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jeudi 6 novembre 2008

Rupture de caténaire à la SNCF: un jeu qui aurait mal tourné !

LePost ne doute de rien…
Le site des rebelles du journal Le Monde ne s’embarrasse pas du conditionnel.

Le 5/11/2008, à la veille d’une grève qui souligne le contexte de sérénité syndicale à la SNCF, la rédaction de LePost affirme qu’il ne s’agissait que de tirs anodins, mais en mettant en cause la gendarmerie qui lui aurait fait ses confidences. L’ennui, c’est que l’interlocuteur est anonyme et qu’il n’est pas aussi affirmatif que le site. Pourquoi celui-ci saute-t-il aussi allégrement aux conclusions ? Qui dissimule-t-il ?
Que nous assure-t-il, comme s’il savait mieux que la gendarmerie ?
« Sur Le Post, la gendarmerie confirme que ce ne sont pas des tirs de chasseurs qui ont
bloqué une bonne partie du TGV (lien) Atlantique samedi. »
Il admet facilement que « La pagaille générale qu'ont vécu plusieurs centaines de passagers du TGV Atlantique samedi était bien due à des tirs. »
Mais alors, qui ?
"Des personnes qui s'amusaient à tirer avec une arme à feu près de Marcoussis, dans l'Essonne, samedi, ont touché un fil caténaire, ce qui a provoqué la panne à la SNCF", explique au Post la brigade de recherches de la gendarmerie de Palaiseau ce mercredi. » De bons tireurs… Et un drôle de jeu !
« Qui sont ces personnes? »
"On ne sait pas. Nous n'avons pas encore suffisamment d'éléments probants sur les auteurs des tirs" répond la gendarmerie au Post. On ne sait pas mais LePost peut néanmoins conclure…
« C'était donc un jeu? » Le ‘donc’ souligne la hâte du journaliste prompt à la déduction…« Oui. Le lampadaire qui était visé par ceux qui s'amusaient à tirer a été touché 2 fois par des munitions de calibre 30.30. "Une chose est sûre: ce n'est pas le TGV qui était visé", ironise la gendarmerie de Palaiseau sur Le Post. Nous sommes heureux d’apprendre du Post que la gendarmerie partage son sens particulier de l’humour…

Concernant l’arme, le journaliste d’investigation ( !) se tourne vers Le Parisien : clairement, LePost mène son enquête par téléphone et auprès de ses confrères… Se rendre à 30 km de Paris pour çà ? Et que lit-il pour nous dans la presse?
« C'est une arme de 5ème catégorie, en vente libre avant 1995,
généralement utilisée pour du tir de loisir plutôt que pour la chasse.(lien) » Mais aussi pour du tir de précision sur fil de caténaire.
La question « Où en est l'enquête? » ne trahit aucune anxiété sur la progression des investigations…
" Les recherches se poursuivent, notamment auprès du voisinage. Les résultats de diverses analyses (balistiques, éventuelles traces d'ADN ou d'empreintes digitales) sont attendus."

"Et la SNCF dans tout ça?"
Comprendre: Mais que fait-elle donc? Et cette suggestion émane par ailleurs d'adeptes du "responsable, mais pas coupable"...
"Elle a porté plainte et estime le préjudice à entre 400.000 et 1 millions d'euros, soit une partie de la somme correspondant au remboursement des billets aux voyageurs. "

Au total, on n’apprend rien qui permette de conclure avec certitude que les coupables ne sont ni des rugbymen stagiaires échappés à la 3e mi-temps du centre national de Marcoussis, ni des syndicalistes excités et vengeurs qui, par mégarde, se seraient crus à la foire du Trône ? On ne discerne donc aucune volonté manifeste de détournement d’attention des vrais coupables sur de banals joueurs immatures, illuminés et inconscients. Il n’effleure pas un instant l’esprit du journaliste de LePost que les tireurs pourraient être des militants en colère. En tous cas, la Rédaction de LePost court aux conclusions sans arrière-pensée partisane. Ca, c’est du journalisme, non ?
LePost aura simplement suggéré que les pistes naturelles mèneraient tout bonnement à des ‘jeunes’ enfants, mineurs de 16 ans, comme par hasard, et non pas des travailleurs aux mains épaisses... Le prochain article nous expliquera sans doute que les ‘jeunes’ défavorisés n’avaient pas d’autre choix pour tromper leur ennui, puisque le gouvernement ne fait rien pour les occuper dans leur banlieue pourrie.
Quant à leurs parents, ils ne supportent justement pas que leurs privilèges soient réduits et que le réseau ferré s’adapte à la concurrence. En bref, ces hommes en colère ont tout au plus accéléré la rénovation de l’outil de travail.

Ainsi, la rédaction de LePost se serait-elle laissée abuser par une agence de presse qui écrit :
«Une ou plusieurs personnes se seraient amusées à tirer sur un lampadaire de la SNCF samedi dernier près de Marcoussis, provoquant d'importantes perturbations sur le trafic des TGV Atlantique, a-t-on appris mercredi auprès de la gendarmerie. » En somme, tirez sur un ‘lampadaire’ et c’est tout le réseau SNCF qui s’arrête…
Mieux, «L'un d'entre eux a ricoché et entraîné la rupture d'un(e) caténaire. » On nous dit donc tout, on ne nous cache donc rien. Conclusion ? Les coupables jouaient donc au billard !

Une initiative conviviale de la SNCF
La SNCF ne recule devant rien pour satisfaire ses usagers. Sur le modèle des aires de repos d’autoroutes, elle teste actuellement des étapes sportives, comme samedi 1er novembre sur celle de Marcoussis. Une rupture de caténaire a été opportunément provoquée sur le réseau TGV Atlantique pour permettre à plusieurs milliers de passagers d’une cinquantaine de TGV fortement retardés ou annulés de prendre le frais de concert. L’histoire de LePost ne nous précise pas si les voyageurs se sont joints à la partie de billard trois bandes.
Score de la partie
Le trafic n'a totalement repris que le dimanche matin aux environs de 6h. Cette animation réalisée avec le concours du ministère de la Jeunesse et des Sports a coûté 400.000 euros à la SNCF, rien qu’en billets.

Circulez (si vous pouvez), il n’y a rien à voir !
Exemple de traitement hâtif et déontologique de l’information ?

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