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lundi 28 avril 2008

Prime pour l’emploi et RSA : l’opposition suscite la méfiance

Martin Hirsch fait de la com et consulte toujours
Le chef de l'Etat a annoncé au cours de son entretien télévisé dejeudi la généralisation du Revenu de Solidarité Active (RSA) "l'année prochaine" en le finançant par un redéploiement partiel de la Prime pour l'emploi (PPE), pour un coût de "1 ou 1,5 milliards d'euros".

L'opposition veut absolument y voir le redéploiement de la PPE comme une sorte de redistribution entre les plus pauvres.
Parmi les démagogues, au PS, Stéphane Le Foll estime a priori que "ce sont bien les salariés modestes et au SMIC qui paieront sur leur pouvoir d'achat", le Parti socialiste préconisant une augmentation de 50% de la PPE (prime pour l'emploi’, créée en 2001 par Lionel Jospin.
Pour les autres critiques systématiques, François Bayrou (
MoDem) a qualifié ce redéploiement d'"injuste" et "insoutenable", sans le prouver. Le " RSA est évidemment parfaitement fondé, mais la solidarité ne peut pas être mise à la charge des plus pauvres, sans qu'il soit fait appel en quoi que ce soit aux plus riches". Copie conforme du discours socialiste.
Même son de cloche du côté des syndicats. François Chérèque (CFDT), s'est dit inquiet de la mesure qui renvoie "une image détestable" aux populations les plus modestes qui "touchent parfois 100 euros par mois de prime pour l'emploi, ce qui leur fait un 13e mois". 100 euros tous les défavorisés?
De son côté, croyez-vous que la CGT ne déplore que la généralisation du RSA soit financée par l'"amputation de la Prime pour l'emploi aujourd'hui versée à plusieurs milliers de salariés modestes". "Je ne pense pas que ce soit l'égalité", a ainsi dénoncé Jean-Christophe Le Duigou, un de ses dirigeants.
Le redéploiement partiel de la Prime pour l'Emploi pour financer le RSA suscite donc les inquiétudes a priori d'une partie de la classe politique et des syndicats qui, bien dans leurs rôles, craignent que les salariés modestes soient ainsi pénalisés pour aider les plus pauvres : ils seraient instrumentalisés jusque sur les réformes destinées à leur venir en aide.

Le Haut Commissaire aux solidarités active , Martin Hirsch, bien qu’initiateur du projet, est soit déclaré suspect, soit condamné, sans présomption d’innocence. Il avait largement chiffré le coût du RSA entre 2 et 3 milliards d'euros. Mais dans son entourage, on précisait vendredi que "le recentrage de la PPE vient en plus des 1 à 1,5 milliard d'euros annoncés par Nicolas Sarkozy" sans qu'il y ait de chiffre clairement arrêté là-dessus, puisque le projet n’est pas abouti et que les entretiens se poursuivent..
Martin Hirsch peut bien expliquer sur France-Info que "1,5 milliard, cela permet de faire la réforme dans de bonnes conditions pour l'année prochaine", les opposants ne veulent rien savoir : sur la base du préjugé de l’insuffisance du financement et de la menace qui pèserait sur les plus défavorisés que le gouvernement cherche pourtant à soutenir , ils dénoncent avant d’étudier le sujet. Il ne suffit donc pas que Martin Hirsch donne des garantis sur RTL. "Avec le RSA, dans les conditions telles que celles annoncées par le président de la République (...) il y aura moins de travailleurs pauvres dans ce pays", a pourtant annoncé l’ancien dirigeant d’Emmaüs, exposé comme tout le monde à la ‘défiance citoyenne’.
Confiant, Martin Hirsch fait pourtant de la pédagogie. "Le compte va y être. Au fur et à mesure que cela monte en charge, il faudra le compléter, éventuellement en reprenant un peu des primes existantes là où elles ne servaient pas à grand chose", a-t-il expliqué.
Face à ses critiques, le Haut Commissaire estime que "cela fait des années que, rapport après rapport, on dit que la Prime pour l'emploi est diluée, qu'elle n'est pas efficace et ne va pas là où c'est nécessaire".
Il a également précisé qu'"un milliard de cette somme va vers les catégories les plus aisées de la population" alors que le coût total de cette prime pour le retour à l'emploi ou la poursuite d'une activité professionnelle est de 4 milliards en 2007 pour près de 9 millions de bénéficiaires, selon le ministère.
M. Hirsch a estimé sur RTL qu'"on n'est pas en train de déshabiller Pierre pour habiller Paul". "On est en train d'habiller Pierre et Paul. Pierre, c'est celui qui est au RMI et qui n'arrive pas à retravailler; Paul, c'est celui qui travaille aujourd'hui et qui reste travailleur pauvre".
C'est peut-être trop limpide...

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