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lundi 3 septembre 2007

Le MoDem fera-t-il imploser le PS ?

PS – MoDem : le projet de Pacs a du plomb dans l’aile….

Le PS en université d’été cherche tout à coup des alliances. Dominateur pendant la campagne, il faisait alors la peau de ses camarades. Aurait-il donc perdu de sa superbe et de son arrogance ? Rien n’est moins sûr. Si le rapprochement avec les Verts de Voynet s’annonce bien, celui avec le MoDem de Bayrou n’est pas gagné !

Certes, les socialistes lorgnent à nouveau sur les 18% d'électeurs centristes de la présidentielle et aimeraient donc les absorber, mais cette promesse d’OGM politique ne fait pas que des heureux.

A La Rochelle, l’illustre tacticien Jean-Christophe Cambadélis en était seulement à l’observation suivante:"J'imagine mal que nous allions à l'élection municipale avec comme mot d'ordre la fermeture alors que la droite claironnera l'ouverture". Conciliant, l’esprit frappeur qui menaçait Villepin du poing à l’Assemblée nationale?

Quant à François Hollande, qui conduira au printemps sa dernière bataille électorale -municipale- à la tête du parti, il pratique toujours le dialogue en opposant ses conditions en préalable à toute discussion! Il a donc forcé son talent et travaillé dur pour fixer trois conditions avant d'éventuelles alliances avec le centriste François Bayrou. Que du flou, comme d’habitude.

D'abord rassembler la gauche,

puis préparer des projets ( ?) aux niveaux local et national

et enfin s'entendre sur "l'hostilité au pouvoir en place", annonce le premier secrétaire qui promettait une opposition constructive, mais qui reste par ailleurs incapable de prendre la moindre décision. La responsabilité de l’alliance –ou de l’échec– incombera en effet à …Bayrou. Quel chef !

Une telle feuille de route revient à forcer le président du Mouvement démocrate (MoDem) à choisir entre la droite et la gauche, ce qu'il n'avait pas fait dans l'entre-deux tours de l'élection présidentielle, il y a quatre mois. Hollande pousse donc Bayrou à la rupture avec la droite, donc à la faute. Il interdit en outre tout "accord à la carte" au plan local. Le tout ou rien. Autrement dit, pour le MoDem, le ‘perdant-perdant’. Bayrou, en tout état de cause, ne sera pas choisi par le PS : il est condamné à être le demandeur. Que d'humiliations: l' 'annus horribilis' de Fanfan Bayrou...

Le premier secrétaire du PS estime que tant que le "troisième homme" de la présidentielle 2007 espérera être de nouveau candidat à l'Elysée en 2012, il ne viendra pas vers le PS. Il faut le décrocher de l’UMP, le briser, une bonne fois pour toutes. Bayrou se trouve ainsi pris à son propre piège : il est contraint à s’allier et son rêve d’indépendance s’évanouit. L'électorat du centre "va toujours à la force", analyse Hollande. Il ne faut "pas aller chercher Bayrou mais être suffisamment fort pour que les électeurs viennent" vers le PS. Le Parti socialiste s’intéresserait-il moins à Bayrou qu’à ses électeurs ? Des illusions perdues, désillusion retrouvée.

Bientôt un courant socialiste de plus?

Partisan du "rassemblement le plus large", Frère François Rebsamen, numéro deux du PS, s'est montré plus souple, en se déclarant fin août favorable à des alliances avec le MoDem "sur la base de propositions communes" qui déboucheraient sur "un désistement au second tour pour celui qui arrive en tête".

"Il faut dire les choses avant le premier tour", explique de son côté le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui a vu plusieurs membres de sa majorité de "gauche plurielle" dans la capitale faire défection pendant la présidentielle au profit du MoDem. "Rien n'est possible dans la confusion (...) Comment voulez-vous discuter si vous n'avez pas de projet ?", s'interroge Bertrand Delanoë, qui réfute le parallèle italien, où s'est formé au printemps un grand parti allant des anciens communistes aux centristes.

Les proches de Dominique Strauss-Kahn, absent pour cause de campagne pour obtenir la direction du FMI, sont les plus ouvertement favorables au dialogue avec le centre. Pendant la campagne électorale, ils avaient accueilli avec bienveillance l'appel de Michel Rocard à une candidature commune PS-UDF pour battre Nicolas Sarkozy, récusant plus le timing que le principe.

La jeune garde, en revanche, n’aime pas la concurrence. Beaucoup réfutent la stratégie au centre, prédisant officiellement une implosion de ce qui reste du PS, mais en fait craignant officieusement un nouveau courant qui pourrait nuire à la promotion des ‘jeunes chacals’. Si la direction socialiste cède à la tentation, "il y aura encore moins de parti après les municipales même si on gagne des villes avec eux", fait valoir Benoît Hamon, meneur de la fronde interne, à la gauche du PS. Sur les questions sociales, "ils ont montré qu'on n'avait pas à travailler avec eux, qu'on avait des vraies divergences", souligne Sarah Proust, secrétaire nationale du Mouvement des jeunes socialistes (MJS).

Les jeunes du PS sont manifestement plus frileux que leurs aînés. Frileux ou arrogants ?

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