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samedi 19 février 2011

Fil rouge chiite: Tunisie, Egypte, Lybie, Bahrein, Yémen, Iran

Les régimes sunnites dans la tourmente

La part de l'islam dans le chaudron du Proche Orient


L'onde de choc tunisienne est instrumentalisée par une minorité d'extrémistes religieux
=> Le sunnisme est le courant religieux majoritaire de l'islam, rassemblant 85 à 90% des musulmans.
=> Le chiisme regroupe environ 15 % des musulmans dans le monde, dont 90 % d'Iraniens et sont également majoritaires à Bahreïn et en Irak, et ils constituent une minorité dans une quinzaine d'autres pays.

Tunisie : 85 % des musulmans tunisiens sont
sunnites
Egypte : 90% des Égyptiens se réclament de l'islam
sunnite
Lybie : la population du pays est à 97 %
sunnite
Yémen : les musulmans yéménites sont des sunnites à 55% et des chiites à 45%
Bahrein : la religion d'État est l'Islam, à majorité chiite (environ 70%)
Iran : l’islam chiite est la religion officielle de l’Iran à laquelle 89 % de la population appartient.

La part politique et médiatique

Barack Hussein Obama se sent peu concerné

Les régimes arabes détestaient George W. Bush, mais ils le « calculaient » et se restaient attentifs. Mais, pour eux, l'actuel président américain, Barack Obama n’existe pas.
Après des dizaines d’années d’une intense activité diplomatique américaine faite de pressions, de médiation, de menaces et de concessions, les USA ont disparu du paysage proche-oriental. Depuis qu'Obama a annoncé sa volonté de retirer l’armée américaine d’Irak, le terrorisme sunnite se déchaîne encore, plus brutal et violent que jamais. La Syrie se permet de l’ignorer. L’Iran le défie. Et tous les autres: Al-Qaïda, le Hezbollah, Erdogan.

Obama parle mais n’agit pas: il subit.
Il n'a plus aucun plan, ni ordre du jour. L’Iran lui tient tête et le président américain porte la responsabilité de l'absence occidentale au Proche-Orient.
Barack Obama a fait le 17 janvier sa première déclaration publique sur la situation égyptienne, affirmant que le président Moubarak jouait un rôle « très utile sur un éventail de questions difficiles au Proche-Orient ». Les media hexagonaux ne fustigèrent pas ce commentaire d'Obama qu'ils reprochèrent à la France... Ils applaudirent même lorsqu'il ajouta ensuite: « Mais je lui ai toujours dit qu’il était absolument crucial, pour le bien à long terme de l’Égypte, de veiller à progresser sur la voie des réformes – des réformes politiques et économiques. On voit ces frustrations contenues se manifester dans les rues
Barack Obama a estimé, mardi 15 février, que la situation en Egypte présente depuis le départ du président Hosni Moubarak des signes "positifs", citant les récents bouleversements dans le pays comme un "exemple" pour la région.

Le journal Le Monde prend le parti de la rue et accuse les autorités.

Le quotidien du soir s'en tient à ce qu'il voit et se range au côté des manipulateurs. « Les autorités ont réprimé dans le sang des mouvements de protestation sporadiques dans différents pays arabes. Mais l'inflexibilité des autorités ne semble pas faire plier les manifestants, désireux d'en finir avec les pouvoirs en place. La contagion s'étend dans le monde arabe jusqu'à Djibouti. » (18 février 2011)

Evolution de la situation insurrectionnelle au Proche Orient

En Tunisie, une république présidentielle, Ben Ali, après vingt-trois ans d’une présidence souvent jugée autoritaire et policière, a cédé à la pression de la rue le 14 janvier 2011: il a fui le pays et trouvé refuge en Arabie saoudite.
En ce samedi, l'amnistie générale pour les prisonniers politiques est entrée en vigueur après la promulgation d'un décret-loi par le président de transition.
Par ailleurs, environ 500 Tunisiens ont manifesté devant l'ambassade de France à Tunis pour réclamer le départ du nouvel ambassadeur de France, Boris Boillon, dénonçant "son manque de diplomatie" et "son agressivité" lors d'une première rencontre avec la presse jeudi.
Enfin, le meurtre d'un prêtre polonais, retrouvé "égorgé" vendredi près de Tunis, a été vivement condamné à la fois par le gouvernement tunisien et par le principal mouvement islamiste, Ennahda.

En république d'Egypte
, le président Hosni Moubarak a démissionné de son poste le 11 février 2011, suite aux protestations du peuple égyptien. Selon la junte militaire, Farouk Sultan devrait occuper un rôle dans le gouvernement intérimaire. Une "marche de la victoire" a été organisée pour fêter l'éviction de Moubarak il y a une semaine.

En Libye
, le régime du dirigeant Mouammar Kadhafi - une République arabe et socialiste, sur le modèle de l'Égypte - a riposté avec force à des manifestations de rue sans précédent, en particulier dans la province rétive de Cyrénaïque. Des soldats ont pris position vendredi dans la deuxième ville du pays, Benghazi, où des milliers de personnes sont descendues dans la rue durant la nuit à la suite de tirs des forces de l'ordre contre des manifestants, qui ont fait plus de 20 morts selon une ONG. Amnesty International comptait même au moins 46 personnes tuées par balles ces dernières 72 heures.
La Libye, qui assure actuellement la présidence de la Ligue arabe, a décidé de reporter sine die le prochain sommet sur fond d'affrontements dans plusieurs pays arabes. Le 23e sommet de la Ligue était initialement prévu le 29 mars à Bagdad.
L'ONG internationale Human Rights Watch a fait état vendredi d'au moins 24 morts ces dernières 48 heures, mais les organisations d'opposition et d'exilés avancent des bilans beaucoup plus lourds, pour le moment invérifiables.

En république du Yémen
, des milliers de manifestants rivaux se sont rassemblés vendredi dans divers quartiers de la ville de Taïz, dans le sud du pays. Selon la chaîne de télévision panarabe Al Djazira, trois protestataires ont été tués et des dizaines d'autres blessés au cours d'une fusillade à Aden, dans le sud du pays.
Des dizaines de milliers d'opposants se sont aussi rassemblés dans la ville de Taïz, à 200 km au sud de la capitale, Sanaa. Un homme y a été tué et sept autres personnes ont été blessées par une grenade lancée d'une voiture contre un rassemblement de l'opposition, ont rapporté des témoins.
Le président yéménite, Ali Abdallah Saleh (68 ans), au pouvoir depuis 32 ans, doit faire face à des activistes d'Al Qaïda, désamorcer une révolte séparatiste dans le Sud et préserver une trêve précaire avec les rebelles chiites du Nord.
Aujourd'hui samedi, Sanaa a encore été le théâtre de violents affrontements entre étudiants et partisans du régime faisant cinq blessés dont un grave. Un étudiant aurait été tué d'une balle au cou. Une information démentie par le ministère yéménite de l'Intérieur, qui affirme qu'"il n'y a pas eu de mort".

Dans la monarchie de Bahreïn
, les forces de sécurité ont tiré vendredi sur des manifestants à Manama près de la place de la Perle et en ont blessé plus de vingt, selon un ex-député, Sayed Hadi, membre du bloc d'opposition chiite Wefak qui a démissionné du Parlement jeudi.
Bahreïn est un proche allié de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis. Manama est le port d'attache de la Ve flotte de l'US Navy qui marque la présence américaine au Moyen-Orient et en Asie centrale, Irak et Afghanistan compris.

L'Union générale des syndicats de Bahreïn a appelé à une grève générale illimitée à partir de demain dimanche pour exiger la liberté de manifester pacifiquement sans intervention des forces de l'ordre.
Dans la matinée du samedi 19 février, l'armée s'est retirée de Manama, comme le réclamait l'opposition bahreïnie. Dans l'après-midi des centaines de manifestants se sont rassemblés sur la place de la Perle à Manama. Cette fois, la police n'est pas intervenue contre les manifestants, mais des grenades lacrymogènes ont été lancées sur l'un des axes conduisant à la place.

En république islamique d'Iran, pour des raisons limpides, Obama apporte aussi son soutien verbal à la contestation, mais, en intello, se sent quitte.
Les Etats-Unis laissent faire et comptent assister à une nouvelle révolution en Iran, alors que le pouvoir islamique se déclare à l'abri de l'onde de choc. "Les soulèvements populaires qui se produisent dans certains pays arabes n'auront pas de répercussions sur la situation politique en Iran", a estimé Radjab Safarov, directeur du Centre d'étude de l'Iran contemporain.

L'Irak contient la contestation, mais deux personnes ont été tuées et 40 autres blessées jeudi dans des affrontements entre la police et les manifestants dans la ville irakienne de Sulaymaniyah (est), rapportent les médias occidentaux.

A Djibouti, une république arabe et musulmane, indépendante de la France depuis 1977 et voisine du Yémen, trois des principaux dirigeants de l'opposition djiboutienne ont été arrêtés et placés en garde à vue, au lendemain d'un grand rassemblement de l'opposition ayant dégénéré en violences.
Vendredi soir, au cours de ces violences à l'issue d'un grand rassemblement de l'opposition dans la capitale djiboutienne, un policier et un manifestant ont été tués, selon un bilan officiel du ministère de l'Intérieur.

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