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vendredi 1 février 2008

Stages étudiants: 30% du SMIC, ce n'est pas mieux que rien

Ingratitude et démagogie, la surenchère de syndicats étudiants
Que les étudiants qui n'en veulent pas refusent les indemnités de stage !
La décision de fixer la rémunération minimale des stages de plus de trois mois à 30% du Smic est insuffisante, déclarent des syndicats ou associations d'étudiants.

Le gouvernement réforme le statut des étudiants et assure un revenu légal aux stagiaires en entreprise, alors que la loi ne prévoyait rien et qu'ils ne disposaient encore d'aucune indemnité.
Pourtant, l'Union nationale des étudiants de France (Unef) dénonce "l'aumône du gouvernement aux étudiants" et souligne que ce dernier ne fait qu'appliquer la loi égalité des chances de 2006. Un provocation de l'UNEF, puisque la loi et le décret d'application sont également dus à Fillon et que rien n'existait auparavant en matière de rémunération de stage conventionné d'étudiant... "Le gouvernement s'est contenté de produire du réchauffé et a réalisé le décret d'application qui aurait dû sortir il y a deux ans", apprécie l'Unef, qui ne se réjouit pas que les décrets d'application sortent, alors qu'ils ne voient souvent jamais le jour. Les propos sont moralement détestables pour des zélateurs d'une 'république de respect' purement théorique qu'ils ne réussisent déjà pas à mettre en oeuvre dans leurs cercles partisans.
À partir du 1 juillet 2006 (décret d'application du 30/06/06), le stage conventionné d'une durée de plus de 3 mois consécutifs doit être assorti d'une indemnité d'un montant fixé par les conventions de branche, ou par accord professionnel étendu, ou, à défaut, par décret. Il restait à créer ces conventions et à promulguer le décret d'application qui en dépendait. C'est fait !
Prendre aussi connaissance du décret du 29 août 2006 (lien Légifrance)
C'est le décret que les syndicats étudiants réclament comme un dû, mais traitent avec mépris lorsqu'il arrive.

Outre un montant "totalement insuffisant" qui "sonne comme un affront pour les stagiaires", l'UNEF critique la limitation de la mesure aux stages de plus de trois mois. Ce n'est donc pas une avancée? Le syndicat étudiant considère de droit tous les efforts consentis par la nation et se permet des déclarations à l'emporte-pièce.
"Le décret du gouvernement ne concernera même pas l'écrasante majorité des stages étudiant", vitupère-t-elle. Même pas les stages-bidons? Il convient à ce propos de distinguer les stages obligatoires des stages facultatifs qui ne sont pas imposés dans le cursus et dont l'attribution du diplôme ne dépend pas.
La surenchère de l'indécence continue. Le collectif Génération précaire (GP), agitateurs-bloqueurs extrémistes, en dénonce le montant: "Avec 380 euros, les stagiaires sont toujours en dessous du RMI et du seuil de pauvreté". Sans volonté de polémique politicienne, et seulement soucieuse de l'intérêt des étudiants, ce collectif estime que "ces 30% du SMIC octroyés aux stagiaires, et cette absence totale d'encadrement sont en désaccord complet avec tous les discours que les Français ont pu entendre sur la valeur travail et le pouvoir d'achat".
Plus respectueuse de l'argent des autres, la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) se montre plus nuancée, mais se croit obligée de revendiquer comme ses rivaux. Elle approuve quant à elle "la mise en place d'une rémunération minimale de 30% du Smic" mais "s'étonne du recul amorcé par Xavier Bertrand concernant sa volonté de modifier la loi sur l'égalité des chances". (Lien légifrance, à nouveau:
Décret n° 2006-1093 du 29 août 2006 pris pour l’application de l’article 9 de la loi n° 2006-396 du 31 mars 2006 pour l’égalité des chances).
Dans un communiqué, elle estime que "seule une modification de la loi peut permettre une réforme ambitieuse sur les stages, que ce soit sur la question des gratifications, mais aussi et surtout sur la question de l'encadrement pédagogique".
Au moment où le pouvoir d'achat stagne du fait d'une conjoncture défavorable, pour une bonne part, et où tout le monde, gouvernement, contribuables et entrepreneurs, font des efforts de solidarité, les étudiants bénéficiaires font les délicats. Il faut savoir ainsi que si un employeur ne paye pas de charges, s'il gratifie son stagiaire au maximum de 12,5% du plafond horaire de la sécurité sociale, ce maximum de gratification est fixée pour 2008 à 398.13 €/mois. Si l'employeur a des raisons d'indemniser son stagiaire davantage, il paye alors des charges à partir des 398.13 €. Par exemple, si une entreprise gratifie son stagiaire de 500€/mois, elle paiera des cotisations sur 101.87 €/mois (500.00 € - 398.13 €). Les étudiants peuvent-ils discriminer les entreprises?
Par ailleurs, prendre 380 euros tout en affirmant devant l'opinion que "les stagiaires sont toujours en dessous du RMI et du seuil de pauvreté", est certes ingrat, mais aussi parfaitement mensonger. Dissimuler des revenus que la communauté des travailleurs leur verse grâce à l'impôt est totalement indigne. C'est ce qu'est le collectif Génération Précaire.
Le stagiaire étudiant n'est pas considéré comme un salarié, sinon il ne serait pas étudiant (!) à moins de cumuler les aides..., et n'a donc pas ses droits. Mais le stagiaire-étudiant bénéficie d'une sécurité sociale spécifique et du soutien matériel et moral des CROUS (Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) pour le logement (résidences universitaires, réhabilitées et multipliées), la restauration (restau U), les transports et la culture, etc...
Malhonnête, Génération Précaire? Le collectif fait donc abstraction de ces aides diverses et spécifiquement réservées aux étudiants, comme l'aide au logement, au transport, crèches, etc... Ce n'est pas le Pérou, mais ce n'est pas non plus Les Misérables de Hugo !
N'ont-ils pas droit au respect des étudiants -à défaut de leur reconnaissance-, les travailleurs qui cotisent à la CAF qui assure des aides au logement étudiant (ALS, APL), le conseil général qui avec l'impôt finance le programme « rénover pour louer » et leur protection par le Fonds de solidarité pour le Logement (FSL), la Région et les communautés d'agglomération pour leurs initiatives spécifiques. Il faut leur rendre justice…
Sans compter que les étudiants qui sont en révolte contre la société sont aussi souvent en rupture avec le milieu familial qui aurait pu contribuer au financement de leurs études auxquelles la société solidaire contribue, puisqu'il se décharge sur elle, bien qu'elle soit conspuée… N'y voyons sûrtout pas un calcul sordide pour se désengager du devoir parental d'assistance à enfants.
Le gouvernement peut bien réformer sans contrepartie, il sert encore de cible: il est accusé de faire l'aumône aux étudiants! Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a annoncé mercredi qu'il a signé ce décret attendu en faveur de la rémunération des étudiants stagiaires, mais n'a pas rappelé la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (dite loi LRU ou loi Pécresse, du 1er août 2007), communément appelée loi d'autonomie des universités. Elle est faite pour les étudiants et il faut que quelequ'un la finance...
Ni les volontés de réforme et de concertation du gouvernement, ni l'effort national en faveur des étudiants ne sont salués par leurs syndicats. Ingratitude d'une certaine jeunesse et loyauté des partis politiques silencieux? A tous, respect !

1 commentaire:

  1. Personnellement, je suis en seconde année de master, je m'estime déjà heureuse d'être boursière et de cette mesure d'indemnisation à hauteur de 30% du SMIC à partir de 3 mois de stage.
    J'effectue actuellement un stage de 3 mois afin de valider mon master et j'ai trouvé, lors de ma recherche de stage, qu'il était plus facile de convaincre une société de m'indemniser à 380€/mois qu'en 2005 lors de mon premier stage, où aucune mesure de ce type n'existait.

    J'ai réellement l'impression que les syndicats étudiant, et notamment l'UNEF, mettent un point d'honneur à n'être jamais satisfait. C'est particulièrement ce syndicat qui avait bloqué ma faculté l'année dernière, avec l'aide de la CGT (d'ailleurs je n'ai pas trop compris pourquoi elle était là...), l'UNEF qui organisait des votes truqués pour ou contre les blocages, l'UNEF qui me riait au nez lorsque je leur disait "c'est bien beau votre blocage, mais la loi Pécresse a été faite en accord avec vous !"

    Eh oui car ne l'oublions pas, l'UNEF avait été consultée pour cette loi... et a retourné sa veste, s'estimant "lésée" par le gouvernement. Même si je n'étais pas fondamentalement pour certains aspects de cette loi, le message non crédible et velléitaire de ces chers UNEF (de ma faculté) ne m'a pas convaincu...

    Et puis, bloquer la faculté en prétextant que les bourses doivent être augmentées et que l'Etat se désengage du financement des universités, c'est du grand n'importe quoi. Imaginez : on se targue de défendre la liberté d'expression, mais on prive les autres de leur liberté d'étudier ou non, les contraignant à la grève par des blocages forcés. On blâme l'Etat de ne pas augmenter les bourses autant que la conjoncture économique actuelle française l'exigerait, mais en bloquant les facultés, c'est des mois de perdu pour les étudiants et donc, de l'argent !

    Message un peu long et à côté de la plaque mais en tous cas pour dire que ce sont toujours les mêmes qui font des grèves à tout va pour des prétextes plus ou moins recevables, et que ce sont encore ceux-ci qui blâment la moindre petite évolution prétextant que "c'est de la poudre aux yeux" ou que ce n'est pas suffisant.

    Quels intérêts défendent-ils ? Leur but n'est donc que de tenter de décrédibiliser certains partis au lieu d'encourager le progrès social ? On est en droit de se le demander !

    Je suis étudiante boursière, je vis avec un peu en-dessous du RMI, oui mais voilà ! Je suis satisfaite ! Rien n'est acquis dans la vie ! Il faut le mériter !

    Je finirais donc juste pour reprendre une jolie phrase de ce cher Coluche : "Mais jusqu'où s'arrêteront-ils ?..."

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