à abandonner ses activités sur France 3.

Bernard Kouchner et Christine Ockrent ont fêté leurs 30 ans de vie commune. Quand Bernard Kouchner rencontre Christine Ockrent, il est le «french doctor» qui vient de fonder Médecins du monde et elle est la présentatrice d’Antenne 2. Kouchner n'est alors pas en politique mais sa liaison avec une journaliste fait déjà polémique. Elle devra cesser d'animer France Europe Express fin juin 2007, indépendamment de la nomination de son compagnon au poste e ministre des Affaires étrangères, selon ses propos de féministe.

Le candidat à la présidentielle 2012, François Hollande, ex-conjoint de Désirdavenir Royal, partage la vie d'une journaliste, grand reporter: Valérie Trierweiler (1965), Direct 8 (groupe Bolloré !) et Paris Match (groupe Lagardère !), a officialisé sa relation en octobre 2010.

Le couple Anne Sinclair (1948) et Dominique Strauss-Kahn défraient actuellement la chronique judiciaire, pour cause de pathologie lourde accablant DSK accusé de violences sexuelles. La richissime journaliste bi-nationale (américaine par la naissance) est connue pour avoir animé le magazine politique 7 sur 7, de 1981 à 1997 sur TF1...

Sur i-Télé (groupe Canal+ voulu par François Mitterrand), il a fallu suspendre d’antenne la journaliste Audrey Pulvar après que son compagnon, Arnaud Montebourg, a annoncé sa candidature aux primaires du PS en 2010.
Marie Drucker, fille du patron de M6, Jean Drucker, et nièce du journaliste Michel Drucker, fut de 2006 à 2008 la compagne de François Baroin, alors ministre de l'Outre-mer.

Nous ne pouvons être exhaustif. Ainsi faudrait-il également citer Alain Juppé et Isabelle Legrand-Bodin, romancière et journaliste au Matin de Paris puis à la Croix. Michèle Cotta aurait été récompensée du poste de présidente de Radio France par Pierre Mauroy, à la demande de François Mitterrand. Les auteurs de Sexus Politicus citent la journaliste Michèle Cotta, intime de Mitterrand : « Il ne concevait pas un congrès ou une réunion politique sans partir à la fin avec une fille. » L'ancien président « aimait se donner le choix jusqu'à la dernière minute (...) Il pouvait y avoir trois ou quatre femmes qui l'attendaient. Il leur disait : rentrez chez vous et attendez. »
Autre favorite, la journaliste Laure Adler: en 1989, François Mitterrand l'appelle auprès de lui comme conseillère à la culture. Il lui mettra le pied à l'étrier en la faisant nommer à la télévision sur France 2 en 1993: elle sera promue en janvier 1999au poste de directrice de France Culture par Lionel Jospin, premier ministre.

La question de l’indépendance des media est régulièrement posée


Celle de l'indépendance des élus ne l'est pas.
Tout débute avec la mise en ligne de la bande-annonce du prochain documentaire de Pierre Carles intitulé Fin de concession. On y voit Arnaud Montebourg lâcher, alors qu’on lui installe le micro : " C’est le moment de taper sur TF1 ; c’est pour cela que je vais vous donner un coup de main." Nonce Paolini, PDG de TF1, lui envoie le 9 septembre une lettre, dans laquelle il condamne des propos "inadmissibles".
Arlette Chabot dirige la rédaction de France 2 quand Vincent Peillon l'agresse à plusieurs reprise en soutien à la cabale du SNJ dont elle était la cible. Elle est démise de ses fonctions lorsque Pierre-Henri Arnstam devient directeur de l'information.

Puis c’est au tour de Jean-Luc Mélenchon d’attaquer. Dans une séquence, on le voit regarder le délégué CGT des Continental, Xavier Matthieu, être interrogé le 21 avril 2009 dans le journal de 20 heures de France 2 par David Pujadas. Ce dernier insiste pour obtenir des regrets du syndicaliste après le saccage de la sous-préfecture de Compiègne par des ouvriers en colère. La réaction de Jean-Luc Mélenchon ne tarde pas : " Salaud"… "Larbin ! Arrête, ça me dégoûte…"

De leur côté, les journalistes fourbissent les armes. Didier Porte a eu ce qu'il méritait sur France Inter. Il a été licencié la saison dernière suite a ses propos sur Nicolas Sarkozy.

La profession doit-elle aussi faire son mea culpa ?

Arnaud Ardoin en discute avec ses invités
:
+ Catherine Tasca, sénatrice socialiste des Yvelines,
+ Emmanuel Hamelin, conseiller municipal à Lyon, ex-député UMP du Rhône,
+ Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1, président du Stade Rennais
+ Laurent Mauduit, co-fondateur de Médiapart

VOIR et ENTENDRE

Avec naturel et inconscience, l'infatué Arnaud Ardoin lâche une remarque révélatrice d'un état d'esprit qui signe cette connivence entre ces pouvoirs: un élitisme partagé entre presse et politique qui justifierait leur parité, leur intimité, leur connivence mafieuse.
Or, c'est précisément ce qui interpelle le public et provoque son rejet de l'un comme de l'autre. Qu'il soit électeur ou lecteur-auditeur, il peut faire et défaire cette élite. Qu'il soit employé, ouvrier ou chirurgien, il a une conscience forte et de sa valeur et de son importance sociale. Ils constituent l'élite véritable de la nation, sa force vive, sa continuité et son avenir. Les uns ne sont qu'apparence, corporatisme et prétention, les autres assurent la réalité du quotidien, la productivité et la richesse de la nation.



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