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dimanche 3 mai 2009

Hadopi : des artistes s'indignent de l'attitude du Parti socialiste

Une lettre ouverte pour ouvrir la première secrétaire du PS

Grosse colère pour plus de 150 personnalités du monde du cinéma et de la musique, des réalisateurs, scénaristes, compositeurs, auteurs, interprètes, techniciens, producteurs, éditeurs, distributeurs, agents artistiques notamment, très mécontents des positions défendues à l'Assemblée Nationale par les députés du Parti Socialiste concernant la Loi Création et Internet.
Exemples de délire:

Des auteurs, associés à cent cinquante autres signataires du monde de la création artistique, tentent de recadrer le Parti socialiste dans le débat parlementaire qu'il mène contrela loi création et Internet.

Ils ne sont pas vraiment de droite, Jean-Jacques ANNAUD, Guy BEDOS, Sarah BIASINI, Alain CORNEAU, Gérard JUGNOT, Philippe LIORET, Jean-Paul RAPPENEAU, Jean ROCHEFORT, Danièle THOMPSON et Nadine TRINTIGNANT, mais s'adresse à Martine Aubry, pour lui ouvrir les yeux sur les réalités du monde et de la création.

Madame la Première Secrétaire,

Nous, réalisateurs, scénaristes, compositeurs, auteurs, artistes interprètes, techniciens, producteurs de cinéma ou de musique, éditeurs de musique, distributeurs de films, éditeurs, éditeurs vidéo, exploitants de salles de cinéma, agents artistiques, managers d'artistes et les organisations qui les représentent… sommes atterrés par les positions défendues par le Parti socialiste et voulons exprimer publiquement notre colère.

Nous avons le sentiment d'être les otages d'une bataille politique menée par les députés socialistes contre le projet de loi création et Internet, à laquelle sert d'instrument une «licence globale» rejetée il y a quatre ans et rebaptisée «contribution créative».

La «licence globale» ou «contribution créative» consiste à instituer un forfait obligatoire, qui devrait être versé par tous les abonnés à Internet, contre un droit d'utilisation sans limites et sans cadre de toutes les œuvres cinématographiques, musicales et bien d'autres encore. Une telle mesure irait à l'encontre de toute régulation de nos secteurs culturels, en particulier celui du cinéma, qui figurent parmi les plus dynamiques au monde mais sont également fragiles.

Cette régulation passe notamment par la chronologie des médias pour le cinéma, ainsi que par le respect des droits d'auteur, inventés par la France de Beaumarchais et qui ont, depuis, accompagné avec succès toutes les mutations techniques, industrielles et économiques.

Faut-il rappeler au Parti socialiste, dont les options culturelles ont si fréquemment été partagées et soutenues par beaucoup d'entre nous, que le développement de l'ère numérique ne peut se faire sans respect des droits de propriété littéraire et artistique ?

Aujourd'hui, le Parti socialiste à l'Assemblée n'a de cesse de prétendre que la propriété littéraire et artistique est accaparée par des groupes multinationaux et des privilégiés, mettant ainsi en cause la légitimité même du droit d'auteur.

Cette attitude ignore délibérément que l'économie de nos secteurs culturels s'appuie sur le fait que les œuvres plus exigeantes, moins grand public, bénéficient pour leur financement du succès que connaissent d'autres œuvres.

Chacun a pu constater que nous nous sommes prononcés de façon ultramajoritaire en faveur du projet de loi création et Internet.

Le «coup de théâtre» du 9 avril, qui pourrait engendrer de graves conséquences dans les relations entre le monde de la culture et le Parti socialiste, est très regrettable car cet acte a été accompli au mépris de la défense de la création, des droits d'auteur, de notre diversité culturelle.

Nous avons le sentiment que le Parti socialiste, celui-là même qui était porteur de la loi Lang du 3 juillet 1985 sur les droits d'auteur et les droits voisins, a décidé de tourner le dos au monde de la création et des industries culturelles.

Pour toutes les raisons ainsi exposées, les signataires de cette lettre ouverte souhaiteraient vous rencontrer, Madame la Première Secrétaire, en lien avec la reprise des débats.


Outre les noms cités ci-dessus, on trouve parmi les autres signataires de cette lettre ouverte : Gabriel Aghion (le réalisateur de Pédale douce), le producteur Eric Altmayer (Brice de Nice, et des deux OSS 117), Bruno Putzulu, Danièle Delorme, François Kraus (le producteur du Bal des actrices), Jean Labadie (le distributeur de Gomorra), le producteur Jean-François Lepetit (Trois hommes et un couffin), Edouard Molinaro (le réalisateur de L'Emmerdeur, La Cage aux folles), le compositeur de musique Jean-Claude Petit, Jean-Paul Salomé, Coline Serreau, Pascal Thomas et Nadine Trintignant, avec beaucoup d'autres.

La presse de gauche, qui s'était embarquée à l'aveugle dans une opposition à la loi Hadopi, comme à tous les projets, sans aucun discernement, avait tenté de faire croire que l'ensemble du monde artistique est hostile au projet gouvernemental. Désorientée, elle a changé de sujet...

Enfin, à noter que compte-tenu que les députés UMP sont largement majoritaires à l'Assemblée Nationale, il ne fait donc aucun doute pour que cette loi Création et Internet, défendue par Christine Albanel, la ministre de la Culture, soit votée rapidement par le Parlement.

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