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dimanche 27 avril 2008

Communauté urbaine de Marseille : le cadeau empoisonné

Le président PS réduit à négocier avec la majorité de droite
La communauté urbaine de Marseille a vécu un marché de
dupes la semaine dernière.
Malgré une majorité de droite, elle s’est donnée un président socialiste. Le dindon socialiste de la farce marseillaise était pieds et mains liées à son fauteuil ! La droite est quant à elle encombrée d’un président-pantin dont les ficelles sont tirées par le président socialiste du Conseil Général, le candidat battu, Jean-Noël Guérini, qui depuis des années ne sait guère qu’asphyxier la Ville de Marseille. Cette situation est tellement malsaine que les adversaires se sont résolus à un accord de gestion gauche-droite, à l'image de ce qui s'est passé à Bordeaux.
Vendredi, les élus de droite - les députés UMP de Marseille Renaud Muselier et Guy Teissier en tête - se sont prononcés pour un "contrat de gouvernance partagée" ou - selon les termes - "contrat communautaire de mandature" avec le PS Eugène Caselli, élu président de Marseille Provence Méditerranée (MPM) le 17 avril.
"Mon élection n'est plus contestée, c'est une nouveauté. Le blocage n'est plus d'actualité. Ce sont des points positifs", a soupiré l’Eugène ravi mais impuissant, élu avec deux voix d'avance alors que la droite est majoritaire, mais divisée. Trois élus ont voulu manifester leur puissance, dont le maire de Plan-de-Cuques, Jean-Pierre Bertrand, qui aurait mérité le pied où vous pensez justement.
Eric Le Dissès (DVD) et Jean-Pierre Bertrand (ex-UMP devenu SE), respectivement maires de Marignane et de Plan-de-Cuques, deux des dix-huit communes qui composent Marseille Provence Métropole (MPM), ont annoncé qu'ils entendaient créer un groupe indépendant au sein de l'assemblée communautaire. Ce groupe, baptisé « Ensemble pour l'avenir », qui rassemblerait 14 conseillers sur 157, pourrait jouer les arbitres entre la gauche et la droite, pour défendre l'intérêt de leurs communes. "Ca me paraît suffisant pour engager des discussions", a-t-il déclaré, ajoutant qu'elles démarreraient "dans les jours qui viennent".
Les deux maires de droite -dont les deux voix donnent l'avantage à la gauche- comptent donc faire part de leur volonté de créer un groupe à Eugène Caselli, le nouveau président socialiste de MPM, qui doit rencontrer prochainement l'ensemble des dix-huit maires.
Le rival d’ Eugène Caselli à la tête de MPM, Renaud Muselier, a souhaité que MPM s'inspire de Bordeaux. Il a été désigné vendredi président d'un groupe composé de 78 conseillers communautaires sur un total de 157. Ce groupe UMP est le plus important en nombre de l'assemblée de MPM, sans avoir la majorité absolue.
Caselli se satisfait que la communauté urbaine de Marseille se retrouve aujourd'hui dans la même
situation que celle de Bordeaux "où le maire de la ville-centre, Alain Juppé, n'est pas majoritaire. Ils (droite et gauche bordelaises) viennent de signer un contrat pour développer ensemble la communauté urbaine, ça me paraît une démarche tout-à-fait positive", a-t-il admis. Nécessaire à tous, et qui libère un tant soit peu le socialiste.
A Bordeaux, à la suite d'un accord de coopération, un socialiste a été réélu président de la communauté urbaine de Bordeaux, tandis qu'Alain Juppé (UMP) en était élu premier vice-président.
Caselli revendique pour sa part le soutien incertain de 80 élus très disparates, dont 65 seulement du PS et du PCF. Mais, ajoute-t-il, "je ne raisonne pas comme ça. Une communauté urbaine se gère dans le consensus, je suis partisan d'une gestion partagée". Bien obligé !
" Il y a chez nous une déception très grande, un sentiment d'usurpation", a de son côté déclaré devant la presse M. Teissier, maire UMP d’arrondissement de Marseille. Ils ont négocié un "contrat de gouvernance partagée et un contrat de projets communautaires", faute desquels, a-t-il dit, "nous n'aurions qu'à nous opposer de manière systématique".
Il a admis que les voix ayant manqué à M. Muselier relevaient d'une "jacquerie par rapport aux attentes des maires". Aussi a-t-il proposé que 25% (contre 12% lors de la précédente mandature) des investissements de MPM soient réservés aux collectivités hors Marseille.
La droite entend aussi que "soit respecté le choix des urnes" et demande à avoir la majorité des postes au sein du bureau et une répartition égalitaire des présidences de commission.

S'agissant de Marseille, Guy Tessier a jugé "impérieux de poursuivre la politique engagée". Pressenti pour présider l'opération de rénovation urbaine Euroméditerranée, il a relevé que le gros point de discorde" avec les socialistes porterait sur la question de l'incinérateur en construction actuellement à Fos-sur-mer et que les socialistes souhaitent abandonner. La décharge publique et à ciel ouvert de Marseille, la plus grande d’Europe, située à Entressen à quelque cent kilomètres au nord de la capitale régionale, risque donc de continuer encore longtemps à polluer la région malgré les pressions de l’Union Européenne
Le candidat PS battu à la mairie de Marseille, Jean-Noël Guérini, président du Conseil général, en campagne proposait un moratoire sur l'incinérateur de Fos-sur-Mer. Malgré une astreinte de 10.000 euros par jour.

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