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mercredi 10 octobre 2007

Fadela Amara et le PD (Politiquement Dégueulasse)

Selon Nicolas Domenach (Marianne)
Il relativise à l’aide de quelques rappels :
LIRE:
Proprement « dégueulasse »
Par Nicolas Domenach, directeur-adjoint de la rédaction de Marianne.
En politique, on peut se lancer des injures comme « libéral » ! « Social-démocrate », « communiste ». Mais il est des mots qu'on n'emploie pas, ce sont les gros mots, les mots d'enfant. Il y a en effet des codes à respecter, des convenances, sauf à vouloir provoquer le scandale, ainsi ne dit-on pas comme on ne doit pas dire ici à la télévision « bordel » mais plutôt maison de tolérance, ni « pute borgne » mais péripatéticienne souffrant de n'avoir qu'un œil, évidemment ça n'a pas le même effet. C'est comme si vous lâchiez « matière fécale » plutôt que mince ou encore flûte comme le dit Alain Duhamel plutôt que « merde », mot que nous ne saurions nous-même pas employer. La secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara, a donc provoqué, comme il fallait s'y attendre, un beau charivari en utilisant « dégueulasse » et non pas inconvenant pour qualifier « l'instrumentalisation actuelle et passée de l'immigration ». Des députés de droite se sont montrés tout particulièrement indignés par « cet écart de langage », même le mal nommé en l'occurrence Jérôme Charretier qui devrait s'appeler Châtier puisqu'il aurait aimé avec ses collègues que Fadela Amara surveilla davantage ses propos et même qu'elle s'excuse ! On notera que cette émotion des parlementaires de droite survenait le jour même où François Fillon, célèbre dé-rapeur, déclarait devant le groupe UMP qu'il ne se « laisserait pas impressionner par la police des mots ». Dans les couloirs de l'Assemblée, la police n'en patrouillait pas moins et verbalisait allègrement. Patrick Devedjian en tête, le secrétaire général de l'UMP, qui sifflait : « ce n'est pas bon de siffler les députés de la majorité ». Le même Patrick Devedjian avait traité, on s'en souvient, Anne-Marie Comparini, une de ses collègues, de… « salope » ! Et derrière lui, on trouvait la fliquette des mots, Nadine Morano, porte-parole de l'UMP, qui en appelait « au devoir de politesse » ! Oui, elle, la madame sans gêne qui a été privée de gouvernement pour comportement grossier pendant la campagne électorale présidentielle puisqu'elle s'était introduite en contrebande dans une réunion d'handicapés pour déstabiliser Ségolène Royal… On comprendra aisément qu'il s'agissait pour l'une et pour les autres de se refaire une virginité policée et de sauter sur l'ouverture à tête d'Amara pour lui régler son compte. Pour la droite de fermeture, le seul bon ministre d'ouverture est un ministre mort, c'est-à-dire silencieux ou dehors. Un avis partagé par la gauche qui s'est tout unanimement jetée elle aussi sur le propos pour l'exploiter à son profit, pour expliquer que l'ouverture était défunte, que les ministres de gauche allaient revenir à gauche puisque la droite allait montrer sa vraie nature de droite ! La vérité, c'est que la gauche se sentait tout autant visée que la droite par l'accusation de Fadela Amara. Car tous en off convenaient qu'ils avaient instrumentalisé l'immigration, la gauche sous Mitterrand, en agitant l'épouvantail du vote des étrangers pour faire monter Le Pen. Et la droite aujourd'hui en sortant des amendements, comme cet amendement ADN dont chacun sait qu'il ne passera pas au Conseil constitutionnel. Fadela Amara avait raison donc de dire que tout ça était « dégueulasse ». On peut même dire que c'est proprement dégueulasse et si elle ne retire pas son propos, si elle ose le maintenir et qu'elle est soutenue par ses collègues de gauche, on pourra constater que les ministres d'ouverture existent enfin. Parce qu'elle n'a fait qu'exprimer fortement les désaccords qu'ils murmuraient dans le désordre précédemment. Il faudra voir si François Fillon tente d'utiliser l'autorité qui lui reste pour la ramener à l'ordre de la droite, si Nicolas Sarkozy de retour de Russie la félicite au contraire. On peut imaginer que le président la soutiendra puisque selon les sondages, les Français plébisicitent l'ouverture. Il faudra voir aussi ce que feront ses petits camarades ministres ex de gauche. L'ancien socialiste Jean-Marie Bockel, en tout cas, l'a déjà lâchée. Ce qui est inconvenant ou dégueulasse, comme on voudra…
Mercredi 10 Octobre 2007 - 11:56
Nicolas Domenach dans Marianne2

Le cirque Amara Fadela envoyé par Rive-gauche

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