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mercredi 10 octobre 2007

Ecole primaire : samedis chômés en 2008

Des préoccupations douteuses
La fin du samedi travaillé annonce une réforme de l'école primaire
Le ministre de l'éducation, Xavier Darcos, a annoncé que "la pierre angulaire" de sa réforme d'ensemble (qui sera dévoilée fin octobre) sera la suppression, à la rentrée 2008, des cours du samedi à l'école primaire. Cette annonce peut surprendre car elle correspond à un allègement des horaires de trois heures, ou deux heures hebdomadaires (en moyenne sur l'année) de l'horaire des élèves, qui passera de 26 à 24 heures. M. Darcos a pourtant enclenché une série d'effets en cascade, susceptibles de bouleverser la scolarité primaire.

Des disparités existent déjà.
La semaine de quatre jours touche déjà 24,30 % des élèves, dans 26 % des écoles. Elle est appliquée dans la quasi-totalité des écoles de 13 départements, soit une petite minorité, et dans des proportions très variables ailleurs.
Le transfert des cours du samedi matin au mercredi matin concerne actuellement 6,5 % des élèves seulement au niveau national. Difficile d’affirmer que la demande est massive. M. Darcos ne "voit pas d'inconvénient" à ce que les écoles concernées continuent d'appliquer ce système.

Il s’agit donc d’harmoniser les situations sur les modèles expérimentés ici et là, sans qu’un bilan n’ait été dressé. Les familles sont d’ailleurs assez peu motivées par des modifications des rythmes scolaires, bien qu'elles le soient , tant qu'on n'entre pas dans le détail.

La mise en oeuvre de la réforme doit pourtant être précisée. Sa complexité tient au fait que la semaine réglementaire de classe des enseignants (26 heures devant les élèves et une heure de concertation) sera plus longue que celle des écoliers. "Nous tournons tout dans tous les sens", indique Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp-FSU, syndicat dominant du primaire, qui a été reçu lundi 8 octobre par M. Darcos. Le syndicat réclame "maintenant, une réelle consultation". Selon lui, "beaucoup de pistes peuvent être ouvertes".
Réactions ?
Les adultes trouvent leur compte dans la réforme. Un sondage réalisé les 26 et 27 septembre à la demande du ministère montre une approbation par 77 % des parents d'élèves. Les enseignants sont plus partagés, mais pas fâchés de libérer leur samedi matin.
La plupart des parents vont devoir garder ses scolaires à la maison, ou les faire garder. « Qui va me les garder ? J’travaille, moi ! » D’autres prétendent que le samedi va leur permettre de rencontrer leur progéniture, au lieu de la croiser. A croire qu’ils ne se voyaient pas le dimanche. Il faut dire que des parents revendiquent la possibilité de faire de l’argent en travaillant le dimanche : reste donc le samedi pour se voir et se reconnaître… Si le père travaille le samedi et la mère le dimanche, la famille s’en trouvera à coup sûr rééquilibrée ! Comme il arrivera que les aînés ne seront pas libérés de lycée le samedi, la famille sera de toute façon bloquée, amputée et privée de long weekend. Et qu’ils aient ensemble des activités ou qu’ils soient devant la télé jusque tard le soir, les enfants ne seront pas plus frais le lundi matin.
Et l'intérêt des enfants ? Les appréciations divergent. Les spécialistes des rythmes scolaires objectent que deux jours pleins sont une coupure trop longue du point de vue des apprentissages. Le ministre rétorque qu'avec les aménagements déjà pratiqués çà et là, "on ne s'y retrouve plus" et que les élèves sont "surchargés" : 936 heures de classe par an en France, contre 800 en moyenne en Europe. La mesure les fera baisser à 864 heures. Les élèves "feront" 24 heures par semaine, les enseignants en devront toujours 26 devant leur classe : deux heures/année sans élèves ! L’opinion comprendra que les congés des professeurs sont de tout temps la conséquence de ceux de leurs élèves.

Les deux heures libérées seront consacrées aux 15 % d'élèves le plus en difficulté, a assuré X. Darcos. Mais comment s'y prendre ? Les élèves en difficulté supportent déjà avec peine une journée ordinaire. Leur infliger une "rallonge" est problématique : c’est vécu comme une punition; pire, une stigmatisation, si les congénères font la grasse matinée à la maison. Et les prendre à part, en petits groupes, sur le temps scolaire normal, suppose un bouleversement des habitudes : par exemple, des échanges entre classes d'une même école, ou entre écoles voisines, en jouant sur les décalages d'emplois du temps. Pour la stabilité, c'est loupé! "Il faut discuter de tout cela", conviennent pourtant aussi bien le ministre que les syndicats de l'éducation.

En principe, la suppression du samedi n'est pas une façon camouflée d'économiser des postes. "Cela ne modifie pas le nombre de classes, ni le nombre d'enseignants", souligne la FSU, faux-cul devant comme derrière. Les syndicats s'inquiètent quand même du sort des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) et demanderont des garanties à cet égard.
Sans parler d'économie (horreur: nos enfants ne sont pas des marchandises!), il conviendrait mieux de réduire les horaires quotidiens de présence à l’école. L’efficacité de l’enseignement s’en trouverait inéluctablement renforcée et les enfants ne seraient plus tirés du lit et transportés au petit matin. Préfèrera-t-on couper le chauffage dès le vendredi après-midi pour ne le rallumer, en tout état de cause qu’à l’arriver des enfants ? Ca endurcit le caractère et ça permet des économies.

Enfin, la réduction horaire doit aboutir à un 'ajustement des programmes'. Traduction politiquement incorrecte: un allègement. S’il s’agit de réduire les activités ludiques et les séances récréatives, les gosses pourront en avoir davantage avec leurs géniteurs et leur fratrie ou les organismes municipaux para-scolaires. Perspective de création d’emplois faiblement rémunérés… Mais halte-là, s'il s'agit de sacrifier les apprentissages fondamentaux, considérant, par exemple, que l'orthographe est la science des ânes et que la calculette dispense de calcul mental, au même titre que les appareils électriques permettent, sans effort ni transpiration, de tonifier la sangle abdominale !
X. Darcos a donc commencé à ouvrir cette boîte de pandore, en annonçant qu'il... annoncera fin octobre des "objectifs de simplification". Résultat : tous les dossiers sont ouverts.
Quant aux deux heures gagnées par les professeurs des écoles ? Un avantage nouvellement acquis ?
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1 commentaire:

  1. La critique est facile, l'art est diffcile. Je ne suis pas forcémen d'accord avec les réformes mais pas non plus avec vos commentaires pas forcément respectueux des enseignants. Je fais juste remarquer les enseignants n'ont rien demandé. On enlève l'école le samedi matin, oui mais...... pour leur remettre le mercredi matin ? des "heures supplémentaires" en fin de journées? tout cela pour des gamins que les parents ne prennent pas en charge? Des gamins que l'on ne voyaient de toute façon que rarement le samedi. Du temps de perdu pour les enseignants, sans compter les problèmes que cela va poser dans leurs vies personnelles ( si école le mecredi matin : garde enfants,....). On a beau dire, les gens qui ne connaissent pas des profeseurs des écoles (qui sont concernés par leur travail) peuvent avoir le verbe haut à leurs égards mais ne peuvent se rendre compte du travail au quotidien qu'on leurs demande : travail personnalisé, assistante sociale auprès des parents, problème de violence ( parents/enfants à gérer),plus les problèmes engendrés par les changement récurrrents des programmes scolaire ( méthode globale and CO). Bon courage à eux.
    On leurs doit le plus grand respect (enfin à ceux qui ont la foi)!

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