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samedi 28 août 2010

Les brèves de comptoir du PS: un jeu dangereux

Galvauder les insultes raciales comporte un risque grave
Denis Tillinac a tenté d'ouvrir les yeux de la gauche sur sa légèreté, dans un entretien à Valeurs Actuelles, en date du jeudi 26 août 2010.

«Au train où vont les comparaisons visant à diaboliser Sarkozy, les fantômes de Pétain et de Hitler n’y suffiront bientôt plus. On rigolerait d’amalgames aussi grotesques s’ils ne tendaient à réhabiliter, par ricochet, des régimes détestables dans les inconscients populaires. Car enfin, si le discours de Sarkozy sur la délinquance relève du nazisme, on en déduit au Café du commerce que l’appellation n’a rien d’infamant.

[Quitte à banaliser, pourquoi pas « stalinisme » ou « totalitarisme » ?]
À la limite, on l’endosserait, puisque aussi bien on approuve en substance les propos présidentiels. On aurait même tendance, au troisième apéro, à les trouver trop mesurés. Du coup, on prend les mots “nazisme”, “fascisme” ou “pétainisme” pour ce qu’ils sont devenus : des injures politiciennes de pure convenance.

[Négationnisme sournois]
Ceux qui en usent sont moralement coupables d’inoculer dans les esprits des confusions insultantes pour la mémoire des victimes du IIIe Reich ou de Vichy. Moralement coupables de priver une jeunesse déjà déboussolée d’un accès sérieux à l’Histoire du XXe siècle. Moralement coupables d’une forme sournoise de négationnisme. Aucun responsable socialiste, communiste, gauchiste ou écolo n’est assez inculte pour croire Sarkozy justiciable des comparaisons qu’il balance à l’opinion aux fins de regonfler les scores du Front national. Les recours à la croix gammée trahissent un cynisme peu reluisant, mais aussi une incapacité quasi autistique à aborder avec un minimum de probité intellectuelle des sujets cruciaux : l’impact des flux migratoires, la violence dans certaines banlieues, la crise des identités.

[Toutes les horreurs de l'Histoire, c'est pour la droite]
Ces sujets ne concernent pas seulement les Français, ni même les Européens, ils ont à voir avec la mondialisation des idées, des technologies, des imaginaires, des marchandises, des capitaux, du marché du travail. Partout ailleurs qu’en France, les effets d’une mutation aussi gigantesque et protéiforme font l’objet d’analyses circonstanciées ; on s’efforce ici et là de forger des concepts susceptibles d’appréhender des réalités inédites. Partout ailleurs, on prend en considération les phénomènes qui atomisent les corps sociaux et menacent de les embraser. Pourquoi, en France seulement, la seule évocation d’un souci commun à toute l’humanité ressuscite les fantasmes d’une démonologie médiévale ? Pour quoi tant de chroniqueurs relayent-ils servilement des trafiquants de mémoire autoproclamés maîtres de vertu? Je ne suis ni ultra, ni raciste, ni xénophobe, ni barrésien (« la terre et les morts »), encore moins maurrassien, et cependant les déclarations de Sarkozy, de Hortefeux ou de Lefebvre ne me paraissent pas moralement scandaleuses.

[Les électeurs de la droite, tous des monstres !]
Par le fait, je me sens personnellement insulté quand on les grime en émules de Goebbels. S’ils sont “nazis”, de Gaulle, ma seule référence politique, l’était bien davantage : il a exprimé sur l’immigration ou sur les “racines” de la France des vues assez prémonitoires qui lui vaudraient aujourd’hui la haine des modernes bigots, avec harcèlement judiciaire à la clé. Cela lui aurait rappelé un certain procès de Riom : le pharisianisme sait tourner ses vestes idéologiques sans en rabattre sur son intolérance.

[L'humanisme des catholiques a le tort de n'être pas laïc...]
Tout catholique a un devoir de compassion pour l’étranger, l’exilé, l’errant, le proscrit, le floué de l’histoire. Les affres du sans-papiers, du demandeur d’asile, de l’émigré qui fuit la persécution ou la misère ne me laissent pas indifférent et le pape est dans son rôle en rappelant aux fidèles les préceptes évangéliques. Il va sans dire que le monde serait plus vivable et l’avenir plus ensoleillé s’ils étaient moins bafoués. Mais l’homme d’État, lui, a le devoir impérieux de n’être jamais compassionnel. Rien de pire que l’angélisme d’un sentimental aux commandes d’un peuple quand les vents de l’Histoire se déchaînent. Mieux vaut alors l’acier trempé d’un Richelieu que l’eau de rose d’un Daladier ou d’un Carter, quoi que puissent seriner les moralistes ou les sondages. "

Aux « humanistes perdus » nous devons la ligne Maginot...

Nos pacifistes
Jean Jaurès, Romain Rolland (prix Nobel de littérature en 1915 !) ou Aristide Briand (qui signa notamment un accord pour mettre la guerre hors-la-loi) ont-ils vraiment droit à notre reconnaissance éternelle ?
Lire l'article de PaSiDupes consacré au point de vue d'Eric Zemmour sue les pacifistes ahuris

Alors que dans l'entre-deux-guerres le colonell de Gaulle défendait contre tous - et l'hostilité de Léon Blum - la nécessité d'un corps de blindés alliant le feu et le mouvement, le pacifiste Roger Martin du Gard - populiste avant l'heure - écrivit à un ami en septembre 1936: « Tout plutôt que la guerre, tout ! Même le fascisme en Espagne, même le fascisme en France, même Hitler ! ».

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