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lundi 24 janvier 2011

Inéligibilité: la justice sera-t-elle la même pour Jean-Paul Huchon ?

Pression partisane de la presse sur le Conseil d'Etat
Le président du Conseil régional d'Ile-de-France, J.-P. Huchon (PS),
au côté de Jeudi Noir devant un immeuble squatté, le 10 janvier 2011 à Paris

L'A*P dicte la ligne de défense socialiste

L'agence de presse française fait peu cas de la démocratie et de l'égalité des moyens entre les candidats, lorsque les pratiques du président sortant du Conseil régional d'Ile-de-France sont en cause.
Ainsi, à propos de la Régionale 2010 en Ile-de-France, l'agence appuie sur le plateau de la balance de la Justice en s'inquiétant de « l'avenir politique du président socialiste », Jean-Paul Huchon, dont les comptes de campagne posent problème aux républicains.

L'agence de presse prend largement fait et cause pour le PS
« Selon la défense de l'élu, la campagne de promotion qui lui est reprochée, lancée six mois avant les dernières élections régionales, ne doit pas entraîner automatiquement son inéligibilité. »
Lien PaSiDupes

C'est pour elle un « Coup de tonnerre le 3 décembre: il est recommandé au Conseil d'Etat de prononcer l'inéligibilité pour un an de Jean-Paul Huchon, ce qui entraînerait l'annulation de son élection à la tête de la région. » Où est le problème, si c'est juste ? Est-ce à l'A*P de rendre la justice ?

C'est donc un comble pour l'agence de presse d'accuser: « Des «tentatives d'instrumentalisation de la justice par le biais de pressions médiatiques ». La parole est d'ailleurs loguement donnée à l'avocat de Huchon-ronron: « Me Thiriez a 'dénoncé les tentatives d'instrumentalisation de la justice par le biais de pressions médiatiques' et condamné une 'présentation totalement biaisée venant d'élus de l'opposition régionale'. 'De tels agissements renforcent l'idée d'une manoeuvre revancharde visant à remettre en cause le résultat d'une élection régionale', a affirmé l'avocat. » Un 'temps de parole' équitable...
Lien PaSiDupes: Dominique Paillé s'était indigné des pressions socialistes sur le Conseil d'Etat

20 Minutes donne la parole au PS en dernier

« Selon Me Philippe Blanchetier, avocat du plaignant Paul Midy, ' si le Conseil d'Etat décidait de renvoyer la QPC [question prioritaire de constitutionnalité]devant le Conseil Constitutionnel, j'imagine assez mal que (soient) déclarés contraire à la Constitution les trois articles visés' dans la requête. ' Ce serait l'effondrement de tout le système d'encadrement des campagnes électorales alors qu'on est en pleines cantonales et qu'on est à la veille d'une élection présidentielle', a déclaré à Me Blanchetier. »

Faut-il aménager la loi pour le PS ?
Le cas Huchon serait particulier. « L'entourage de Jean-Paul Huchon estime au contraire que cela obligerait le gouvernement à changer la loi, et cite les propos d'un groupe de travail pluraliste de cinq sénateurs - Anne-Marie Escoffier (PRG), Nicole Borvo Cohen-Seat (PCF), Alain Anziani (PS), Yves Détraigne (UC) et Jean-Pierre Vial (UMP), en majorité d'opposition - qui a critiqué en décembre le manque de lisibilité de la législation sur le financement des campagnes électorales et le caractère disproportionné de la sanction d'inéligibilité. Après l'audience de lundi, le Conseil d'Etat devra prendre au moins une semaine pour rendre sa décision. »

La majorité doit se plier à la loi; le PS pourrait passer outre !

En décembre dernier, le bureau national du PS avait lancé son offensive de soutien à Huchon:
=> Le député Jean-Christophe Cambadélis a évoqué devant la presse "une vengeance politique", en soulignant : " Qui a porté plainte? C'est quand même quelqu'un de l'UMP ! ".
=> Elisabeth Guigou, députée de Seine-Saint-Denis, a lancé une mise en garde à la droite. " Cela va nous amener à la solidarité avec Jean-Paul Huchon, c'est absolument certain mais aussi à l'avenir à être extrêmement rigoureux et à systématiquement, dès lors que la droite se comporte comme cela, intenter des recours contre nos adversaires ne fût-ce qu'à titre dissuasif ", a-t-elle menacé.
=> Malek Boutih a fait valoir que le Conseil constitutionnel avait "cautionné les comptes de Balladur et les dépassements de Jacques Chirac" durant leurs campagnes présidentielles de 1995. "Et, a-t-il poursuivi, on va chercher Jean-Paul Huchon (pour) une histoire d'affiches touristiques (...) Il y a un problème quand on voit un petit quota de personnes qui passent hors de toutes les lois et d'autres, de temps en temps, sur qui une balle tombe. Et là, c'est le tour de Huchon". Boutih s'est encore grandi dans le maniement de la litote !
=> Quant au maire de Paris, Bertrand Delanoë, il a expliqué que " si une élection de président d'un exécutif est annulée, ça annule l'élection " tout entière. Il faut, selon lui, dans ce cas "que l'on puisse revoter, sinon cela signifie que c'est une personne qui est visée ". Il a tout compris...

La majorité a bien dû riposter:

=> Jean-François Copé s'est déclaré "halluciné", "choqué", par la défense de Jean-Paul Huchon par le PS.
Il s'est dit "indigné des propos des responsables socialistes qui mettent en cause l'intégrité du Conseil d'Etat en expliquant que c'est une instance politique".
"Je ne tomberai pas dans cet argument très vil qui consisterait à (...) aller regarder les passés politiques des membres du Conseil d'Etat, a ironisé J.-F. Copé. "C'est déjà suffisamment scandaleux comme ça de s'exprimer comme le font les responsables socialistes. Qu'est ce qu'on dirait si c'était nous qui avions un argument pareil", a-t-il ajouté.
"Je signale que les socialistes ne sont pas à l'économie sur ce sujet. Ils déposent systématiquement des recours pour contester les élections qu'ils perdent", a poursuivi le député de Seine-et-Marne.

=> Tandis que le socialiste était accueilli par France info, sa rivale spoliée aux régionales, Valérie Pécresse, était invitée pour sa part sur RTL. Si elle a reconnu que le plaignant est un militant UMP, elle a justifié son geste au nom "d'une question d'éthique". En vertu de ce même principe, elle a mentionné des recours contre Jacques Chirac. " Je rappelle que quand les socialistes avaient déposé des recours sur les emplois fictifs de la mairie de Paris, c'est un militant socialiste qui l'avait déposé et s'il ne l'avait pas fait, je l'aurais fait moi-même ".

"Le problème est de savoir si M. Huchon a gagné régulièrement ou s'il a triché", a souligné Jean-François Copé.

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